Cela faisait longtemps que je n'avais pas critiqué un numéro de la défunte revue de l'imaginaire belge "Phénix".
Ce numéro 52, daté de septembre-novembre 1999, sentait à priori bon la fantasy avec cette couverture et un dossier central sur
David Eddings. Mais ça, c'était mon impression avant de l'ouvrir. Parce qu'à la lecture, comme souvent, ce numéro est orienté fantastique-horreur, pour mon plus grand déplaisir (interviews de
Graham Masterton et de
Philippe Ward, critique cinéma et DVD de films fantastique). Heureusement, les trois nouvelles orientées fantastique sont plutôt bonnes et relèvent le niveau. "Qui donc pianote sur le clavier ?" de Jean-Luc Cartigny où comment un écrivain d'héroïc-fantasy se retrouve en présence de son héros et doit vivre ses aventures. "La guêpe" de Marc de Leeuw est une histoire d'apiphobie (peur des insectes comme les abeilles) qui tourne au tragique. Et, enfin, "Le froid de la nuit engourdit bien vite" de
Thomas F. Monteleone est de ces histoires dans lesquelles la Mort vient en personne chercher un humain.
Le dossier principal sur
David Eddings (qui n'occupe qu'un peu moins d'un quart de la revue) débute , quant à lui, de la meilleure des manières par une très bonne et longue interview au cours de laquelle l'écrivain retrace son parcours, ses idées, sa manière de travailler avec son épouse (elle écrit entre autre tous les personnages féminins). C'est malheureusement le meilleur du dossier puisque les autres articles sont très banals pour la plupart. Ils se contentent de survoler l'univers des
Eddings (l'oeuvre, les dieux), se moquent (leurs idées fixes, l'humour), caricaturent la fantasy en général (les archétypes des personnages, le mode d'emploi pour créer de la fantasy, les saga
s à rallonge) ou sont même ineptes (les paroles d'une chanson en anglais ??).
La partie critiques de romans est dans la même veine. Les romans de
Marion Zimmer Bradley,
Mercedes Lackey ou
Anne McCaffrey sont au mieux jugés potables, tandis que le plus petit ouvrage de
Graham Masterton,
Dean Koontz,
Clive Barker ou
Peter Straub est encensé. A chacun son mauvais goût.