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EAN : 9781034900504
Liana Lévi (06/09/2018)
3.67/5   39 notes
Résumé :
Blond, athlétique et complétement nu, il court sur l’autoroute 110 au milieu des embouteillages du matin à Los Angeles. Poussé par une force irrépressible, Tony, Blanc de la middle-class aisée, quitte sa voiture pour le suivre. À partir de cette scène inaugurale, l’auteur nous propose un long flash-back qui suit différents parcours, lesquels croiseront tous d’une manière ou d’une autre la route du coureur nu et de Tony : Ren le jeune graffeur, Britt, l’étudiante qui... >Voir plus
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« Des êtres solaires qui dérivent dans la cité des Anges »

Un roman noir écrit par une jeune femme qui a utilisé ses expériences humaines au coeur de Los Angeles et nous les a transmis d'une manière brutale et pourtant poétique. Une aventure incandescente, un « coup de poing littéraire » que je ne suis pas prête d'oublier de sitôt.

*
Los Angeles, un matin, un coureur nu traverse les embouteillages de part de part. Cet événement singulier va déclencher un électrochoc auprès de quelques habitants. Il y a là Tony, un banlieusard huppé qui suivra le coureur nu. Ren, un repris de justice, voulant sauver sa mère de la maladie.

Mais où va ce coureur ? Que fuit-il ? Son point de chute : Skid Row. Un quartier au centre de la ville, un abri pour tous ces êtres à la dérive, en marge de la société. Un endroit sale et chaotique qui abrite une véritable communauté de personnes qui ont, à un moment donné commis un faux pas et ont basculé du côté obscur.

Pour essayer de découvrir l'instant où le grain de sable a fait dérailler la machine, il faut peut-être revenir quelques années en arrière. Et nous voilà dans un paysage désertique, le Mojave, dans un ranch d'élevage de poulets, une sorte de ferme - centre d'accueil - réinsertion. Il y a là le gourou Patrick et ses deux fils Owen et James jeunes adolescents portant en eux toute la souffrance du monde. Et puis Britt, jeune fille esseulée et paumée. Un microcosme d'un semblant de famille tentant de recoller et de panser leurs morceaux d'âme. Jusqu à ce qu'un jour tout éclate et se brise.

Route 62 est un roman choral avec des personnages attachants qui s'efforcent de réprimer leurs souvenirs douloureux, essaient de chercher l'erreur initiale pour tenter de réparer les dégâts de leur vie. Y arriveront-ils sans laisser leur âme ? Peut-on échapper à la pire action de sa vie rien qu'en l'ignorant ? le livre n'apportera pas toutes les réponses aux questions posées.

Avec une plume chaleureuse, pleine d'empathie pour ses personnages, l'auteure a réussi à dépeindre le côté sombre et caché des êtres, couplé à la bienveillance et peut-être à un peu de joie. J'ai été captivée de bout en bout, je ne pouvais plus lâcher ce roman, j'ai pris mon temps aussi pour en apprécier chaque phrase. La maîtrise de l'intrigue est parfaite.

Une immersion complète malgré quelques instants violents et cruels difficiles à digérer. de la tristesse et quelques larmes également pour certains personnages. Je suis passée par des émotions diverses, j'ai vibré, j'ai haleté, j'ai espéré. Et pour cela je remercie l'auteure qui m'a apporté tout ce que je recherche dans un roman.
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Los Angeles, son soleil, ses plages, ses étoiles... Si cela vous tente, passez votre chemin !

Car ici dans Route 62, c'est une plongée dans le Downtown glauque de L.A. qu'Ivy Pochoda – traduite par Adelaïde Pralon – nous propose et plus précisément, une immersion dans le quartier de Skid Row, là où les anges ont pris le large depuis longtemps. Qu'est-ce qui a amené Laïla, Blake, Ren, Britt, James, Tony et quelques autres à s'y retrouver ? À s'y croiser ?

Il faut pour cela remonter quelques années en arrière, dans un autre lieu, Twentynine Palms, à l'ouest de L.A. en prenant la Route 62. Là, dans la chaleur du désert Mojave, un drame s'est noué avec certains protagonistes au coeur d'une communauté sectario-hippie déjantée et à la dérive, où chacun va vite apprendre que tout se paye un jour.

