Un à un les masques tombent. Et les visages découverts jurent au dessus des vêtements brillants et gais, parce qu'ils sont déjà vieux, que rides et couperose apparaissent sous le vernis des fards craquelés. La chaleur et le bruit fatiguent les convives, les mines se font lasses, les bajoues pendent, les traits se creusent, les onguents de beauté tournent et se décomposent sur des joues, des fronts à la peau flasque, des cous fripés comme cous de dindons. Peu à peu l'assemblée fraîche, vive, se mue en une horde de gens harassés, de vieillards blêmes sur la figure desquels le rouge fond et coule.
La place lui apparaît à présent comme un grand kaléidoscope, elle ne distingue plus les formes, les couleurs se mêlent, se séparent, composent des figures étranges, belles, heureuses. Elle entend mieux les musiques, elle vibre avec chaque instrument. Les détonations sèches du tir vrillent ses oreilles, l'odeur des berlingots la suffoque, le moindre cri, le moindre bruit l'emplit toute, la fait frissonner. Tout son corps est en éveil, ses oreilles qui captent les sons, ses yeux, sa peau. Elle devient la fête à elle seule, toute la fête, et elle chavire dans le vacarme, la lumière, les odeurs...
Oui , la notairesse est bien revenue ; elle se tient toute droite , telle une représentation de la vengeance, et son doigt accusateur est pointé vers le pauvre Bambin, tout recroquevillé , la queue entre les pattes.
Elle s'est arrêtée de manger, elle la fixe de ses grands yeux sombres.il y a un silence qui paraît à Mimi durer une éternité.
Les
plantes et les petites bêtes
Les invites réunis par
Bernard PIVOT ce soir, ont choisi de parler des
plantes et des
animaux. Avec
Paul VINCENT pour "Le bonheur sur terre" dans lequel il évoque sa vie en Haute-Savoie et donne des conseils ;
Suzanne PROU pour "Le cygne de Fanny" ouvrage dans lequel elle parle des
jardins de son
enfance. Dans "
Le pays sous l'écorce"
Jacques LACARRIERE devient
insecte pour pouvoir mieux les...