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4,03

sur 773 notes
Cette lecture de Portugal est une très bonne pioche.
Sans être renversant, ce récit tranche de vie est touchant avec des personnages très bien travaillés.
On va suivre Simon, mais on va surtout suivre une famille, ses liens, ses interactions, ses regrets comme ses rancoeurs.
C'est beau, coloré et surtout fait forcément écho à beaucoup de souvenirs que l'on a tous.
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Une BD volumineuse mais qui se lit aisément, le découpage étant maitrisé, la colorisation, le style du dessin lui-même, plus ou moins clair, évolue selon les états d'âme du personnage principal. Une histoire qui ravira les expatriés de tous genres, Simon un auteur de BD est en panne d'inspiration et se questionne beaucoup sur le sens à donner à sa vie. Lors d'un séjour au Portugal, le pays de ses origines, comme l'auteur du récit Cyril Pedrosa d'ailleurs, ce qui agrémente l'ouvrage d'un aspect auto biographique, Simon part à la recherche de ses racines et découvre une atmosphère très particulière, qu'il "reconnait", comme s'il l'avait vécue. Pourtant, il ne parle pas la langue, n'a jamais mis les pieds dans ce pays, Petit à petit au fil des témoignages, les émotions remontent à la surface, et entraînent le lecteur dans une atmosphère surannée, nostalgique et chaleureuse.
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Portugal.... Ou la bd dépression au-dessus du jardin...

Pitch:
Simon est auteur de bd.... et il va mal... très très mal. Mal dans sa tête, mal dans son coeur, mal dans son travail.. Mal partout, de ce mal qui ronge, qui use....
Qu'on sait plus qui on est, qui efface tout, qui détruit tout...
Simon est en pleine dépression.... Et puis le hasard heureux, le voyage rapide pour un festival de bd, dédicace et tout ça... le faire part de mariage qui tombe comme ça... Celui de la cousine qu'on a pas vu depuis vingt ans...

Portugal ou le journal d'une dépression.... Et comment Simon va trouver le moyen de s'en sortir.
Se trouver, se retrouver, pour lutter même s'il ne s'en rend peut-être pas compte, il va passer par ses origines, retrouver ses origines, c'est un moyen comme un autre...
Pour retrouver la lumière, ou la faire la lumière.. la lumière sur son passé, sur ses parents, sur sa famille, pour qu'elle rejaillisse sur lui.. Il en a besoin, un besoin de l'ordre du viscéral, sa bouée de sauvetage en quelque sorte...
Même si peut-être il ne s'en rend pas bien compte, ou peut-être que si... Il se laisse faire, porter un peu...
Il y a du soleil... c'est déjà ça...

Les planches sépia du souvenirs, les planches verdâtres du marasme....
Ce verdâtre, ce jaune pisseux et le noir qui commence, qui s'installe déjà sous les yeux, pour prendre de plus en plus de place, aux milieu de cette pisse... qui suinte de partout... cette bulle où tout disparaît, tout devient flou... et ces interrogations... ou l'envie disparaît l'envie de tout, l'envie de rien... le rien, juste la pluie partout, pour tout...
La bonne dépression des familles... Et l'incompréhension de l'entourage... de ceux qu'on aime, même si on le sait plus.. si on l'a oublié...
On oublie tellement truc quand on est au fond du trou...
Ou on biaise, on esquive, on se tait...
Et le rouge qui se pointe, qu'on se prend dans la face...
ce rouge qui s'allie au verdâtre et au noir...

Quand je lis Portugal, je ne peux m'empêcher de penser à Pédrosa, ça a dût être dur camarade... parce que c'est si juste.. l'humour sarcastique d'Autobio est bien loin...

Et enfin les premières vraies couleurs chaudes... enfin... l'espoir est là mec... attrape le... et la lumière... la vraie réchauffes y toi mec... et le sourire sur mes lèvres.
Même si le bout du tunnel est encore loin... les couleurs, les bleus, les ocres, les roses.. enfin !...

Et les rechutes... et petit à petit, pas à pas... repousser le noir, malgré les pensées, malgré les cauchemars...

Et l'histoire de ce pays à travers les gens, les rencontres...
L'histoire de Simon tout simplement...

