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EAN : 9782070426294
188 pages
Gallimard (03/04/2003)
3.54/5   38 notes
Résumé :
Tout va bien, par rapport au Kosovo. Délicat euphémisme. Nicolas se demande si le Destin ne l'a pas pris pour cible : une jambe en moins remplacée par une prothèse, un boulot perdu, une bagnole volée, une épouse partie au Canada pour étudier le sommeil des Inuits et un fils à la sensibilité d'enclume... L'avenir est à la gueule de bois et aux mauvais souvenirs.
Alors, quand l'un de ses amis d'enfance meurt bizarrement après l'avoir appelé à l'aide et que la v... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Fan de Pouy dePouy longtemps (désolé j‘avais envie de la faire),Il y a des auteurs comme ceux-là qu'on perd de vue pendant un certain temps, et qu'on retrouve comme si on les avaient quitté hier. J.B. Pouy fait partie de ceux-là. On sait qu'on va passer du bon temps, et on se dit qu'on est bien bête de s'en être privé aussi longtemps.
Ici dan H4 blues, on suit Nicolas , la cinquantaine passé? Unijambiste (la fantaisie de Pouy est bien présente, ça s‘invente pas) qui s'offre un dernier tour de piste pour trouver le ou les assassins de son meilleur pote. Comme toujours Pouy s'appuie sur une histoire bien ficelée, bourrée de bons mots, de second degré, de cynisme parfois, s'en oublier un côté militantisme bien sympathique par les temps qui courent. le baroud d'honneur de l'ami Nicolas qui le ramène sur ces années lycée, est sacrément bien mené. A la prochaine J.F.P., au plaisir de te retrouver.
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Nicolas Bornand traverse une mauvaise passe : licencié de son poste de correcteur la semaine passée, il s'est fait voler sa voiture la veille et se prépare à se rendre à l'enterrement de son plus vieux pote, Lionel. Au cours de la cérémonie, la veuve lui confie que le décès de son conjoint lui parait suspect et lui demande d'enquêter sur les circonstances de sa mort. Nicolas accepte et rencontre l'entourage de Lionel : ses amis, ses ennemis ses collègues, ses maîtresses et ses "copains d'avant". Les deux amis ont étudié dans le prestigieux Lycée Henri IV et ce sera donc l'occasion pour Nicolas de faire remonter les souvenirs potaches de cette époque et de repenser aux professeurs, surveillants et camarades de classe croisés dans l'établissement.

J'ai trouvé Nicolas, le protagoniste de ce roman éminemment sympathique. Unijambiste et un brin déprimé, il garde ses réflexes de militant soixante-huitard et porte un regard grinçant sur la société actuelle, notamment sur son fils qui a bon profil de « marcheur ». Cette enquête sur cet ami un brin maniaque est une sorte de parenthèse désenchantée, une aventure imbibée aux accents nostalgiques. Le récit se déroule sans impression de cassure et est agrémenté de jeux de mots, de références littéraires et cinématographiques, de constats lucides et parfois cyniques. Seul regret, les dernières pages sont décevantes, surtout pour un roman qui jusque-là se singularisait par son humour et sa candeur.
Mon premier Pouy, un avant-goût d'une oeuvre qui s'annonce attrayante.


P.S.: Extrait d'un portrait de l'auteur publié dans Libération et qui nous renseigne sur ce roman :
"Le pire, c’est qu’il n’a jamais vraiment voulu écrire. Sa passion première, c’est le cinéma, expérimental surtout. Il en a fait une thèse après des études au lycée Henri-IV (où il était en classe avec Patrick Modiano et le fils de Maurice Thorez),"
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Jean-Bernard Pouy est surtout connu comme "papa-Poulpe", mais n'oublions pas ses très bons romans tels que "La belle de Fontenay", "RN86" ou "1280 âmes". Lui son truc c'est le "polar social", c'est-à-dire la trame policière comme prétexte à décrire un morceau de société, une société plutôt malade et qui aurait bien besoin qu'on lui injecte un peu d'euphorisant !

Dans "H4Blues", son héros est un post-soixante-huitard unijambiste (oui, d'accord çà rappelle le post-soixante-huitard muet, ou sourd…, de "La belle de Fontenay") qui, au moment où il se retrouve au chômage / pré-retraite, et seul pour cause de femme partie deux mois au Canada, apprend qu'un de ses camarades de promotion d'Henri IV est mort dans des circonstances étranges. Comme il a le temps, il enquête et découvre que, comme souvent, la vengeance est un plat qui se mange froid…

Humour et cynisme sont, comme d'habitude chez Pouy, au rendez-vous..
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Pouy Jean-Bernard - "H4Blues" – Gallimard, 2003 (ISBN 978-2070307180)

C'est le énième roman de cet auteur que je lis, et son originalité fait que je ne suis jamais déçu.

