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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Une combinaison gagnante aux jeux de cartes existe. Trois chiffres ont la toute puissance ! Mais qui donc la détient ? Tomski raconte que sa grand-mère, Anna Fedotovna, la possède mais inutile de l'interroger, elle s'est promis de ne jamais la dévoiler ! Le comte Saint Germain la lui a révélée en l'adjurant de la garder secrète après avoir épongé ses dettes de jeu !
Qu'à cela ne tienne, l'Officier Hermann devra déployer les plus vils arrangements pour y parvenir, du jeu de séduction aux plus inavouables traîtrises ! La Vieille Dame saura-t-elle jouer de sa carte maîtresse pour remporter la partie ?
En tout cas, Pouchkine sort sa carte « Atout » et abat son jeu au moment crucial ! Joli coup de bluff !!
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Volonté de retourner à Pouchkine, au XIXe, au fantastique... Je m'empare de ma vieille édition acquise à Montolieu, qui contient La Dame de pique et quelques autres nouvelles, loin d'être toutes fantastiques, mais toutes très agréables et intéressantes pour diverses raisons. Quel plaisir de retrouver l'auteur fabuleux d'Eugène Onéguine et son talent de conteur amusé et si émouvant.

Alors que je referme ce petit livre, La Dame de pique ne m'apparaît pas forcément comme la nouvelle la plus intéressante ou le coup de coeur du recueil. C'est une nouvelle fantastique typique de celles qu'on fait découvrir aux élèves de 4e en cours de français, avec La Venus d'Ille de Mérimée, La Cafetière de Gautier... Il est question ici d'une mystérieuse vieille comtesse qui possèderait des pouvoirs surnaturels pour deviner les cartes d'un certain jeu et gagner à coup sûr. Son petit-fils raconte son histoire à plusieurs amis, sans se douter évidemment des conséquences... Parmi eux, Hermann, voudra s'emparer de son secret coûte que coûte, avec une trajectoire ressemblant beaucoup à celle du Raskolnikov de Dostoïevski plus tard. le personnage de Lise est assez touchant, mais l'analogie avec Raskolnikov, pour le coup, est le point le plus intéressant dans la nouvelle.

On a ensuite droit aux Récits d'Ivan Pétrovitch Belkine, un narrateur imaginaire inventé par Pouchkine.
Le Coup de pistolet est une nouvelle tragique formidable qui reprend l'absurde du duel déjà mémorable dans Eugène Onéguine, en l'incarnant dans un personnage terrifiant se prenant pour Dieu, victime d'hybris, persuadé qu'il possède entièrement droit de vie ou de mort (comme Raskolnikov, encore ?) pour son adversaire qu'il a un jour épargné. Les échos littéraires sont là aussi un régal pour le lecteur, avec un commentaire similaire de Pouchkine vis-à-vis de la violence de cet affrontement en règle que l'on estime civilisé.

La Tempête de neige joue également avec le tragique, lorsque ce qui paraît être de jeunes amants maudits projettent de se marier en secret un soir et qu'une tempête de neige se met entre leurs destinées. le dénouement est pour le moins inattendu, et émouvant.

Le Marchand de cercueils est peut-être la plus anecdotique de l'ensemble. Un croque-mort, parce qu'il sera offensé lors d'une soirée mondaine, convoquera, dans sa colère alcoolisée, les défunts qu'il a enterrés, souhaitant leur compagnie plutôt que celle de ses voisins qu'il exècre. L'on devine la suite...

Le Maître de poste est une histoire où l'on verse à nouveau quelques larmes. Pouchkine prend fait et cause, toujours avec son ton de conteur fait de remarques amusées mais attendries, pour la profession si méprisée des maîtres de poste, et relate l'histoire d'un pauvre ère dont la superbe fille fut un jour ravie par un visiteur, ce qui détruisit sa vie. La dernière scène sur la tombe est déchirante.

Enfin, la dernière nouvelle, et pas des moindres, nous fait retourner dans une romance rurale avec des descriptions mirifiques ramenant là encore vers la lecture d'Eugène Onéguine et en plein romantisme. La Demoiselle paysanne se trouve être, en plus d'une belle histoire d'amour, une sorte de pièce de Shakespeare ou de Marivaux, avec déguisements, impostures, jeux de rôles, de classes... Je me demande vraiment s'il n'y a pas d'inspiration directe des comédies du grand William ici.