Ou de Pédrosa....
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Simon, un jeune dessinateur, a le blues ou plutôt, sa vie ressemble à une saudade, sans qu'il puisse analyser l'origine de son mal-être. En se rendant à un festival au Portugal, plusieurs vagues d'émotions le submergent : « et je me demandais bien d'où venaient cette étrange colère, puis cette douce mélancolie qui m'étaient tombées dessus sans crier gare en moins de 24 heures« . Au mariage de sa cousine en Bourgogne, Simon retrouve son père et d'autres membres de sa famille paternelle, qu'il ne fréquente plus beaucoup. Des retrouvailles riches en émotions, qui lui donnent l'envie de plonger dans l'histoire de sa famille. Simon part alors au Portugal, dans la maison du frère de son grand-père, Abel.

La dernière BD de Pedrosa, Portugal, surprend d'abord par son poids, par son propos, puis par son ampleur. 264 pages, ce n'est pas courant pour une bande dessinée ! L'histoire semble simple, il s'agit d'un homme à la recherche de ses origines, mais ce qui semble évident (de l'extérieur), ne l'est pas forcément lorsque c'est de soi qu'il s'agit. Dans cette bande dessinée, nous suivons pas à pas le narrateur dans sa quête identitaire et c'est passionnant, drôle, émouvant. Nous traversons les différentes couleurs de ses états d'âmes, ses petits bonheurs tout comme ses accès de colère. Il y a de la naïveté dans ces planches, mais c'est tout sauf naïf, il y a de la liberté mais sans entrave d'aucune sorte, il y a des hésitations, de la retenue, de la pudeur, de l'humour, de l'amour,« l'amour et la honte, ce pourrait être la devise des familles de migrants ».

Cette bande dessinée se lit comme un roman, non pas d'une traite, mais plutôt en plusieurs parties*, pour mieux en savourer toute la richesse et la consistance, qu'une lecture trop rapide empêche de découvrir pleinement. Et c'est exactement cela que j'ai expérimenté : lire vite afin d'arriver au bout alors qu'ici il faut prendre son temps, déguster la mise en scène des évènements, capter les intentions de l'auteur (ou pas), dans les couleurs choisies, les mouvements des personnages, les infimes détails, bref laisser agir, tout simplement, la magie des images de cette BD sur soi.

J'ai lu à son propos qu'il s'agit d'un « roman graphique ». Je ne saurais pas bien expliquer ce qu'est un « roman graphique » mais ici, ce que je peux certifier, c'est qu'en lisant cette bande dessinée, j'ai plongé dans une quête passionnante et superbement illustrée. Derrière des apparences simplistes, se cachent délicatesse, charme et douceur. C'est vraiment un beau voyage identitaire auquel nous convie Cyril Pedrosa.
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Je suis bien embêté, vues les critiques dithyrambiques des autres lecteurs de Babélio : je me suis quelque peu ennuyé en lisant « Portugal » de Pedrosa. Pourtant j'aime bien en général les BDs de cet auteur. Peut-être que cela vient du fait que j'ai mis 2 mois à le lire, tant j'avais du mal à m'y replonger. le premier chapitre (la rupture) m'a beaucoup plu, tout en douceur et lâcheté, mais ensuite les quêtes identitaires, j'ai moins accroché.
J'aime bien les BDs de Pedrosa (3 ombres et Autobio notamment), notamment son dessin. Mais là , le scénario n'a pas su m'entrainer.
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Sur mes traces...

Simon Muchat, auteur de bandes dessinées en mal d'inspiration invité pour un festival BD au Portugal est saisi par un je n'sais quoi qui le prend aux tripes. Ce court voyage le ramène à ses souvenirs d'enfance, à de courts séjours passés dans ce pays et qu'il avait quasiment rayés de sa mémoire. Son retour en France signera la fin d'une histoire et le début d'une nouvelle. Simon partira sur les traces de ses origines. Il ira d'abord à la rencontre de sa famille puis de la terre de ses ancêtres et c'est là qu'il se retrouvera.

