Loup lis-tu ? : pourquoi les enfants ont raison d'apprendre à lire (et d'aller à la bibliothèque)

Tout d'abord je remercie Babelio et Oskar éditeur pour cet album dont le titre m'a tout de suite attirée lors de la dernière opération Masse Critique.
Si la lecture est pour moi une activité primordiale, pour ne pas dire vitale, je ne me contente pas de la pratiquer en solitaire : j'ai à coeur de partager autour de moi mon amour des livres et ma passion des beaux textes.
La découverte de la lecture par les enfants est une étape capitale dans leur développement, le point de départ d'une grande aventure qui durera toute la vie.
On trouve tout dans les livres : les connaissances, bien sûr, mais aussi le plaisir, l'évasion, toute la gamme des émotions.
On y découvre toute une galerie de personnages que l'on aime ou que l'on déteste, que l'on envie ou que l'on plaint, qui nous font rire ou pleurer.
On y découvre les autres et l'on développe de l'empathie, mais l'on s'y découvre aussi soi-même.
Voilà.
Toute cette introduction pour dire que les livres pour enfants ont un rôle capital à jouer, rôle qui va bien au-delà de la simple distraction. Et pour expliquer pourquoi je suis très exigeante sur la qualité, d'autant plus que la production "littérature jeunesse" est pléthorique.

L'histoire est simple et inspirée du Petit Chaperon Rouge.
L'idée que la petite fille ne tombe pas dans le panneau tendu par le loup et soit sauvée grâce à la bibliothèque et aux livres qu'elle y trouve me plaît. Quelques petites touches d'humour comme lorsque le loup envoie un SMS : eh oui, nous avons là un loup moderne et plutôt amusant.
Mais (souvenez-vous : je suis exigeante !) le texte est assez pauvre et s'avère décevant. L'un des intérêts de l'écrit n'est-il pas de faire découvrir une langue différente de celle qui est pratiquée à l'oral ? D'autant plus que les enfants sont tout à fait capables de l'apprécier.
Pour finir, le gros point négatif de l'album. Quand le loup demande à la petit fille où elle va, celle-ci répond qu'elle porte un hamburger à sa mamie ; dessin à l'appui, avec le sachet de frites dans le sac, au milieu des livres.
Vous y croyez, vous ? La petite fille part de chez elle, va à la bibliothèque, y passe un temps conséquent, alors qu'elle apporte un hamburger et des frites ? Vous imaginez l'état de cette nourriture en arrivant chez la grand-mère ? Moi, à la place de l'aïeule, je n'aurais vraiment pas envie de recevoir un steak tout froid et des frites écrasées.
Et puisque j'ai commencé à râler, j'assume jusqu'au bout.
Pourquoi un hamburger ?
Cela ne me dérange pas qu'on change la galette et le petit pot de beurre, mais pitié, pas pour les remplacer par un hamburger et des frites ! Déjà que l'histoire perd en crédibilité, elle contribue à susciter des envies de "malbouffe" dont les enfants sont déjà abreuvés par la publicité.
Alors, non, non et non, le hamburger et les frites me sont restés en travers du gosier !
Une petite idée, en passant : la petite fille aurait pu ramener un livre à sa grand-mère, non ? Et même plusieurs, soyons généreux !
Plutôt que de donner aux lecteurs l'envie de manger de la nourriture de fast-food, j'aurais préféré qu'on leur donner envie de partager des livres.
Alors : oui, les enfants ont raison d'apprendre à lire et d'aller à la bibliothèque. Mais ils peuvent y trouver des albums de meilleure qualité que celui-ci.