En somme, un enchaînement de petites pépites, qui ne valent certes pas Eugène Onéguine, mais qui ont leur intérêt et leur plaisir respectifs, où l'on se régale à retrouver l'auteur.
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On parle fréquemment de ce que l'on nomme « l'âme russe » pour désigner l'indicible spécificité de la culture et de la spiritualité russe. Même si ce concept est apparu après la publication des Âmes mortes de Gogol en 1842, on doit certainement à Pouchkine (1799 - 1837) d'en avoir posé les fondements littéraires notamment avec ses recueils de nouvelles où l'exotisme russe fonctionne à plein rendement. Les noms des personnages suffisent déjà à plonger le lecteur dans la Russie de Nicolas 1er : la comtesse Anna Fédotovna dans La Dame de pique, le barine Alexeï Berestov et la surprenante Akoulina dans La Demoiselle paysanne. On trouve dans tous ses récits : des tempêtes de neige, des duels, des amours contrariés, des princes, des moujiks, des laquais, des troïkas, des hussards arborant la croix de saint Georges, mais aussi de la féerie, du fantastique et de l'humour. Pouchkine est surtout connu comme poète fondateur de la grande poésie romantique mais sa prose anonce aussi le réalisme russe. Il a exercé son talent en précurseur, dans tous les domaines de la littérature : poésie, nouvelles, théâtre, drame historique, journalisme.

Pouchkine doit sans doute une partie de l'affection du peuple russe à sa fin tragique ; il décédera dans d'atroces souffrances, deux jours après son duel contre un français au nom dumasien : le baron d'Anthès qui avait eu l'outrecuidance de courtiser sa jeune épouse. Il n'est pas exclu d'ailleurs que d'Anthès ait été manipulé par le tsar.

 On apprend dans les commentaires à la fin de ce recueil, que c'est le comte Benkendorf, chef de la police secrète, qui par un saisissant raccourci, résumera le mieux le destin de Pouchkine :

« Au début de cette année (1837) est mort d'une blessure reçue au cours d'un duel notre fameux poète Pouchkine. Il réunissait en lui deux être distincts : Il était un grand poète et un grand libéral, ennemi de tout pouvoir. » (Page 179)

Pouchkine comptait parmi ses amis plusieurs décembristes ayant participé à la tentative d'un coup d'État militaire qui s'est déroulée en décembre 1825. À ce titre il était surveillé par la police du tsar.

 Son destin romanesque n'a rien à envier à ses personnages. On regrette la disparition prématurée de cet immense poète qui a inspiré plusieurs générations d'écrivains de Dostoïevski à Nabokov en passant par Tolstoï.

Pouchkine était un homme joyeux, solaire, rêveur et généreux, adepte des petits plaisirs de la vie. Il ne se plaçait pas en moralisateur.

La Dame de pique et autres nouvelles (dans l'édition du livre de poche 1991), est un recueil composé de six récits assez courts, les uns appartiennent au genre fantastique les autres au domaine du conte ou de la peinture de moeurs réalistes, tous affirment la vérité des passions. On y retrouve les qualités du style de Pouchkine : rigueur, équilibre, concision. Ces textes, à la fois étranges et modernes, réunissent tous les ingrédients de la littérature de divertissements : quiproquos, méprises, déguisements, suspense, coïncidences incroyables et dénouement inattendus mais souvent heureux. Pouchkine se refuse à la grandiloquence et prône l'éloquence dans la simplicité.

 Cette lecture s'est déroulée comme une belle promenade dans la russie du XIXe siècle.

Bibliographie :

- "La Dame de pique et autres nouvelles", Pouchkine, le livre de poche (1991), 185 pages, commentaires et notes de Georges Philippenko.

- "Parcours de lecture : Pouchkine", Gérard Langlade, Bertrand-Lacoste (1998), 126 pages.

Biographie de Pouchkine :

- "Alexandre Sergueïevitch Pouchkine", Henri Gourdin, Les éditions de Paris (1999), 261 pages.

- Article "Pouchkine" volume 4 des grands écrivains du monde, Fernand Nathan (1978), pages 311 et suivantes.

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Quand j'étais plus jeune, je regardais un programme télé qui s'appelait « Alfred Hitchcock présente ». Il s'agissait de courts métrages dans lesquels la tension montait crescendo jusqu'au twist final. Puis, Sir Alfred Hitchcock délivrait une morale à l'histoire. Cette talentueuse nouvelle aurait certainement beaucoup plu au talentueux réalisateur.
Un style rythmé, du suspens, du fantastique, de l'ironie et bien entendu une morale, cette dame de pique prouve qu'il ne faut pas nécessairement beaucoup de mots pour réaliser un chef d'oeuvre.
Une première lecture de @Pouchkine qui m'a enchanté. Quel talent !
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N'ai-je donc eu que des prof de français médiocres, qui ne savaient pas transmettre et faire aimer la littérature ? Encore un classique lu au collège, non apprécié alors (voire détesté et incompris) et que j'ai dégusté bien plus maintenant !

