Je continue ma découverte de romans japonais qui ont reçu le prix
Akutagawa, l'équivalent de notre Goncourt, avec
Park Life, que j'ai choisi de lire en version illustrée. Sachez qu'il existe aussi en poche.
Voici un ouvrage que j'ai beaucoup apprécié et que pourtant, je ne recommanderais pas à tous.
Ce court roman prend son temps. C'est précisément ce que j'apprécie dans bon nombre de livres de la littérature du Pays du Soleil Levant. Si, à juste titre, on peut dire que les péripéties ne s'enchaînent pas, ce livre dans lequel il se passe peu raconte beaucoup. Moi en tout cas, j'y ai vu beaucoup.
Park Life est de ces livres dans lesquels on peut lire entre les lignes ce que l'on a envie de découvrir. L'auteur laisse une grande place à l'interprétation, à la réflexion. A ceux qui reprocheraient le manque d'intrigues, je pourrais leur rétorquer que, à mes yeux, c'est justement cette écriture minimaliste qui fait le charme du récit.
Le narrateur, un homme à la vie rangée mais non dépourvu d'excentricité, dont on ignore l'identité avec précision, ouvre le lecteur à une multitudes de thèmes. La relation à soi. A l'autre. La solitude. L'isolement. L'importance du travail dans une société qui laisse peu de place aux loisirs. Et cette ville : personnage principal ( ce qui est assez banal en somme en littérature japonaise mais tellement bien conté), qui vous engloutit. Et ce parc, le parc de Hibiya : une espèce d'échappatoire. Un répit oxygénant. Une parenthèse dans ce monde urbain. Presque un sursis pour cet homme dont la vie se déroule uniquement en ces lieux et qui voyage autour du monde à travers son double virtuel.
Cette édition est enrichie d'une postface toute aussi passionnante que l'oeuvre, dans laquelle je vais d'ailleurs noter quelques titres qui ont suscité mon attention.
Un roman dépouillé d'une grande richesse.
A chaque découvert d'un de leurs titres, les éditions Picquier me ravissent un peu plus.
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