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4,11

sur 4153 notes
Avec Proust – merveille –, l'expérience de lecture est modifiée – pour l'heure, il est le seul auteur qui me fasse cet effet –, vous plongeant dans des états psychologiques tour à tour proche de l'hébétude, de l'émerveillement, de l'acuité intellectuelle. On se perd, on oublie ce qu'on lit, une image vous frappe, des passages se gravent dans le marbre de votre cortex pour l'éternité, il ne se passe rien depuis quinze pages, développe encore veux-tu ?, amusant, profond, énervant, je suis submergé, il me porte, je l'entrevois, il pourrait encore en dire tant, infini, reprenons depuis le début : longtemps, je me suis couché de bonne heure... en boucle, lire, relire, commencer par le milieu, une page au hasard, ça ne parle que de la jalousie !, ils sont tous PD dans ce bouquin !, les phrases longues et la grand-mère qui meurt en trois mots, on y voit que des aristos, des snobs, lire, relire : longtemps... non, une page au hasard, trois lignes, et la magie opère, beaucoup de considération sur la médecine, et la peinture, et l'art de la conversation, et l'homosexualité, il parle de tout, on vous le dit ! La guerre, la fin d'un monde, une oeuvre monde, quel individualiste ! en fait c'est sa vie qu'il raconte, mais non et Contre Sainte-Beuve, il s'amuse à le faire croire, il y a des clefs, tout est limpide, quelle férocité dans les portraits, et le pavé inégale à la fin, et la madeleine... on en parle trop de la madeleine ! Et le paysage mental qu'évoque les noms de personnes ou de lieux qui nous sont inconnus, et le grain de beauté d'Albertine qui se déplace avant de se fixer pour toujours... le grain de beauté de la Recherche bouge encore ! l'oeuvre est en vie, rien n'est fixé !
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Essayé... pas pu!! Mon record a été d'arriver à la page 50!! Et vous??
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" La Recherche " reste pour moi un compagnon de route depuis que j'ai lu " Longtemps, je me suis couché de bonne heure... " au lycée. Quand j'ai des questions sur la Vie, sur l'Amour, sur l'Amitié ou beaucoup d'autres choses, je relis tel ou tel passage et je sais qu'une sensation nouvelle émergera malgré moi.
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Ces derniers temps, j'avais beaucoup entendu parler de Proust. En cours, nous en avions parlé à l'occasion d'une séquence sur l'autobiographie, puis dans La grande librairie, émission littéraire sur France 5, à l'occasion du Salon du livre. Les personnes qui en parlaient (Fréderic Beigbeder notamment), n'en disaient que du bien. Alors je me suis décidée à le lire. On m'avait dit qu'au début, la lecture serait assez difficile. Il est vrai qu'il faut être vraiment concentré pour lire ce livre. Les phrases sont longues, très longues, et parfois je devais relire la phrase au début pour en comprendre la fin. Mais c'était un vrai délice. Les phrases de dix lignes ne m'ont pas gênée. La plume de Proust m'a transportée au gré de ses souvenirs et pensées. Combray est la première partie du volume. Certes, le lecteur peut avoir plus de mal à rentrer dans l'histoire, que pour Un amour de Swann (la deuxième partie), mais Combray est superbe. J'ai trouvé que c'était plein de poésie, bien que ce soit de la prose. On peut vraiment parler de « beauté de l'écriture », ici. Il y a des passages qui sont réellement touchants, d'autres mêmes qui peuvent faire sourire, comme les passages sur la tante Léonie. La deuxième partie, Un amour de Swann, était passionnante. C'est un retour dans le passé, avec Swann, ce personnage qui était déjà présent dans Combray. On en sait plus sur lui, évidemment, sur ce qu'il a été, ce qu'il a fait, qui il a aimé. Puis la troisième partie, Nom de pays : le nom, est plus courte que les deux précédentes. le narrateur redevient le personnage principal, et cette fois-ci nous parle de ses rencontres avec Gilberte Swann, la fille de Swann. Cette troisième partie est plus courte que les deux autres, mais elle révèle des détails sur ce qu'est devenu Swann après Un amour de Swann.
Tout au long de ces trois parties, j'ai été transportée dans le récit de Proust. J'ai trouvé le tout passionnant. La collection Folio, avec sa préface et ses notes, m'a permit de bien cerner l'oeuvre de Proust. Evidemment, ce n'est pas un livre que l'on lit en deux jours. Selon moi, il faut prendre son temps pour lire un tel chef d'oeuvre, il faut le savourer. Pour finir, je compte bien lire les tomes suivants !
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Il m'aura fallu du temps et du courage pour débuter La Recherche... ! J'ai longtemps pris peur devant ce monument de la littérature.
J'ai beaucoup apprécié ce premier tome qui explore les souvenirs du narrateur enfant, d'abord au sein de sa famille, de son rapport avec sa mère puis ses premiers émois. J'ai aussi énormément apprécié la partie centrale sur Swann : son amour pour Odette, sa jalousie, ses doutes.
Le livre explore les sentiments et les sensations humaines avec une vraie précision. Je retire un point sur la longueur de certains passages, associée à la la longueur des phrases. C'était parfois étouffant voire étourdissant.
Une belle expérience cependant !
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Proust n'est pas une découverte pour moi ou presque. Je ne l'avais jamais lu. Pourquoi ?

