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Jerry Pinto (Autre)
EAN : 9791096596133
250 pages
Banyan (04/03/2021)
4.33/5   3 notes
Résumé :
Un jeune homme est retrouvé mort, éventré et amputé d'un rein dans les toilettes publiques d'une gare de la proche banlieue de Bombay où il était venu chercher des relations homosexuelles. Alors que d'autres corps sont retrouvés, un journaliste à la retraite. Peter Fernandes, vient en aide à l'inspecteur Shiva Jende pour retrouver le meurtrier.

Avec "Meurtes à Mahim", Jerry Pinto nous entraîne au coeur de "La Scène", milieu gay underground de Bombay d... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Je ne m'attendais pas à trouver un polar aux éditions Banyan. J'y avais lu de la poésie hindi mais aussi un très beau roman sur la condition des femmes en Inde écrit dans les années 20-30 mais toujours d'actualité aujourd'hui. Mais un roman policier jamais. Et bien voilà c'est chose faite.

Dans une gare de la banlieue de Bombay, un jeune homme est retrouvé mort, éventré et amputé d'un rein dans les toilettes publiques, où il était venu chercher des relations homosexuelles clandestines. Alors que de nouveaux corps sont retrouvés, l'ancien journaliste Peter D'Souza Fernandes apporte son aide à l'inspecteur Shiva Jende dans son enquête pour retrouver le meurtrier.

 Jerry Pinto n'est pas totalement un inconnu pour autant je ne le savais auteur de polar.

Ici il joue parfaitement sur les code du roman policier procédural classique. On va suivre pas à pas l'enquête. Mais c'est sans doute pas cela le plus intéressant dans ce livre. Non, il y a d'abord les personnage. le duo d'enquêteur, le policier mais aussi l'ancien journaliste. Shiva Jende et Peter Fernandes forme un tamdem à la fois surprenant et attachant. Ces deux amis d'enfance vont tout mettre en oeuvre pour résoudre ces crimes abominables qui touche la communauté gay.

En effet en Inde l'homosexualité est illégale et surtout fortement réprimée. Ce qui amène les hommes à se cacher pour se rencontrer. le milieu en devient mal-sein et peu fréquentable. Pourtant certains activistes font tous pour changer la loi. Et parmi ces activistes se trouve le fil de Fernandes , Sunil. Et chez les Fernandes on a beau être libéral, avoir un fils homo ça la fout mal !

Mais bon on fait contre mauvaise fortune bon coeur. Car notre duo d'enquêteur va aller de surprise en surprise. Et si Jende est un policier droit et intègre ce n'est pas la règle générale semble-t-il dans le police. 

Vous l'aurez compris Jerry Pinto cible ici à travers cette histoire de meurtres la société indienne toute entière. Si sa belle diversité y est parfaitement représenté, son mode de fonctionnement semble totalement vicié. Gangrénée qu'elle est par le chantage, la manipulation et la corruption à tout les étages. 

Et puis ce n'est sans doute pas par hasard aussi que Pinto a choisi le polar pour raconter cette histoire, car il profite de l'occasion pour montrer aussi les injustices de cette société indienne qui plus que tout autre au monde oublie et nie une grande parti de sa population. On ne dénombre plus les laissés pour compte et notre auteur ici leur rend un peu la parole et leur offre un semblant de dignité. 

Il y a aussi un autre point positif à ce polar, c'est la ville, Bombay cette mégalopole de tous les excès et de tous les contrastes. A  Bombay, se côtoient bidonvilles et tours modernes dans l'indifférence la plus totale. Et si  la ville est le premier port et le centre commercial et économique du pays, elle abrite également le plus grand bidonville d'Asie. Bombay est ici aussi, comme souvent avec les ville portuaire le personnage central de ce roman policier. Et Jerry Pinto sait parfaitement décrire cet ville pieuvre.