J'ai en effet aimé plonger dans cette époque, dans ce milieu bourgeois, c'était dépaysant. J'ai aimé l'atmosphère bizarre, étrange, d'un autre temps. Il y avait un suspense bien présent tout au long de la nouvelle : quel est donc ce secret ? Quelqu'un va-t-il le connaître, s'en servir ? Que va-t-il se passer pour Lisabeta ?

Pour un format que je n'affectionne guère (la nouvelle) et un genre que je supporte assez mal (le fantastique), bravo M. Pouchkine, c'est un sacré tour de force de m'avoir fait apprécier (même si ce ne sera pas un coup de coeur, ne nous emballons pas tout de même^^). Mais quand même, merci :)

~pioché dans ma pal par Laehb80 (challenge Mauvais genre)
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Sur les avis de @BazaR, j'ai lu La dame de pique et les Récits d'Ivan Petrovitch Bielkine que j'ai bien appréciés. Il n'y a pas un pouce de gras dans ces nouvelles dont les fins sont même parfois un chouya abruptes. Un soupçon de fantastique se glisse dans La dame de pique mais les textes restent pour l'essentiel factuels et "réalistes" (mais sans rapport avec ce qu'en feront Balzac ou les naturalistes bien sûr). Pas de longues descriptions ici, rien que l'essentiel pour comprendre l'intrigue. Cette économie dans le récit fait merveille vu la brièveté des textes qui semblent courir à leur fin sans s'embarrasser de bagages inutiles. La dame de pique et le coup de pistolet sont celles que j'ai préférées en particulier pour leur chutes acérées.
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Une petite nouvelle fantastique qui se dévore, très vite et très bien.

L'atmosphère bien qu'ayant peu de page pour s'établir est vraiment bien rendue, et la tension s'installe sans même qu'on en ai conscience. La chute est tout simplement splendide.

Le seul point qui est en trop pour moi est l'épilogue car il "casse" l'atmosphère laissé par la chute, on aurait pu s'en passer.

Comme c'est une nouvelle fantastique on ne peut s'empêcher de se demander ce qui se serait passé si Herman avait respecté l'ultime consigne de la comtesse concernant Lisaveta.
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Peu familière de littérature russe, c'est un club de lecture dédié qui m'a fait découvrir cette nouvelle.
J'ai vraiment apprécié le style de Pouchkine qui n'est pas sans rappeler l'atmosphère des salons enfumés où l'on cause et on l'on joue. Par certains aspects, ça a fait écho en moi à ma lecture de Cartes de table de Christie avec un petit côté facétieux en plus. La thématique de la manne de chance au jeu est très bien amenée, tout comme cette "légende urbaine" autour de la triple main chanceuse.
J'ai apprécié les personnages et ce mystère dont la chute fournit un piquant supplémentaire et une petite touche de fantastique.
Une très belle découverte qui m'a donné envie d'en découvrir plus de l'auteur.
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C'est un conte ou plutôt une fable. Pouchkine a une très belle écriture et l'intrigue est très bien menée. La cupidité du personnage au sang-froid est sans limite et ce sont encore les femmes qui en paient les pots cassés. Mais... (car il y a un mais) rien ne sert de courir...
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Je désirais lire cette nouvelle depuis quelques temps déjà, mais je reportais cette lecture sans arrêt. Je n'avais aucun a-priori, ayant lu la quatrième de couverture en diagonale. Aussi, lorsque j'ai enfin ouvert le livre, j'attendais, avec une certaine impatience, une sorte de révélation. J'ai rapidement lu cette nouvelle (il n'y a que quarante pages dans mon édition) et j'avoue que je suis restée un peu sur ma faim. Je n'ai pas tout compris. J'ai cherché des critiques et des commentaires dans la presse spécialisée. Mais je ne suis pas plus avancée. Je vois bien un brin de fantastique, un peu de drame saupoudré d'âme russe (la fameuse âme russe qui fait vivre les évènement à fond, avec des personnages aussi sombres que tordus). Et, au final, je reste un peu déçue par cette nouvelle. Mais je ne m'avoue pas vaincue et je reprendrai bien un peu de Pouchkine.
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