Route 62 est un profond roman noir sur ces moments où la vie bascule et sur notre capacité à y faire face et à tenter de rebondir, quand le retour en arrière est devenu impossible et quand le remord et le repentir sont devenus trop forts. On peut alors partir, ou se venger, ou se racheter, ou se lâcher… ou mourir. Ou aller voir la mer…

Ivy Pochoda est une remarquable portraitiste, creusant ses personnages torturés mais touchants, attachants... humains quoi. Et quel sens de l'entame avec cette scène d'anthologie du début du livre, graphique et cinématographique, qui vous attrape dès les premières lignes pour ne vous relâcher que 350 pages plus loin. Bravo !
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Los Angeles 2010 sept heures du matin le trafic est déjà au point mort, un homme nu court à contre sens au milieu des voitures. Un homme nu qui court, dans la ville des autoroutes tentaculaires, comme un symbole de liberté.

En tout cas pour Tony, parfait père de famille américain au bord du burn-out, cet homme nu a compris quelque chose. Sacré prologue pour un roman choral.

Dans le centre de la ville monstre, où toutes les communautés existent mais où personne ne se mélange, il y a Skid Row un quartier qui contient l'une des plus grandes populations de sans-abri aux Etats-Unis.

Dans ce chaos organisé, Ren un jeune graffeur qui sort de prison recherche sa mère, Blake un repris de justice, lui, est venu venger la mort de son pote et Leila, mater dolorosa en fin de vie crache du sang.

Mais comment le destin a pu tisser ses liens entre l'homme nu, Tony, Brit, Blake et Leila dans ce no man's land ? Il faut savoir que les histoires ne commencent jamais à Skid Row. Twentynine Palms, désert Mojave, Californie 2006…

Grand et beau roman sur la Californie de ce début de siècle.

Récit naturaliste et empathique sur les laissés-pour-compte, les rejetés de la mégalopole. Ivy Pochoda, qui a vécu tout près de Skid Row, a animé un atelier d'écriture avec les habitants du quartier et c'est leurs histoires qui a inspiré Route 62.

Non la misère n'est pas moins pénible au soleil, un roman humain qui raconte l'autre Californie.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Un roman qui commence sur les chapeaux de roues avec un homme qui court nu sur l'autoroute de Los Angeles. Tony, avocat, quitte sa voiture et se met à le suivre.
Pour comprendre cette course, l'auteure alterne son récit entre 2006 et 2010. Nous faisons connaissance avec plusieurs personnages que rien ne semble unir mais, petit à petit, nous entrevoyons les liens.
Les personnages sont tous écorchés, en rupture et avec des destins qui les ont rendus marginaux. le style est agréable et rend parfaitement compte des choix, souvent mauvais, de chacun qui les entraînent sur la mauvaise route.
Il y a beaucoup de justesse dans ce roman mais aussi beaucoup de longueurs sur la fin.
Une lecture mitigée pour moi.

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Attrapez la route 62 du côté de la frontière entre l'Arizona et la Californie et foncez plein ouest à travers le désert, passez Twentynine Palms et le parc de Joshua Tree. Après ça, l'asphalte bifurque vers le sud jusqu'à rejoindre la highway 10. Tournez à droite et filez droit devant, vous finirez par débouler du côté du centre de Los Angeles et en particulier dans le quartier de Skid Row, plus grande concentration de SDF de Californie, ses trottoirs encombrés de tentes, de cabanes de fortunes et de cartons, et ses épidémies dont les noms résonnent comme des rappels de zones touchées par la guerre ou des catastrophes naturelles dans quelques pays du Tiers-monde : tuberculose, choléra…
C'est par là qu'un matin de 2010, coincé dans les embouteillages et dans une vie si bien réglée qu'il en est devenu prisonnier, Tony voit débouler entre les voitures un coureur nu. le jeune homme est décontracté, ignorant du monde qui l'entoure. Il court. C'est tout. Et c'est beau. La scène est un déclic pour Tony qui sort de sa voiture et se met à courir après cet étrange jogger naturiste… avant de se faire coffrer par les flics. Plus loin dans le flot de voitures à l'arrêt se trouve Ren, graffeur de 18 ans au volant d'une voiture volée qui transporte sa mère sur la banquette arrière. Il y a aussi quelque part, en ce matin de 2010 ou quatre ans plus tôt, en 2006, Britt, la prof de tennis en fuite accueillie dans un ranch peuplé d'un groupe hétéroclite de personnes guidées par une sorte de philosophie new age et la figure imposante de Patrick, propriétaire des lieux et gourou. Il y a Blake et Sam, les deux compagnons de route à la recherche d'une hypothétique Wonder Valley du désert et qui sèment la violence sur leur passage. Il y a aussi les jumeaux de Patrick, Owen et James, adolescents rêvant d'échapper à la coupe de leur père.
Quelques années après de l'autre côté des docks, qui mettait en scène le quartier de Red Hook, à Brooklyn, Ivy Pochoda a traversé le continent, direction le Pacifique et l'autre grande mégapole américaine. C'est là, du côté de Skid Row où finissent par atterrir les âmes en peine, celles qui fuient et celles qui voudraient trouver quelque chose ou quelqu'un, qu'elle ancre Route 62, formidable roman qui voit s'entrecroiser les destins. Certains cherchent en vain, d'autres trouvent trop tard, tandis que d'autres encore ne font que passer ou finissent de baisser les bras. Avec une finesse incomparable, un sens aigu de la mise en situation et surtout une manière bien a elle de laisser parfois une scène, quelques mots ou un personnage en suspens, Ivy Pochoda pousse le lecteur à visiter les âmes de ses personnages, à les découvrir dans ce qu'ils ont de plus intimes : les rêves qu'ils ont abandonnés, les échecs qui les minent, la peur de ce qu'ils sont, le regret de ce qu'ils auraient pu être s'ils l'avaient voulu ou, souvent, s'ils l'avaient pu. Pour beaucoup d'entre eux et de différentes manières, Skid Row sera le bout du chemin, le lieu où le nouveau départ s'enlise sur un bout de trottoir. Sans doute plus lyrique mais bien aussi âpre que les tranches de vie de Larry Fondation, Route 62 sait prendre aux tripes sans discours lénifiants ou métaphores pesantes et Ivy Pochoda construit par ailleurs une histoire noire totalement cohérente et prenante qui constitue le fil ténu qui relie les femmes et les hommes qu'elle nous donne à découvrir et qu'elle nous pousse à prendre comme ils sont, sans les juger. Bref, pour le dire simplement, c'est drôlement beau.