Parce que j'en avais peur. Peur du texte, influencée par les critiques faites à son sujet, à son chef-d'oeuvre, à sa personne.

Marcel Proust faisait partie de moi ou plus précisément de ma vie, de mon univers tel un fantôme. Nous avions un point commun : Balbec. Comme lui, j'y passais mes vacances, mes week-end depuis ma tendre enfance. Marcel Proust était partout. Son aura circulait dans le Grand hôtel, sur la place, dans les jardins, dans le musée de la Belle époque, la villa du temps retrouvé. Il était présent dans chacune des librairies et dans n'importe quel format : BD, poche, broché, beaux livres, essais, collection La Pléiade, hors-série journalistiques (Figaro, Lire), roman graphique, partout.

Et, puis, 2022, l'année du centenaire de sa mort, pléthore d'ouvrages sont sortis dont « Clara lit Proust » de Stéphane Carlier et « Proust, un roman familial » de Laure Murat, rencontrée, justement à Balbec à l'automne dernier. J'ai dévoré ces deux ouvrages, j'ai acheté la nouvelle réédition « d'A la recherche du temps perdu » chez Folio, fière d'avoir le plus grand écrivain du 20e siècle dans ma bibliothèque comme Victor HUGO pour le 19e.

Et, puis à l'aune de l'année 2024 et contre toute attente, TIKTOK lance une lecture commune d'A la recherche, à commencer par le premier volet : « du côté de chez Swann ». Ce fut un choc. Ce fut une découverte. J'avais, enfin, percé le mystère de la madeleine de Proust, devenue une célèbre expression lancée à tout va.

J'avais rencontré un auteur que j'allais aimer et à la fois, un peu détester. Davantage lui reprocher ses longues phrases, ses relatives à l'infini, sa ponctuation interminable comme ses comparaisons, ses mots inventés, c'est-à-dire, ses sempiternelles digressions rendant la lecture peu aisée.

Lire Proust est une aventure. Une aventure personnelle, une aventure avec l'écrivain. Il faut s'accrocher, s'encourager. Il faut lire, puis relire, parfois plusieurs fois. Ce que je fis. Relire pour comprendre : le rythme, son intention, son inspiration, pour prononcer ses mots, s'évader, quitter le monde pour rejoindre la pensée de l'auteur, son univers. Parfois, c'est un peu compliqué : phrases à la forme négative, pronoms relatifs, conjonctions de coordination, passé simple et subjonctif imparfait, présent et imparfait. Mais au-delà de la technicité syntaxique, le champs des possibles s'ouvre comme une porte vers une autre galaxie, celle de la poésie. La poésie proustienne et son romantisme.

Proust est un poète et un romantique au sens littérale du terme. Ces descriptions sont magnifiques de réalisme, bucoliques, sensorielles. Les sens sont en éveils. Avec Proust, je vois. Je regarde. J'admire. Avec Proust, je sens, je goûte et ressens. Je sens mon coeur battre plus fort dans ma poitrine. Avec Proust, j'écoute, aussi : la musique (piano, violon), les bruits de la nature et celui des gens (voix, rires, critiques, moqueries).

Quelle délectation, le passage de la madeleine, la promenade sur les bords de la Vivonne, les nénuphars, le vent dans les arbres… Promenade du côté de Guermantes à Combray.

Quelle délectation, la description de l'église de Combray, des clochers de Martinville, la cuisine de Françoise, le jardin de son enfance. L'émoi ressenti à l'évocation de sa vocation d'écrivain.

Les premiers émois amoureux avec Gilberte Swann : la joie et la souffrance mêlées causée par l'indifférence de la jeune fille. Nous avons tous ressentis les montagnes russes du sentiment de l'amour. La recherche, c'est cela ! La conception de l'amour est liée à la souffrance, l'obsession et la jalousie.
Sentiments exacerbés dans « Un amour de Swann » la seconde partie « du côté de chez Swann » dans lequel Charles Swann passe par toute ces émotions vis-à-vis d'Odette de Crécy. Des passages assez pompeux, je dois le reconnaître. Des passages dans lesquels j'avais un peu de mal à rester concentrer.

Autant, j'ai adoré les parties relatives à l'enfance de Marcel (Combray I et II puis nom de pays : le nom), autant la relation amoureuse de Charles Swann était un peu difficile. Proust y décrit les affres du sentiment dans lequel Charles perd pied, soumis à ses ressentis. le désir, la possession, le harcèlement, le doute, le manque de confiance, l'espionnage, le mensonge… sont poussés à l'extrême, précipités par la lettre anonyme que Charles Swann reçoit, décrivant une Odette dépravée. L'amour chez Proust n'est qu'illusion.

