Noir & vert

J'aime lire Phillipe Pelletier, avec lui on ravale nos idées reçues, et que l'on soit d'accord ou pas cela donne à réfléchir.
Dans cet ouvrage, l'auteur se propose de faire le parallèle entre deux mouvements, l'anarchisme et l'écologisme, qui à la lumière des événements contemporains semblent pouvoir/devoir se recouper dans les luttes.
Et pourtant, le premier est accusé de tout les mots/maux, tandis que le second est valorisé (dans une version dépolitisée bien sûr) à l'approche des élections tout particulièrement.
Comment l'expliquer... Tout simplement en se plongeant dans l'histoire des deux courants. En effet, il est nécessaire de connaître des éclairages plus lointains pour comprendre que les deux mouvements n'aient pas pris le même train.

C'est donc par cela que commence cet ouvrage,
une fois partie sur de bonnes bases (certes un peu longues, mais nécessaires pour que tout le monde parte à égalité), M. Pelletier va tenter d'aborder les questionnements autour du rapport aux sciences, le rapport de nos sociétés avec la "nature", la question de la densité de population ou encore du choix de gouvernance, que faire face aux collapsologues, face aux pièges du capitalisme vert et du tout progrès.

Un ouvrage intéressant qui permettra d'enrichir, avec un angle d'attaque différent, les lectures autours des problématiques écologiques qui s'avèrent souvent tourner en vases clos.

Idée de départ intéressante, cherchant à mêler les similitudes théoriques et pratiques des courants anarchiste et écologique. Certaines pistes envisagées sont particulièrement intéressantes. Ainsi, le livre s'attarde sur l'incapacité de l'écologie politique d'atteindre ses buts initiaux depuis qu'elle a fait le choix de participer aux processus électoraux et à la machine politique. L'anarchie s'est elle toujours posé la question de l'intégration de l'homme à son environnement, prônant l'action locale directe. C'est deux courants auraient donc à gagner à s'allier sous une bannière noire et verte.
Malgré un contenu parfois intéressant, deux éléments me forcent à baisser la note.
- Premièrement, l'introduction sur les origines des deux courants est particulièrement longue et lourde, et empêche l'ouvrage d'approfondir réellement son propos.
- Ensuite, le "name dropping" constant alourdi une lecture déjà peu fluide