À la suite de la lecture d'une critique de Nastie92 commentée par Tili27, j'ai eu envie de me plonger dans cette n-ième parodie du Petit Chaperon rouge. Et je dois admettre que mon avis sur le livre est assez mitigé.
J'ai été d'emblée conquise par les illustrations du livre, parfaites pour le public auquel il est destiné : une illustration sur chaque double-page, mettant minutieusement le texte en dessins, ajoutant même des détails savoureux tels que des clins d'oeil à la littérature de jeunesse ou de nombreuses allusions à la lecture. Voilà de quoi régaler les yeux du jeune lecteur, en plus de lui glisser de nombreuses images subliminales faisant l'éloge de la lecture au sens large.
J'ai également beaucoup apprécié le format du livre, et plus particulièrement la typographie choisie. En tant qu'enseignante amenée à travailler avec des enfants dyslexiques, j'ai découvert grâce à ce livre et la collection "Les premières lectures" une nouvelle police d'écriture qui cumule le mérite d'être adaptée aux lecteurs débutants ou en difficulté et celui d'être très plaisante et esthétique.
En ce qui concerne le texte, je dois avouer que je ne l'ai pas du tout apprécié. L'auteur écrit comme du langage oral ; cela est son choix, mais personnellement, je ne cautionne pas de lire dans un ouvrage de littérature de jeunesse des questions non formulées à la forme interrogative, des tournures orales enfantines telles que l'emploi du "trop" ("Il était trop bien !"). Deuxième chose : je peux comprendre la volonté de vouloir éviter l'emploi du passé simple, mais pas au prix de cabrioles de conjugaisons amenant l'histoire à démarrer au passé composé, à se poursuivre au présent, et à terminer au passé composé. Enfin - et c'est sans doute ce qui m'a le plus choquée à la lecture de ce livre - je ne peux toujours pas m'expliquer que l'on puisse trouver dans un ouvrage destiné à un jeune public des mots tels que "comme les enfants sont bêtes". Les enfants peuvent être naïfs, oui, mais pas bêtes ! L'adjectif est d'autant plus mal choisi quand on parle d'une petite fille qui visiblement est une habituée de la bibliothèque…
Enfin, indépendamment de tout ce que l'on peut penser sur le livre, il faut tout de même signaler que l'histoire comporte une incohérence. Reprenons le cours de l'histoire : le loup emprunte le téléphone portable de la petite fille et envoie depuis ce même téléphone un SMS à la grand-mère, lui demandant de lui venir en secours "à la maison" (la maison de la petite-fille). Dès réception du message, notre mamie sportive et connectée court, smartphone à la main, chez sa petite-fille. Jusque-là, tout va bien. Mais la petite fille, censée rendre visite à sa grand-mère, est sur le chemin de la maison de cette dernière quand elle croise le loup… sauf qu'à la fin de l'histoire, nous la retrouvons dans sa propre maison. J'ai beau avoir lu et relu le livre, l'énigme demeure entière ! Et vous, babelionautes, comment expliquez-vous la présence de la fillette dans sa propre maison alors qu'elle est en route pour rendre visite à sa grand-mère ?

Une jeune fille est repérée dans la rue par un loup qui s'est déguisé en mouton. Son projet est de l'isoler afin de la manger.

Mais la petite, dessinée avec malice par Thanh Portal, est entrée dans la bibliothèque où elle reste longuement, captivée par son livre !

Quand enfin elle sort, le loup est prêt à tout... ou presque...

Isabelle Wlodarcyk revisite avec espièglerie le conte du petit chaperon rouge en y introduisant notamment l'utilisation du sms dans l'histoire.

Mais c'est la place de la lecture elle-même qui est au coeur du récit. Il nous invite à nous rendre plus souvent dans les lieux de lecture afin d'y trouver, peut-être, des réponses à certains dangers qui perdurent dans les sociétés modernes... les loups ! Intéressant...
Lien : http://www.nouveautes-jeunes..

J'ai reçu ce petit livre dans le cadre de Masse critique spécial jeunesse. le titre m'a attiré tout de suite, étant bibliothécaire! C'est un conte détourné, l'histoire du petit chaperon rouge qui doit aller voir sa grand-mère et qui doit se méfier du loup est bien connue des enfants. Cette fois-ci la petite fille va essayer de se dépatouiller de sa rencontre avec le prédateur aux grandes dents grâce aux livres! C'est un petit conte très bien écrit, je pense que les enfants qui débutent en lecture prendront plaisir à le lire!

Ce petit livre me semble tout à fait adapté à un jeune public découvrant la lecture. le petit lecteur peut aisément s'identifier à la jeune fille, qui est en quelque sorte "sauvée" par son amour de la lecture et par sa découverte de la bibliothèque. Il s'agit d'une adaptation contemporaine du Petit Chaperon rouge, avec quelques références au monde d'aujourd'hui (le hamburger, les SMS...). En espérant que ce petit ouvrage parviendra à faire naître quelques vocations !