Un homme très humble, le vieux gardien arabe d'une ferme en Algérie essaye de se souvenir d'un meurtre qu'il a commis et d'en comprendre les raisons. Il a du mal à acceder à la pensée logique, surtout pour comprendre et expliquer pourquoi il a tué tout ce qu'il aime.
L'histoire se passe dans un domaine écrasé de soleil, au milieu des olivers, des figuiers, de l'oued, des vignes ainsi que dans le douar désolé du vieil ouvrier, là-bas dans la montagne. L'époque est celle de la fin de la guerre d'Algérie : des colons armés patrouillent dans le village, la montée vers le douar franchit des barrages militaires. l'histoire se termine à l'indépendance, quand le vieux gardien désormais solitaire se voit confisquer son fusil par d'autres hommes en arme.
C'est ainsi qu'on imagine l'Algérie coloniale, terre rude pour des hommes rudes, où le soleil rend "maboul" (fou), où la possession d'un fusil fait de vous un prince. Elle représente bien les deux peuples face à face, avec leurs traditions, leurs cultures, leurs violences à travers la relation de deux hommes face à face, une relation forte, faite de respect, de dignité et d'amour-haine.
Un livre généreux, puissant, juste et remarquablement écrit.
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Sur des images de la baie et des ruines de Tipasa, l'écrivain
Jean PELEGRI évoque (en off) la vision de l'Algérie par CAMUS en expliquant que celui-ci n'a "connu que l'endroit" et non l'envers de Tisapa et de l'Algérie, "ce n'est qu'une
littérature du littoral".