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3,69

sur 386 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Un petit livre pour un grand moment , pour un salut à ce frère aîné décédé, pour ce frère dont l'absence est un grand vide , un frère dont le " souvenir " se manifeste ici ou là , au gré d'un événement aussi anodin que le passage d'une voiture rouge par exemple ... on pourrait s'attendre à partager deux vies désormais séparées à travers les moments heureux , les farces d'enfant , les complicités dans les " bêtises " mais l'auteur , ne l'oublions pas , c'est Pennac et ce qu'il " doit à son frère ", c'est plus que ça et un voile de pudeur va s'installer devant nos yeux pour nous cacher la banalité d'une relation " normale " entre frères et nous " montrer " une relation plus " intellectuelle " , un legs littéraire illustré par l'hommage de Daniel à Bernard .Cet hommage solennel , c'est la "reprise " d'un texte adoré des deux frères :"Bartleby, le scribe " , une nouvelle d'Herman Melville , plus connu pour l'extraordinaire Moby Dick . A travers ce texte , intercalé entre des extraits plus " personnels " c'est toute la reconnaissance , l'amour partagé de deux frères pour la lecture , pour le partage avec un public , pour la vie qui éclate au grand jour . C'est tout simplement magnifique , pudique , fort , humain , triste...Pennac .
Vous l'aurez compris , je ne suis pas vraiment objectif mais , quand je lis un tel roman , j'ai la certitude que la littérature est un art .
Et puis , Pennac , depuis son " Comme un roman " , il a changé ou " mûri " mes réflexions , comme il a , ici , vous le verrez , " su amener " le public au...partage . Et ça , vraiment , c'est l'apothéose, la récompense au " conteur Daniel " et le " merci à Bernard " , ce frère dont on ne doute plus , à la fin , du rôle tutélaire essentiel, indispensable qu'il a pu jouer .
Un bien beau livre . Merci Messieurs .
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J'ai fais en même temps la connaissance de Bartleby et de Bernard, le frère tant aimé de Daniel... Les voilà déjà partis, à la fin d'un livre bref, généreux, et tellement touchant et doux.
Daniel, soir après soir, lis et joue Bartleby pour son frère qui n'est plus là. C'est à la fois sublime et déchirant, sans larmoyer, en restant dans cette sobriété, cette politesse extrême d'une grande et lucide intelligence.
Bernard, comme Bartleby, garde un certain mystère, une certaine distance... L'un dans la vie passée et l'autre dans la fiction d'antan. Et c'est Daniel qui fait ce lien si précieux par sa voix qui entonne la musique des mots de Herman Melville.
Herman Melville à lire, donc, et les autres livres de Daniel Pennac pour longtemps.
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" Ce geste était à lui. J'étais tout bonnement mon frère mort occupé à tourner une petite cuillère dans son café"

Voilà avec cette phrase Daniel Pennac nous jette dans le puits sans fond que représente un deuil.
Plus rien à dire, c'est le noir absolu.
Dans ce livre, Pennac nous raconte son frère, les souvenirs de celui-ci mêlé à la nouvelle de Melville: Bartleby avec sa phrase énigmatique : Je préférerais pas.
.Pennac décide de monter la nouvelle et de la jouer au théâtre .Bartleby lui est une compagnie, une allusion à l'absence de son frère.
La douleur et l'émotion affleurent à chaque page, ça fait mal de le lire.
" Nous ne parlions qu'autour de ce qu'il y avait à dire.
Souvent en commentant les livres que nous lisons. La littérature nous servait de camp retranché.
Voilà, je vais méditer sur cette ultime phrase à l'heure où le glas sonne encore
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Il aura fallu seize mois après le décès de son frère et l'adaptation du livre de Herman Melville « Bartleby » au théâtre - dont je vous recommande la lecture au passage – pour que Daniel PENNAC puisse faire le deuil de son frère et qu'il puisse enfin en parler. Ce cher frère qui lui manque tant. Qui l'a accompagné durant toute sa vie, même s'ils ne se voyaient pas autant qu'ils l'auraient voulu, et avec qui il aura partagé durant onze années la même chambre.

Daniel PENNAC parle de son frère. Des passages de Bartleby viennent se mêler aux souvenirs de Daniel. Je n'en dirai pas plus.

Beaucoup de pudeur à travers ce livre, une très belle amitié entre deux frères. Daniel PENNAC a eu de la chance de la connaître… Qu'il la chérisse à tout jamais.

Alors, « préférerez-vous » ou « préférerez-vous pas » ? A vous de voir !
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Récit poignant de la triste fin de Bernard, c'est l'humour et la dérision que Daniel Pennac va choisir pour lui parler et le faire rire une dernière fois.

Bernard dans cette nuit sans fin, perdu dans sa douceur de frère aîné a quitté la route. Daniel Pennac est vidé, exsangue, "je ne sais rien de mon frère". C'est un blanc dans son paysage intérieur, la rumeur impalpable d'un orphelin qui ne comprend pas, un orphelin ne sait pas exprimer un manque, une absence.


