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Laure Hinckel (Traducteur)
EAN : 9782940628377
421 pages
Editions des Syrtes (13/06/2019)
3.89/5   14 notes
Résumé :
" Brûlure dévastatrice ", selon son auteur, Dernière nuit d'amour, première nuit de guerre est le roman de l'amour fou et de la jalousie vécus dans les méandres de la Première Guerre mondiale. Jeune homme issu de la petite bourgeoisie, Stefan vit une histoire d'amour passionnelle avec Ela, qui deviendra sa femme. Un héritage confortable va bouleverser leur vie, et Ela lui échappera de plus en plus. La séparation devient imminente. Il vit sa dernière nuit d'amour dan... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
J'aime la littérature roumaine, je m'y consacre autant que je peux et j'aime surtout la défendre. J'ai toutefois un sérieux problème avec cet auteur et son style. Je pense qu'il y a largement matière à se faire une idée sur des auteurs de la même époque, avant de s'attaquer à ces 400 pages qui risquent de passer pour indigestes : Kant s'invite entre la fiction de la quête de l'amour absolu (l'adultère, bah, cela n'arrive qu'aux autres !) et le reportage de guerre.
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1916. le narrateur, Stefan Gheorghidiu, vingt-trois ans, a récemment été mobilisé suite à l'entrée en guerre tardive de la Roumanie. Obnubilé par l'obtention d'une permission qui lui permettra d'honorer un rendez-vous crucial, il se montre très insistant auprès de ses supérieurs... C'est Ela, sa femme, qu'il doit retrouver à Câmpulung, une ville voisine. En revenant sur leur tumultueuse union, il nous éclaire sur l'empressement anxieux avec lequel il attend cette rencontre.

Les époux se sont connus étudiants, et mariés assez vite. A la suite d'une sordide histoire d'héritage, Stefan refusant de faire valoir ses droits par dégoût du conflit et des démarches, leurs rapports se refroidissent. Il est bientôt la proie d'une jalousie maladive, allumée à l'occasion d'un séjour à la campagne avec des amis, au cours duquel sa femme semble flirter avec un danseur à succès... lasse de sa suspicion maladive, cette dernière finit par le quitter. Stefan n'a alors de cesse de la chercher, de la poursuivre à travers Bucarest, rôdant à proximité des lieux qu'Ela est susceptible de fréquenter, tentant de l'apercevoir en compagnie de son amant. En vain.

Il décrit minutieusement les affres dans lesquels le plonge sa jalousie obsessionnelle, les blessures qu'elle inflige à son orgueil. Il rumine, ressasse à l'envi les motivations qu'il imagine être celles de son épouse, reconsidère toute leur relation à travers le prisme de sa méfiance et de son mépris, remet en cause la sincérité des sentiments passés.

La deuxième moitié du roman nous renvoie avec Stefan sur le front, scindant radicalement le récit, qui semble alors basculer dans un autre monde, comme si le héros, en l'espace de quelques jours, changeait à la fois de vie et de personnalité.

Les soldats, mal préparés à cette guerre dans laquelle, jusqu'au dernier moment, personne ne pensait s'engager, subissent longues périodes d'attente et ordres contradictoires, prétexte à des épisodes "comiques". Mais l'impression de se livrer à une "promenade dominicale" laisse bientôt la place aux premiers échanges de tirs, aux premiers blessés... Confronté à l'absurdité de la guerre et à l'omniprésence de la mort, Stefan mesure la vacuité de ses préoccupations conjugales, et la mesquinerie des conflits dominant le quotidien des individus. Il se questionne sur sa valeur, son courage, comme si la guerre lui faisait retrouver non seulement la mesure des choses, mais aussi une certaine forme d'humilité. Il garde aussi une certaine "hauteur", une indépendance d'esprit qui l'incite à ne pas souscrire à la haine de l'autre, de l'ennemi qu'on lui désigne : il fait la guerre sans hostilité ni désir de tuer, ne croyant pas en la supériorité des races, et distinguant l'amour de la patrie des tendances de conquêtes économique de l'Etat.

Je dois avouer avoir eu beaucoup de mal à mener à bien cette lecture, essentiellement en raison de la personnalité horripilante du narrateur, qui exprime à travers de nombreuses digressions pseudo-philosophiques, du moins dans la première partie, une vision aigrie et pessimiste du monde, et un sentiment de supériorité vis-à-vis de ses semblables, qu'il juge médiocres et malhonnêtes.. de même, son comportement excessivement jaloux l'amène à des considérations misogynes, à juger toutes les femmes comme étant futiles et vénales. le style, par moments empesé, a par ailleurs accentué la dimension laborieuse de ma lecture, malgré une seconde partie plus intéressante, et redorant quelque peu l'image du héros...

Lien : https://bookin-ingannmic.blo..
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
–Nos commandants apprécient beaucoup l'attaque à la baïonnette.
–C'est justement pour cette raison que les nôtres arriveront très bientôt à Bucarest… Parce qu'ils ne trouvent pas que les combats à la baïonnette soient intéressants. Ils vont toujours procéder comme ils ont procédé aujourd'hui avec vous, de manière réfléchie et la tête froide.
–Vous savez, chez les Romains, Horace a feint la fuite pour obliger les Curiaces à s'éparpiller sur le terrain. Les nôtres simulent le repli devant vos bataillons afin que vous vous présentiez bien dans la ligne de tir de notre artillerie. Et vous avez l'illusion de la victoire.
–Il nous arrive de nous tromper… Je vous ai dit que nous avons un proverbe, qu'il n'est pas bon de se battre avec celui qui ne connaît pas le duel, mais à la fin, on y arrive quand même. Dites, dans les Carpates, vous avez des tranchées fortifiées ?
–Évidemment, m'empressai-je de mentir. Ah, dans les Carpates c'est autre chose… Nous avons des tranchées préparées depuis un moment, organisées à l'avance.
–De bons abris ?
–Oui, des huttes sous deux épaisseurs de rondins et un mètre de terre au-dessus.
–C'est tout? Bon, pour nos obus de 75… Mais ça ne résiste pas à nos 105, sans parler de ceux de 150… Et puis à la fin, même s'ils résistent, tout ça est vain si vous n'avez pas vous aussi de l'artillerie de 150 ou plus.
(p. 392)
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Cet évêque avait raison…
–Cela ne m'étonne pas que tu lui donnes raison… Les évêques ont toujours été d'accord avec les belles femmes. Mais maintenant je suis fatigué…
(p. 88)
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