"C'était il y a très longtemps quand l'Espagne et le Portugal se faisaient la guerre. Un soir trois cavaliers fourbus vinrent frapper à la porte d'une des petites fermes de Marinha da Costa. Ils étaient espagnols et voyageaient avec un petit garçon. Ils demandèrent à dormir dans une grange pour la nuit. Les paysans impressionnés par ces hommes en armes n'osèrent pas leur refuser l'hospitalité. Au petit matin, le paysan qui les hébergeait, inquiet de ne pas les voir se lever s'approcha de la grange. Les cavaliers n'étaient plus là. Il ne restait que le petit garçon, endormi dans la paille. Les paysans le réveillèrent. Qui était-il? Les cavaliers allaient-ils revenir? Pourquoi l'avaient-ils laissé ici? le petit garçon ne comprenait rien à leurs questions. Il répondait à chaque fois en espagnol -Muchacho... Muchacho-, comme pour s'excuse de n'être qu'un enfant. Les cavaliers ne revinrent jamais. Personne ne sut pourquoi ils étaient venus. le petit garçon resta dans le village, devenu paysan parmi les paysans. Longtemps, longtemps après les descendants du petit Muchacho vivaient encore à Marinha. Ils étaient devenus la famille Mucha."

Cela faisait des années que je ne m'étais pas plongée dans une BD. Portugal est bien plus que ça d'ailleurs, Cyril Pedrosa signe ici ce qu'on pourrait appeler un roman illustré de 261 pages. Et c'est assez puissant comme histoire. On ne la lit pas d'un trait (enfin si parce que je l'ai quand même lu en deux temps trois mouvements tellement j'ai apprécié), disons que ça se lit en un peu plus de temps qu'une BD "typique". Bref!

Portugal, c'est la quête de soi. le vide qui est en Simon au moment où on entame l'histoire c'est celui d'un homme qui ne sait pas bien d'où il vient, ni trop bien où il va. Il est à un stade de sa vie où il bloque et n'est pas apte à se construire ou construire quelque chose avec l'autre parce qu'il lui manque des données. Et, il commencera à entr'apercevoir ce qui lui manque en revenant dans ce pays qui porte l'essence de ses origines. D'un seul coup la nécessité pour lui d'aller à la rencontre de sa famille qu'il s'est jusque là évertué à ignorer se fait pressante. La conscience familiale, d'appartenir à un groupe est donc le premier pas vers la compréhension de soi, de ce qui est semble-t-il le moteur de son moi profond.

"Est-ce que je suis le pays où je suis né? Ou est-ce que je suis peu importe le pays?"

Moi je poserai plutôt cette question : peut-on être sans connaissance de nos origines? Qu'est-ce qui nous définit? Je crois qu'on a tous besoin de savoir d'où l'on vient pour aller de l'avant. D'où l'importance de transmettre son histoire familiale à la nouvelle génération. Pedrosa dans Portugal nous dit aussi qu'il ne faut pas avoir honte de ses origines, cela ne sert à rien de les fuir parce qu'elles finissent par nous rattraper et parfois au moment où l'on s'y attend le moins. Peu importe les conflits familiaux, les querelles, les rancoeurs. La famille c'est la Famille et quoiqu'il en soit on l'aime, elle fait partie de nous comme nous faisons partie d'elle et, parfois, ce qui nous lie les uns aux autres c'est cet amour de la Terre, peut-être pas celle où l'on est né mais celle où l'on se sent entier.

Je ne suis pas assez experte pour parler du dessin. Les traits me semblent fins, les couleurs sont dans des tons majoritairement chauds. L'ensemble est assez plaisant. Et j'imagine que les personnages telles les vieilles dames portugaises, les paysages portugais sont tracés avec fidélité et doivent évoquer auprès des lecteurs portugais de beaux souvenirs de leur pays.
Lien : http://quel-bookan.hautetfor..
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Simon est un jeune dessinateur invité un beau jour à un festival de bande dessinée au Portugal. Il s'y rend. le Portugal, c'est aussi le pays d'origine de son père. le pays d'oncle et cousins qu'il a toujours, qu'il ne revoit jamais. Simon s'y rend, mais il n'est pas à la fête. Perte d'inspiration tenace, désintégration de sa vie de couple, blues, saudade. Alors autant laisser la vie le guider de surprises en découvertes, de connaissances en rencontres familiales.

Un lourd album, truffé de planches qui régalent les yeux. Des couleurs vives et des traits fins, mais aussi beaucoup de pénombres, de nuit. le travail sur la lumière et sur le mouvement est remarquable. Les ambiances sont tantôt colorées et lumineuses, au Portugal, tantôt grises et froides en France. Alors on suit Simon, garçon sympathique et réservé, un peu perdu, sans vie "socialement établie". C'est une belle occasion de se replonger dans les rues tortueuses de l'Alfama. Mais si le titre de l'album le laisse entendre, le Portugal n'est qu'une escale pour notre héros. Des escales. L'immersion dans ce pays quasi-inconnu et quasi-familier est bien retranscrite, avec ces visages anonymes, ces bribes de phrases laissées en portugais.