Alors il s'invente un jeu, il va jouer pour son frère une pièce de théâtre comme si son frère était au premier rang, prêt à rire, prêt à rire de lui même. Il décide de monter une nouvelle de Herman Melleville Bartleby.
Bartleby, une homme comme son frère dont il ne sait rien. Un frère qui ne dit rien car il est mort et un Bartleby qui ne dit rien, car il ne préfère pas, ou il préfère pas.


Et il va faire rire son frère Bernard, et Daniel aussi et nous avec, jusqu'à la dernière réplique jusqu'à son enfermement dans cette histoire sans fin de Bartleby, dans les couloirs de la prison aux Tombes. La prison aux tombes. La prison de Bernard qui lui cache la gratuité de son affection, ce qui lui restait de la douceur du monde.


Les souvenirs ruissellent dans sa mémoire, par d'infimes saccades, en répliques cinglantes ou par des clins d'oeil de complicité. "Soyez gentil l'année prochaine restez chez vous et envoyez nous un chèque" suggère page 41, Bernard à un estivant sans gène en colère.


L'enfant dyslexique se rappelle, de lui, de Daniel Pennac, le cancre, qui passe des heures à se corriger car il fait des fautes de grammaire, et sans un dictionnaire, rein n'est sur, rein n'est acquis. Bernard lui, il sait, il apprend, domine, maîtrise, comme on maîtrise une partition que l'on suit, dans le dédale de la vie, Bernard a le calme olympien de l'enfant, à qui tout réussi.


Mais l'autre, Daniel est perdu, dans les mots, ceux ci se dérobent prennent des sens, à contre sens, il ne voit que trouble, un mot en cache un autre, trouble, trouble comme la vie, si difficile à digérer.
Daniel Pennac est troublé quand Bernard après son suicide manqué, lui dit :
"tu es en train de me dire que tu m'as sacrifié ?
Le sacrifice suprême dans la résurrection !
Merci ! Vraiment !
Tu peux.
Vivre, ce n'est pas la moindre des choses."


Puis il y a ces paroles terribles de Daniel Pennac page 44, « mon frère "me paraissait immensément seul dans la maison du peintre. Il en habitait une pièce. Les autres étaient à l'abandon."

Et page 86 il pose ces mots : "chambre à part, pourquoi pas, après tout ?"
"Pour lui, ce ne devait être un exil, c'était une conséquence naturelle du délitement.
Lente décomposition affective avant la nuit du corps."

Un jour Bernard me proposa un gâteau sec, il y mit du gingembre. Me tendant la corbeille, il proposa.
Un Bartleby ?

Un jour pour le ressusciter Daniel montera sur scène pour jouer Bartleby.
Quand ?
Préviens nous on sera tous là pour lui, pour Bernard.

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Ce tout petit livre- trop petit à mon goût, est à n'en pas douter un grand livre d'amour. Ou plutôt d'amours.
Pennac et son écriture de miracles.
Pennac orphelin de frère, de frères.
Ce grand frère, presque un père, ce frère préféré.
Ce Bartelby, héros de Melville dans sa nouvelle du même nom.
Livre magnifique, très touchant.
Je pleure.
Oui, je pleure de l'avoir si vite terminé.
Et je pleure car son Histoire est un peu la mienne.
Et l'on ne pleure que sur soi-même, c'est bien connu.
À la toute fin, magnifique photo.
Si bien décrite.
Merci Daniel Pennac.
À bientôt.
Vite, vite.
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"N'abusons pas, usons l'user."

"On ne va tout de même pas ajouter à l'entropie."

C'est seulement à 41 ans que je lis mon premier roman de Daniel Pennac.

Mon frère, livre écrit en 2018 m'a profondément touché. 

Je ne m'y attendais pas. J'ai hâte d'ouvrir et de m'embarquer dans ses autres romans aux titres qui me rendent curieuse : "Messieurs les enfants", "Journal d'un corps", "Chagrin d'école", " Comme un roman"... )

Mon frère … je n'oublierai pas de sitôt ce roman, je voudrais du temps pour le relire.

Le frère de Daniel Pennac, Bernard, est décédé depuis 16 mois.

Ce qui donne l'envie à Daniel Pennac de jouer le notaire de Bartleby ( Herman Melville) sur scène.

La construction narrative du roman est très intéressante, ajoute de la densité et de l'émotion aux pages précédentes et suivantes…par l'alternance de Bartelby " Je préférerais pas " et les souvenirs distillés de son frère qui entre en résonance avec les scènes jouées, le caractère des personnages etc…

Et puis je tiens à l'écrire, ce n'est pas un roman triste. 

Bartelby … pourquoi lui ? Et Daniel le notaire dans la pièce. Tout simplement pour jouer avec son frère absent… 

Ils ont des traits communs :  une manière d'être, de se comporter et l'absence.