Il renouvelle ici la trame du vieux copain assassiné qui contraint le brave quidam (unijambiste) à devenir enquêteur et à se plonger quelques quarante années en arrière sur son passé lycéen pour démasquer l'assassin.
Tonalité nostalgique, avec les vieilles photos de classe, l'évocation drolatique des profs, dont la meilleure m'a carrément fait rire, celle du prof d'anglais Valette et de sa trousse à outils (p. 186). Et bien sûr, quelques réflexions profondes sans y toucher, comme celle de la page 148 (voir citation) : mon pôvre corps m'a envoyé dès mes six premiers mois sur cette terre tant de signaux que je ne puis qu'approuver cette manière de voir... "le corps est le tombeau de l'âme", n'est-ce pas ?
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H4Blues, comprendre le blues d'Henry IV, est le récit d'une enquête, voire d'une quête, menée par un ancien du lycée. le personnage malmené et cassé, au terme anticipé d'une carrière de correcteur traîne sa silhouette fatiguée qu'il n'hésite pas à identifier à celle de Bogart, en un clin d'oeil non dénié de cynisme.
Jean-Bernard Pouy a-t-il fréquenté lui-même Henry IV ? Il faudrait le lui demander. Comme il le dit si bien, pas facile d'y être admis. Son anti-héros nous explique d'ailleurs les circonstances particulières qui lui ont permis d'y entrer. Ce qui vaut à H4Blues d'être truffé de souvenirs plus ou moins croustillants de ces années de jeunesse pré-soixante-huitarde, appréciés de la génération idoine, nostalgique ou pas.
Sensible au regard désabusé de l'auteur sur le monde, c'est toujours avec plaisir que je parcours un roman de Jean-Bernard Pouy. Les images que suscitent celui-ci m'arrivent en noir et blanc comme les photos carrées à bords dentelé de ma jeunesse. Il me vient même une familière sensation de démangeaison, comme lorsque j'écoutais Des Papous dans la tête .
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Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
J'étais de plus en plus envahi par cette curieuses intuition d'un danger qui rode en ricanant. Impossible de savoir pourquoi. C'était simplement dans l'air. La mort du pote. Ma décision de m'en mêler. Les gothiques dans mon immeuble, tout ça. Le diaphragme qui se serre. La boule. Surtout qu'il y avait longtemps qu'il ne se passait plu rien dans ma vie. Avant mon accident, il s'en passait beaucoup. Pour m'occuper, pour me rassurer aussi, j'ai repris mes vieux réflexes de militant, ceux d'avant, quand il fallait prévoir la possibilité d'être hors la loi sans trop se démasquer, J'ai été cherché du scotch double face et deux vieux numéros du Monde. J'ai étalé les deux journaux par terre, ouverts en se chevauchant, et je les ai striés longitudinalement avec le scotch. Et puis, en serrant bien, je les ai roulés. Avec çà, j'avais une matraque assez dissuasive, j'avais déjà testé. Je me souvenais précisément des attaques d'Occident contre l'Institut d'Art, rue Michelet, que nous défendions avec l'énergie du désespoir, tout ça pour protéger une bande de nanas de la simili haute qui y faisaient des études pour incollables, une fois mariées, sur les styles Louis XV, Louis XVI et Moncul sur la commode.
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(...) j'en avais profité pour siffler la moitié de la bouteille de vodka. Et je n'étais absolument pas bourré. Du coup, j'ai pensé au proverbe irlandais : la réalité n'est qu'une hallucination provoquée par le manque d’alcool.
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Quand, lors d'un de ces jours de juillet étouffants où nous n'étions pas encore partis au bord de la mer, je disais à ma mère : "maman , je m'ennuie !", elle me répondait : "profites-en, t'as de la chance !"
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Lionel était un cavaleur fini, mais simple et généreux. Pas le genre à promettre la lune. Il la prenait, c’est tout.
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Elle s'est levée gracieusement, elle était toujours fringuée pareil, mortifère avec des trous partout. J'ai senti son parfum, un truc genre patchouli, ça m'a rappelé brusquement des nuits d'été où il n'y avait plus que cette odeur sur la peau de nos jeunes amies. Dès qu'elle est entrée dans l'appartement, elle a retiré sa veste de fantôme et s'est assise sur le canapé. Sa blouse de lin blanc. Tout à coup, une lointaine ressemblance avec Patti Smith. Elle a voulu un thé. J'ai mis un sacré temps à dénicher les sachets d'Earl Grey dans le placard de la cuisine.
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