Lien : http://www.encoredunoir.com/..
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critiques presse (1)
Lexpress
24 septembre 2018
L'écrivaine a la grâce de la déglingue, une tendresse miraculeuse de justesse pour les errants en vadrouille dans l'Amérique des immenses solitudes. Ses dernières pages, bouleversantes, possèdent la poésie des chagrins enfin essorés dans tous les bleus de l'océan.
Lire la critique sur le site : Lexpress
Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Il ignore les coups d’œil en coin des SDF qui, tout en repliant leurs tentes, le regardent s'étirer contre le muret. L'espace d'un instant, il a honte d'avoir le temps et le luxe de courir sans avoir à se demander comment faire pour survivre.
Mais il a ses soucis, lui aussi. A son niveau. Il est rongé par ses problèmes familiaux et professionnels, par la peur de stagner et d'entraîner sa famille dans la médiocrité. Il peut courir aussi vite et aussi loin qu'il veut, il arrivera toujours au même point. Et il a honte que les problèmes des gens qui luttent dans la rue le renvoient immédiatement aux siens. La vie est en train de le rendre con. Encore un problème à gérer.
(p. 159/160)
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Au bout d’un mois, Ren avait adopté le rythme de Skid Row. Il avait appris que les rues se déchainaient tous les deuxièmes jeudis du mois, le jour où les allocs tombaient. La fête démarrait doucement, avec de l’alcool, souvent de la bière. Plus tard les substances plus fortes rendaient les gens fous. Ils s’enfermaient alors à l’intérieur d’eux-mêmes jusqu’à que le quartier ravagé perde connaissance.
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Dès l'instant où il était sorti, il avait refusé d'être enfermé, choisi non seulement de rester en dehors de la prison, mais en plein air. Il ne voulait pas d'un toit au-dessus de sa tête. Il ne voulait pas se réincarcérer dans un appartement, aussi énorme ou dément soit-il. Il voulait respirer de l'air frais, pas de l'air conditionné. Il voulait le ciel, pas un plafond.
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Tu vas à l’eglise ? demanda t-il.
Et toi aussi, répondit Laïla en se levant. On a bouffé, maintenant, on va prier.
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Videos de Ivy Pochoda (8) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Ivy Pochoda
West Adams, un quartier délabré de Los Angeles divisé par l'autoroute qui mène à la mer et où persistent les traces des émeutes raciales de 1992. Dorian, Feelia, Essie, Julianna, Marella et Anneke vivent en marge, bâillonnées par le mépris et le souvenir d'un tueur en série qui, quinze ans plus tôt, a sauvagement assassiné treize prostituées dans l'indifférence générale. Mais voilà que les crimes recommencent. En l'espace de dix-huit mois, quatre femmes sont retrouvées la gorge tranchée et la tête recouverte d'un sac plastique dans une ruelle du quartier.
Dans ce roman noir, qui bouleverse tous les codes du genre, Ivy Pochoda place les victimes au centre de l'histoire et fait entendre la voix de celles que personne n'écoute, dans un monde qui veut détruire leur corps et les réduire au silence.
« Ces femmes-là » d'Ivy Pochoda Traduit de l'anglais (États-Unis) par Adélaïde Pralon
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