Voilà donc les raisons pour lesquelles il faut lire ce polar indien. Un auteur à découvrir donc et à faire découvrir
Lien : https://collectifpolar.com/
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Meurtres à Mahim commence par un crime sordide dans un lieu sordide : un homme est découvert mort dans les latrines publiques de la gare de Matunga, dans le quartier de Mahim, à Bombay, lieu de rencontres homosexuelles clandestines. Non seulement la victime était gay mais son meurtrier lui a prélevé, maladroitement, un rein. Un double mystère pour l'inspecteur Shiva Jende qui sollicite l'aide de son ami d'enfance Peter Fernandes, journaliste en rupture de journal.
L'enquête va de révélations en rebondissement. Vivant dans la crainte permanente de tomber sous le coup de l'article « Section 377 » du Code pénal criminalisant l'homosexualité, la communauté gay de Bombay vit dans une quasi-clandestinité et est régulièrement victime de prédateurs se livrant au chantage et à l'extorsion de fortes sommes. Une pratique privilégiée par certains policiers qui abusent de leur position pour compléter grassement leurs salaires. Tout se complique quand le premier assassinat est suivi d'autres événements tragiques : le meurtre appelle la vengeance qui, à son tour, est responsables de nouvelles morts.
Meurtres à Mahim est un roman policier classique mais efficace, réaliste sans jamais tomber dans la complaisance ou le sordide. Jende et Fernandes mènent leur enquête avec rigueur, privilégiant les interrogatoires de témoins et le travail sur le terrain, au prix de visites nocturnes autour de la gare de Matunga chez les adeptes du cottaging. le duo fonctionne bien et est tout à fait convaincant. Sans aller jusqu'à parler d'empathie, le policier comme l'ex-journaliste n'ont pas d'idées reçues sur un milieu qu'ils vont progressivement découvrir, même si Peter et son épouse Millie se posent des questions quant à la possible homosexualité de leur fils unique Sunil. On adhère donc facilement à cette plongée dans la communauté gay et à une histoire de double vengeance qui ressemble à « une tragédie grecque qui se déroulerait dans les toilettes publiques de Bombay ». L'environnement est largement pris en compte et Jerry Pinto ne fait pas l'impasse sur les conditions de vie dans une ville de dix-huit millions d'habitants, où la promiscuité empêche toute intimité et conduit les plus vulnérables à commettre l'irréparable quand ils ne peuvent atteindre la vie meilleure et l'ailleurs dont ils rêvent. Avec ce premier polar, très réussi, les éditions Banyan confirment leur position dans la diffusion en France de la littérature indienne classique et contemporaine.

Lien : https://www.polarsurbains.co..
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Peter se sent plus détendu à présent qu'il se retrouve en terrain familier, avec son ami d'antan, du côté de la loi, sur le même pied d'égalité qu'auparavant. Mais, malgré son soulagement, il sait que ce n'est plus vraiment le cas. Ils ne seront plus jamais sur le même pied d'égalité. Il n'oubliera pas de sitôt le visage sans expression et la voix distante du flic professionnel. Jende lui a caché que Sunil n’était plus suspect sans doute pour lui arracher un maximum d'informations. L'amitié ne pèse pas lourd dans une affaire de meurtre.
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Bombay dédaigne la nuit. Lorsque l'astre du jour sombre dans l'océan, l'obscurité n'en profite pas pour autant. Ses tentatives d'engloutir la cité sont tenues en échec par les myriades de néons qui, le soir venu, s'allument en clignotant, et par les torchères de gaz naturel de la zone portuaire, dans les lueurs blafardes illuminent les flancs de colline que les enfants appellent la "tombe du géant". Quand tombe le crépuscule, seuls quelques recoins isolés sont gagnés par les ténèbres.
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- Amon avis, tu ne sauras jamais qui a assassiné ce garçon. Tout le monde s’en fout d’un mec pareil. Qui accepterait de faire un boulot aussi dégueulasse ! Rester dans les chiottes à exhiber sa bite en public pour tendre un piège à de pauvres homos… Tu sais comment ils les appellent, à New York, ces vendus ? Les Dirty Gays, les gays pourris. Il le faisait sans doute parce qu’il n’était pas foutu de trouver un autre boulot. Il devait être pauvre. Dans ce pays, quand un miséreux crève, qui s’en préoccupe ?
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