Le deuxième pays dont il est question, c'est sa famille, celle qu'il n'arrive pas à fonder, celle qu'il redécouvre, celle qui lui a manqué.
Le petit bémol qui a mal influencé ma lecture (sans pour autant la remettre en question) c'est l'aspect famille, avec les conflits ancestraux entre oncles qui refont surface, des oncles que j'ai eu parfois du mal à identifier, un peu brouillée par tous ces personnages et leurs liens dévoilés à demi mots.
Ca change du ton humoristique sarcastique d'Autobio, et c'est vraiment un récit intime réussi et un lâcher-prise graphique bien plus convaincant !
Lien : http://chezlorraine.blogspot..
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Simon n'est pas très bien dans ses baskets.
Sorte d'éternel adolescent, il a du mal à se faire une place dans la vie tant au plan personnel que professionnel.

Dessinateur en panne d'inspiration, il va avoir un premier déclic en se rendant au Portugal pour un salon consacré à la BD.

Doucement, quelques souvenirs vont revenir à sa mémoire dans ce pays qui est la patrie de toute sa famille paternelle.
Puis il va vouloir recoller les morceaux de son histoire, celle de son père, sûrement pour mieux se construire lui-même.

Mon avis :
Quand j'ai feuilleté cette BD pour la première fois, j'ai été très intriguée par la différence de couleurs et de coups de crayons selon les pages.
Quand on se plonge dans le récit, cette différence prend tout son sens.
On oscille entre les couleurs pétaradantes du Portugal, celles sépia des vieux souvenirs et celles plus tourmentées d'un jeune un peu perdu.

J'ai eu tout de suite de l'empathie pour cet homme qui part à la recherche de ses origines.
On le perçoit habité par une douleur sourde, indéfinie, jusqu'à ce voyage-révélation au Portugal. A partir de là, il prend petit à petit les rennes de sa vie et tente de remonter le fil de l'histoire familiale(...)
Lien : http://www.livr-esse.com/art..
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J'ai déjà été une vingtaine de fois au Portugal, chaque fois pour le boulot et avec trop peu de temps libre pour profiter pleinement du pays. Grâce à Cyril Pedrosa, cette lacune est maintenant comblée car je n'avais encore jamais découvert le Portugal avec autant de saveur.

Cette brique de 265 pages invite à suivre le quotidien d'un auteur de bandes dessinées en panne d'inspiration. Au fil des pages de ce récit au parfum autobiographique, le lecteur découvre la vie de Simon Muchat, un dessinateur d'origine portugaise vivant en France. La quête identitaire de ce jeune homme passe inéluctablement par un retour au Portugal, à la recherche de racines et à la découverte d'un pays dont il n'a que de vagues souvenirs. En allant à la rencontre de son passé et en renouant avec sa famille, Simon espère trouver des réponses et ressortir grandi de ce voyage initiatique.

Rythmé par des dialogues d'une grande justesse et des moments plus contemplatifs qui permettent de s'imbiber de l'atmosphère du pays, le récit est également porté par des personnages pittoresques et crédibles. Mais l'attrait principal de cet album est indéniablement l'ambiance dégagée par les planches. Perdu au milieu de conversations en portugais et de lieux inconnus, c'est le dessin de Cyril Pedrosa qui parle et fait passer l'atmosphère au premier plan. Alternant les styles, jouant avec la transparence, adaptant les tons aux humeurs du personnage principal, l'auteur donne vie aux émotions sensorielles et abandonne le lecteur envoûté par les saveurs de son pays d'origine.

Obrigado !

Retrouvez cet album dans le Top de l'année de mon blog !
Lien : http://brusselsboy.wordpress..
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Avec Portugal, Pedrosa nous entraîne dans une quête d'identité aux accents autobiographiques. le personnage principal, un auteur et dessinateur qui sabote sa propre existence à force de vide intérieur, part à la recherche de ses racines.
Le ton est juste, le trait précis. Les émotions sont rendues avec une vérité bouleversante, et les relations familiales, extrêmement réalistes, provoquent chez le lecteur un sentiment de familiarité et d'empathie.
Une oeuvre splendide.
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