Pour Melville vivre c'est préférer et le désir d'être là.

Son frère disparu, Bernard est l'ombre de Bartelby. 

Ce roman je l'imagine resté bien longtemps sur ma table de chevet… place d'honneur. 
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Daniel PENNAC. Mon frère.

Ce roman autobiographique permet à Daniel Pennac de faire le deuil de la disparition de son frère, Bernard, son aîné de cinq ans, son préféré. Il a vécu avec ce dernier en osmose pendant une dizaine d'années lorsqu'ils étaient enfants. Il y a beaucoup de pudeur, d'amour, de réminiscence du passé commun à ces deux garçons. En effet, Bernard décède tragiquement, suite à une erreur médicale, lors d'une banale intervention chirurgicale…. Impossible de trouver le coupable... Déjà, lors d'une précédente résection de la prostate, dans la même clinique il avait déjà été victime d'une bavure…. Personnellement, j'aurai changer de clinique, ne dit-on pas : « chat échaudé, craint l'eau froide »....

Daniel Pennac, alors qu'il met en scène Bartleby, de Herman Melville, nous plonge dans son enfance et nous décrit sa relation avec son frère adoré. Il y a une fratrie de quatre garçons. Daniel est le petit dernier et il a toujours entretenu de bonnes relations avec ce frère. Il a toujours protégé son petit frère et a même partagé sa chambre avec lui. Bernard était ingénieur en aéronautique. Il n'a pas vraiment choisi cette profession mais il a malheureusement échoué aux concours ayant sa préférence.

C'est en mettant cette pièce de Melville en scène que Daniel fait revivre son frère. Ils partagent même la scène. Tout un tas de non dits, des secrets d'alcôve, de la modestie, de l'humilité, de la réserve pour faire revivre ce frère. Nous survolons la carrière de l'un depuis la plus tendre enfance. Bernard, ce frère adoré a toujours été présent pour protéger Daniel. En analysant le texte de Melville et en visionnant son futur spectacle, Daniel fait participer son frère à la distribution des rôles. C'est un très beau témoignage d'amour fraternel qu'il nous distille. Et en alternant les chapitres personnels exprimant les liens unissant ces deux frères, nous faisons connaissance avec le texte de Melville. Deux histoires dans un même livre! Je suis Pennac à cent pour cent. Je vais donc lire « Chagrin d'école ». A la semaine prochaine et bonne
lecture.
Lien : https://lucette.dutour@orang..
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Ce livre, est, j'ose l'affirmer, « jubilatoire ». J'ai beau chercher dans ma mémoire, je n'ai lu aucun roman qui s'appuie sur une oeuvre pour évoquer la mémoire d'un frère. Pas n'importe laquelle, celle que Daniel Pennac, frère de Bernard, avait montée au théâtre. En l'occurrence il s'agit de Bartleby le scribe de Melville mais il aurait pu être autre. Je ne pense pas qu'il faille faire un parallèle entre l'histoire de ce scribe et la proximité des frangins sauf peut-être que Daniel n'en sait pas plus sur son frère après sa mort que le lecteur n'en sait sur Bartleby.
Pour affirmer que ce roman est un temps de bonheur, je m'appuie sur l'écriture incomparable de l'auteur. Des mots simples qui servent des phrases d'égale simplicité. Une pudeur dans le choix des mots pour nous parler de Bernard mêlée au sourire de la ritournelle de Bertleby « I would prefer not to ! »
On pense, à tort, qu'il est simple de faire un si petit bouquin écrit avec des mots faciles et phrases simples mais il n'en est rien. Je crois plutôt que Daniel Pennac aime tellement son lectorat et la langue française (Lire « comme un roman pour en être persuadé) qu'il se met à sa place. « Bon, qu'aimeraient-ils lire ? » « Je dois me surpasser pour ne pas décevoir, je n'en ai pas le droit » « Dois-je les assommer avec la mort de Bernard ou en faire un hommage plaisant ? ». Daniel Pennac n'est pas le seul auteur à avoir ce savoir-faire mais on sait qu'il l'a lui aussi. Alors, profitons-en.
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De passage à la bibliothèque ce matin je suis tombée sur ce livre de Daniel 'Pennac : mon frère . Je consulte babelio et me dit c'est pas gagné au vu des retours d'autres lecteurs .Hé bien , belle surprise !
Deux livres en un ; Daniel nous parle de son frère décédé depuis 16 mois . Il alterne son ressenti avec des passages de Bartleby de H Melville .; lecture que son frère lui avait fait connaître . Ca ne m'a pas dérangée du tout , au contraire je les trouve complémentaires . On sent la tristesse toute en retenue de d'Pennac . L'humour de son frère est là ; c'est un bel hommage à ce grand frère protecteur .Merci . Je l'ai peut être aimé aussi parce qu'il y a 41 ans aujourd'hui que moi aussi j'ai perdu mon frère .
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