La case 144

Munie de ses craies, une petite fille espiègle entreprend de dessiner une longue marelle qui ferait le tour de la ville entière. Mais alors qu'elle s'apprête à réaliser la 144ème case à la craie, elle s'arrête tout net, agacée que la place soit déjà prise…
De cette contrariété naîtra cependant une belle rencontre, riche en émotions et réflexions, tant pour Lia que pour le lecteur. Car en effet, Lia finira par comprendre que le vieillard qui occupe « sa » case n'a pas d'autre maison que la place que lui permet ce bout de trottoir.  Cette case 144, c'est son « habitat » sans toit… Alors avec les moyens qui lui sont propres, Lia fera ce qu'elle peut pour égayer un tant soit peu le quotidien de ce vieillard, à coup de blagues et de collations, en lui tenant compagnie chaque jour.
Les illustrations pleines de lumières, d'humour et de gaieté n'en trahissent pas moins le message véhiculé autour de la question des sans abris. Au contraire, elles permettent un questionnement sans culpabilité mais avec curiosité. L'insertion de quelques feuilles transparentes est d'une intelligence subtile et permet ainsi de mettre en valeur l'imagination de la petite fille qui espère dans un premier temps que celui qui occupe la future case, qu'elle n'a pas encore pu inscrire à la craie, soit un génie prêt à exaucer ses voeux. Dès lors, le calque offre une distorsion qui prête à sourire entre ce qu'imagine notre petite héroïne (rêve évanescent suggéré par la transparence du calque) et la réalité.
Un album intelligent et singulier qui aborde un thème rare, celui des sans domicile fixe, avec humour et bienveillance. Essentiel.

Lia, huit ans, décide durant l'été d'explorer la ville où elle habite. Armée de sa nouvelle boîte de craies, elle dessine un long jeu de marelles sur les trottoirs afin de ne pas se perdre dans le dédale des ruelles.

Mais, arrivée à la case 144, elle constate mécontente qu'un vieil homme aux vêtements déchirés occupe déjà la place. La fillette s'imagine que c'est un personnage tout droit sorti des contes des milles et une nuit, assis sur un carton qu'elle prend pour un étrange tapis volant et muni d'une tasse usagée, sa lampe, d'où elle espère voir un génie apparaître.

Jour après jour, elle retourne voir le vieil homme et partage avec lui quelques histoires drôles ainsi que son goûter réveillant un sourire sur les lèvres du sans domicile fixe.

Beaucoup de chaleur se dégage de cette histoire pourtant poignante et qui permet d'aborder avec subtilité le sujet des sans-abris avec le jeune public.

De belles pages transparentes s'entremêlent au récit mettant en scène l'imagination de notre petite héroïne.

Lia, au premier abord égoïste, prend peu à peu conscience de la situation du vieil homme et son comportement change à son égard. Un lien se tisse entre les deux personnages au fil des rencontres jusqu'au dénouement très touchant.

Générosité, humanité sont au coeur de ce très bel album qui évoque avec sensibilité ceux qui n'ont pas la chance d'avoir un toit sur leur tête.
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Une petite fille dessine des cases numérotées sur les trottoirs de sa ville pour ne pas se perdre. En chemin elle rencontre un personnage, assis sur son tapis volant (en carton) avec sa lampe à génie (une tasse).
Elle voudrait plus de craies, elle en fait la demande au génie de la tasse qui ne lui répond pas.
De jour en jour la jeune fille se lie d'amitié avec ce personnage et comprend qu'il vit dans la rue, que la case qu'elle convoite est en fait le seul lieu où il peut vivre.
Un très beau texte qui n'efface en rien la dure réalité.
Les illustrations collent bien au texte et les calques pour représenter l'imagination de la jeune fille sont une très bonne idée!

Poignant

Pour ses 8 ans, Lia a reçu une boîte de craies. Elle va enfin pouvoir visiter la ville sans plus jamais se perdre. Son secret ? Une marelle géante. En marquant les trottoirs, plus jamais elle ne se perdra et la ville sera à elle.
Case 20 pour s'enivrer du parfum des fleurs. Case 82 pour danser devant le magasin de musique.
Alors qu'elle vient d'achever de dessiner la case 143, elle s'aperçoit qu'un étrange individu bloque le trottoir. SON trottoir ! S'agirait-il d'un génie ?

Point de fin heureuse ici, de magie qui résout tout ou d'un génie qui règle les problèmes. Pourtant Lia l'a attendu ce génie. Mais la vraie vie n'est pas toujours un conte de fée.
Et pourtant, avec presque rien, juste une craie et son regard d'enfant sans préjugés, elle a apporté un peu d'humanité à l'habitant de la case 144. C'est peu, certes, mais c'est déjà beaucoup.

La case 144 est un album lumineux, plein de sensibilité, qui aborde avec finesse et sans concession le thème des sans-abris.

Les pages calques transparents pour jouer entre réalité et imaginaire d'enfant sont superbes.

Un très bel album, à découvrir dès 5 ans.
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… J'ai été énormément touchée par le sujet abordé des sans-abris par les autrices mais surtout par leur façon de l'aborder. On commence dans l'euphorie des jeux et on termine sur une note nostalgique mais qui nous donne matière à réfléchir. Il vaut vraiment le détour et je ne peux que vous le recommander dès 5 ans. Un ouvrage superbe, interpelant et bourré d'émotions.
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