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EAN : 9782218939525
160 pages
Hatier (09/01/2013)
3.38/5   17 notes
Résumé :
Le Chef-d'œuvre inconnu : Maître Frenhofer peint un tableau dans le plus grand secret. Celui qui en élucidera le sens entamera sa propre quête artistique.
Sarrasine : Bien des mystères entourent la riche famille de Lanty : qui est cet étrange vieillard que l'on cache ? Quel est ce portrait que l'on expose ?

Ces deux récits courts, qui tiennent à la fois du conte fantastique et de la nouvelle d'art, proposent une réflexion sur la condition de l'... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique


Nicolas Poussin, à peine débarqué à Paris, se rend au domicile du maître de la peinture, Porbus (qui travaille pour Marie de Médicis), entre autres, afin de recevoir ses conseils. Dans la montée d'escalier, il croise Frenhofer, un vieux maître qui travaille sans cesse sur son tableau, « La Belle Noiseuse ».

Pénétrant ainsi chez Porbus, Frenhofer se livre à une critique de ses tableaux, car selon lui, Porbus peint des corps mais ses oeuvres n'ont pas d'âme alors qu'un tableau doit être habité, vivant. Il n'hésite pas à prouver ce qu'il affirme en retouchant le tableau de Porbus « Marie l'Egyptienne » qui n'en avait pas forcément besoin. En quelques coups de pinceau le grand Maître va prouver comment rendre le tableau vivant.

Poussin va lui proposer de prendre pour modèle sa compagne, Gillette, pour l'aider à achever sa Belle Noiseuse, et une surprise de taille va attendre Porbus et Poussin lorsqu'il se rende à son atelier pour admirer enfin le tableau.

Les noms ne sont pas choisis au hasard, Frenhofer évoquant la peinture flamande, afin d'illustrer le propos. La discussion sur la peinture et l'art en général est passionnante.

Balzac nous propose dans cette courte (trop courte) nouvelle de soixante deux pages, toute une réflexion sur l'Art, comparant la peinture allemande et la peinture italienne, la manière d'introduire la lumière dans un tableau, et ce que peut provoquer l'acharnement afin d'obtenir l'oeuvre parfaite, la perfection, le perfectionnisme, l'absolu…

Vous autres, vous croyez avoir tout fait lorsque vous avez dessiné correctement une figure et mis chaque chose à sa place d'après les lois de l'anatomie !

Cette nouvelle m'a beaucoup plu, Balzac sait nous donner des bases pour notre propre réflexion. Il ne se contente pas d'évoquer l'art, il parle de la beauté, du prix à payer, parfois, pour tenter d'atteindre la perfection et tutoyer l'impossible quitte à y perdre son âme.

La mission de l'art n'est pas de copier la nature, mais de l'exprimer ! Tu n'es pas un vil copiste mais un poète.

On est dans une réflexion philosophique, sur la beauté, l'esthétisme même ; l'homme peut-il tutoyer les étoiles, avec ses pinceaux, quitte à se brûler les ailes comme Icare et donnant la vie ou une âme au tableau, ne le fait-il pas au détriment de l'humain ? Car Gillette risque de ne pas sortir indemne de l'expérience.

J'ai souvent pensé, au cours de cette lecture à « la peau de chagrin » et au « portrait de Dorian Gray » d'Oscar Wilde, deux romans que j'ai particulièrement aimés car l'auteur nous entraîne dans le domaine du fantastique ou encore « La recherche de l'absolu » dans un autre domaine qu'il publiera quelques années plus tard, en 1934 (lequel m'attend dans ma bibliothèque) …

J'aime beaucoup ce titre : le chef- d'oeuvre inconnu évoque un oxymore (Boris ! Sors de ce corps !). C'est drôle : un texte de trente pages sur lequel on pourrait parler pendant des heures.

Ce n'est un secret pour personne, Balzac est mon auteur favori, talonné de près par Maupassant et Dostoïevski, tandis que Tolstoï et Zola patientent au pied du podium… j'ai pris un peu de retard dans ma progression dans « La Comédie humaine » ces deux dernières années car j‘ai laissé un peu de place aux auteurs contemporains, mais cette nouvelle va me remotiver…
un grand merci à la Bibliothèque électronique du Québec qui m'a permis de lire ce livre.
Lien : https://leslivresdeve.wordpr..
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Lu ce matin, le chef-d'oeuvre inconnuDe Balzac est une nouvelle originale qui nous plonge dans le monde de l'art, la vie des peintres et leurs perpétuelles souffrances.
Ce récit m'a rappelé L'Oeuvre d'Émile Zola, roman écrit après, mais que j'ai lu avant. Balzac comme Zola nous présente (plus succinctement que Zola certes) la souffrance du peintre et de celle qui partage sa vie, l'éternelle quête de la perfection, le peintre toujours insatisfait qui finit immanquablement par "gâter" ses chefs-d'oeuvre.

Lue cet après-midi, Sarrasine est une nouvelle surprenante. On reste dans le monde de l'art, avec non pas un peintre, mais un sculpteur qui va tomber fou amoureux, plutôt classique, pourtant, il n'en est rien, cette nouvelle réserve vraiment bien des surprises.
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Une nouvelle qui a pour principal intérêt d'exposer la théorie de l'art De Balzac. Sinon l'histoire n'est pas vraiment emballante et la chute courue d'avance. Heureusement que les personnages historiques viennent apporter un peu de vernis à ce texte qui en manque curieusement.
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Citations et extraits (14) Voir plus Ajouter une citation
Regarde ta sainte, Porbus ? Au premier aspect, elle semble admirable mais au second coup d’œil on s’aperçoit qu’elle est collée au fond de la toile et qu’on ne pourrait pas faire le tour de son corps. C’est une silhouette qui n’a qu’une seule face, c’est une apparence découpée, une image qui ne saurait se retourner, ni changer de position. Je ne sens pas d’air entre ce bras et le champ du tableau ; l’espace et la profondeur manquent ; cependant tout est bien en perspective, et la dégradation aérienne est exactement observée ; mais, malgré de si louables efforts, je ne saurais croire que ce beau corps soit animé par le tiède souffle de la vie. Il me semble que si je portais la main sur cette gorge d’une si ferme rondeur, je la trouverais froide comme du marbre !
Le Chef-d’œuvre inconnu
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Vous m’avez dégoûtée de la vie et des passions pour longtemps. Au monstre près, tous les sentiments humains ne se dénouent-ils pas ainsi, par d’atroces déceptions ? Mères, des enfants nous assassinent ou par leur mauvaise conduite ou par leur froideur. Épouses, nous sommes trahies. Amantes, nous sommes délaissées, abandonnées.
Sarrasine
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La beauté est une chose sévère et difficile qui ne se laisse point atteindre ainsi, il faut attendre ses heures, l’épier, la presser et l’enlacer étroitement pour la forcer à se rendre.
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Voilà dix ans que je vis avec cette femme, elle est à moi, à moi seul, elle m’aime. Ne m’a-t-elle pas souri à chaque coup de pinceau que je lui ai donné ? Elle a une âme, l’âme dont je l’ai douée. Elle rougirait si d’autres yeux que les miens s’arrêtaient sur elle. La faire voir ! Mais quel est le mari, l’amant assez vil pour conduire sa femme au déshonneur ?
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J’aime mieux être aimé que glorieux. Pour moi, tu es plus belle que la fortune et les honneurs. Va, jette mes pinceaux, brûle ces esquisses. Je me suis trompé. Ma vocation, c’est de t’aimer. Je ne suis pas peintre, je suis amoureux. Périssent et l’art et tous ses secrets !
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