Les géants - tant
Gargantua que
Rabelais, l'un pour son génie, l'autre pour sa taille -, ont ce pouvoir de nous faire rire, tout en nous apprenant. Ils savent aussi nous faire réfléchir, voire philosopher. Mais surtout, ils nous permettent d'entrevoir le monde d'une autre échelle, nous permettant d'avoir accès à plusieurs points de vue.
Voici ce qu'un exalté, amoureux de ce livre jusque dans la chaire, aurait pu vous dire. Hélas...ce n'est pas mon cas. Pourquoi faut-il que l'Education Nationale (car c'est grâce à celle-ci que ces lignes sont venues à moi) nous ouvre aux grands auteurs et aux grandes oeuvres en nous proposant des livres si complexes, à l'intrigue, il faut bien le dire, plutôt plate, et, qui plus est, traduit (la version originale étant en Ancien français).
A 16 ans, comment la vie de ce géant (qui au départ, excepté les premiers chapitres d'introduction, est extraordinaire) peut-elle nous toucher, même, si j'ose, nous intéresser ? Effectivement, sans
Rabelais, la langue française ne serait pas celle d'aujourd'hui. Mais la langue d'aujourd'hui n'est pas celle de
Rabelais. Et si on essaye tant bien que mal d'y entrer, on ne comprend pas l'importance de certains chapitres, notamment des derniers portant sur l'abbaye et sur son énigme qui, de plus, achèvent le roman, nous laissant indéniablement sur notre faim.
Si j'ai adoré les premiers épisodes de la guerre contre Picrochole, il faut dire qu'elle m'est finalement apparue laçante, comme la description des jeux et de l'emploi du temps de
Gargantua.
Ce livre n'est définitivement pas à placer entre les mains de lycéens et, moi le premier, peut-être d'ici dix ou quinze ans, comprendrais-je la beauté de cette oeuvre. Mais aujourd'hui, je reste toujours coi devant l'exaltation qui a pu surgir après la parution de celle-ci...