Proust est un spectateur passif parce qu'il est observateur, depuis son enfance. Il observe. Il observe les gens, leurs comportements. Il écoute, il entend. Il regarde comme un tableau, le théâtre de la vie qui se joue autour de lui. Sa position lui permet un regard critique sur la société de son époque.

Proust, c'est aussi, sa relation avec le temps. La recherche de temps précieux et perdus car passés. Il cherche à revivre certains évènements, il sonde sa mémoire à travers des accidents, des imprévus, des actions, des ressentis. Ces étapes sont fondamentales chez Proust car c'est ce qui le conduit à écrire et à devenir écrivain.

On est dans un mouvement littéraire du culte de soi. le roman psychologique, influence de Freud et de Bergson puisque Proust l'avait étudié à la faculté.

Quoiqu'il en soit, je m'accorde une pause avant de le retrouver dans le second volet intitulé "A l'ombre des jeunes filles en fleurs" prix Goncourt en 1919.



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J'ai abandonné au bout de 40 pages tellement les descriptions comparaisons et métaphores de quelqu'un a moitié endormi m'ont... endormie. Je n'ai vraiment pas du tout accroché, même si je l'avoue c'est bien écrit. Mais il ne se passe rien et cela m'a ennuyée.
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Comment dire ?!
Difficile de donner envie de lire Proust.
C'est tellement dense, parfois fouillis... mais clairement un chef d'oeuvre !

C'est sûr qu'il faut s'accrocher : le style de Proust est unique ! Avec ses phrases à rallonge, dont on oublie le sujet ou même l'époque.

J'ai dû souvent relire des passages entiers sans en comprendre plus le sens.
Et puis c'est fatiguant parfois de ne pas savoir où s'arrêter dans la lecture, faute de paragraphes bien définis… On est alors obligé de relire les pages précédentes pour savoir où on en est dans l'histoire.

Mais la magie opère.

On voyage, se perd dans le temps.
On sourit de s'être fait piéger - je comprends mieux pourquoi je n'avais jamais entendu parler de Bergotte… Mais Vinteuil, quel gâchis !
Sa petite sonate semble magnifique !

J'ai quand même fait une pause entre les deux parties du livre « Combray »et « un amour de Swann ».
Pour souffler un peu…

Le seul souci, c'est qu'après avoir commencé la lecture de Proust, il difficile se plonger dans d'autres lectures (j'ai pourtant lu de bons livres : « là où chantent les écrevisses » de Delia Owens et « la Carte postale » de Anne Berest), mais j'ai eu du mal à rentrer de dedans : trop lisibles, trop simples... Espérons que ça passe.
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Première fois que je lis Proust. L'épaisseur du livre (les trois premiers tomes rassemblés) m'a impressionné, surtout après avoir vu la petite taille des caractères et même le manque d'épaisseur des pages, qui m'a fait régulièrement en tourner deux au lieu d'une !

Mais voilà, finalement ce premier tome se lit plutôt bien. J'ai bien aimé le style des anecdotes qui se suivaient, effectivement entrecoupées de descriptions moins intéressantes pour moi. Je pense qu'il ne faut pas lire ce livre trop jeune, il faut aimer se laisser porter sans but.
Je me suis longtemps demandé s'il y aurait une intrigue ou si tout le livre serait une suite d'anecdotes. Oui, elle arrive bien, à la deuxième partie. Avant de repapillonner à la troisième, plus courte.
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Je n'ai pas retrouvé la citation exacte, mais c'est quelque part là-dedans que Proust reproche aux journaux de nous faire lire chaque jour des nouvelles accessoires, alors que nous ne lisons que deux ou trois fois dans notre vie les livres où il y a des choses essentielles. Et voilà qu'un siècle plus tard nous avons non seulement les journaux, mais aussi les notifications, les impératifs culturels, sportifs, alimentaires, et pour les plus pervers d'entre nous, une "Pile à Lire" que nous nous délectons de voir enfler afin de toujours pouvoir penser aux cinq ou dix livres à venir au milieu des plus belles pages du livre en cours. La recherche du temps perdu est devenu la recherche du temps à occuper, à occuper pour justement le perdre, le perdre pour qu'il passe, vite de préférence et sans douleur, pour noyer l'angoisse. Nous mourrons centenaires avec un sentiment de gâchis. Proust, disparu à cinquante-et-un an après avoir fait ce qu'il avait à faire, c'est le contraire. le premier temps qu'il a su retrouver, c'est celui de penser et d'écrire bien. de se poser les questions, de chercher les réponses, et de trouver en chemin la beauté et une vie vraiment vécue. Voilà ce que nous offrent ses livres. le seul prix à payer, c'est de les lire vraiment, pas comme un truc qu'on doit finir parce qu'on est déjà pressé par le prochain film ou le "défi" de lecture en cours.

Dit comme ça, est-ce qu'il y en a que ça intéresse encore ?
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