Prendre la route. Peu importe laquelle. Va pour le chemin de Compostelle. “Je sais déjà que la route va me changer. Je veux qu'elle me change.” Blaise marche, d'abord accompagné de deux amis, puis seul avec ses angoisses. Il évoque ses dernières années chaotiques : des études de philosophie, de théâtre, de langues étrangères, vite abandonnées. Beaucoup d'impasses et de demi-tours dans ce roman graphique fait de noir et de blanc.
Il n'est pas très bien préparé : un sac trop lourd, une andalouse pour lui porter chance, une boussole mais pas de carte. “Si je ne sais pas où je suis, comment savoir où je dois aller ?” Heureusement, sur le chemin il fait des rencontres qui l'aident à surmonter ses flashbacks malheureux et ses vilains cauchemars. Mais bien souvent, il est seul, dans de toutes petites cases enneigées ou dans des grandes pages caniculaires. “Et le ciel et les nuages prennent toute la place.”
Grâce à la marche, Blaise qui a tant de mal à avancer dans la vie, à quitter ses parents, à se remettre de sa rupture amoureuse, parvient à trouver sa voie. Sans doute la poésie et le dessin. “La marche est une danse qui fait défiler les paysages.”
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J'ai reçu ce livre dans le cadre de l'opération Masse critique, merci Babelio.
J'ai toujours été inspirée par le chemin de Compostelle et j'aime lire les témoignages des personnes qui le font (ce qui n'a encore pas été mon cas). Même s'il y a une quête dans le chemin de Blaise (fuir, se trouver ou se retrouver...), même si plusieurs ingrédients communs aux pèlerins de Compostelle sont bien présents, ce livre ne m'a pas convaincue. Tout d'abord, je n'ai pas été sensible au graphisme (livre-bande dessinée) et j'ai vraiment regretté l'absence de mots dans beaucoup trop de pages. le parcours est très décousu, souvent chaotique... et très vite, je me suis détachée, je n'attendais plus rien du personnage, ni de ses rencontres. S'agissant d'un témoignage, j'ai poursuivi ma lecture jusqu'au bout par respect de l'auteur, mais je n'ai pas été embarquée dans son "chemin".
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J'ai dévoré cet ouvrage en quelques heures. Il est structuré en chapitre et très rythmé. Je ne m'attendais à rien, et l'auteur a su piquer ma curiosité et me donner envie de suivre les aventures de Blaise, page après page.
On le voit évoluer, à travers ce défi qu'il s'est fixé lui même, ce perdu de la vie. Il évolue dans sa vision de sa situation amoureuse, de sa perception de la vie, de son travail (à travers sa discussion avec l'avocat).
En suivant les aventures de Blaise, j'ai aussi fortement apprécié les formats variés des dessins (grand deux pages, petites bulles, ect).
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Comment parler de cette bande dessinée ou roman graphique sans révéler un tant soit peu une partie de l'intrigue? Mais c'est facile, voyons en ne révélant que des tout petits bouts de chaque chapitre.
Chapitre 1 : Blaise parle de ses dons artistiques et nous apprenons que son truc à lui c'est les labyrinthes. Il va le prouver avec maestria dans les pages suivantes.
Chapitre 2 : Comment se loger au coeur de l'hiver sur le chemin de Saint-Jacques de Compostelle ? Blaise ne manque pas de ressources pour passer "quelques" nuits au sec.
Chapitre 3 et 4 : Comment gagner quelques sous quand les finances sont à sec.
Chapitre 5 : Marcher en compagnie de...
Chapitre 6 : Habla espanol ? et cap au sud
Chapitre 7 : Expérience de woofing... et de vie en communauté
Ensuite retour à la case départ... avec de nouveaux rêves ?
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S’il y a une leçon à retenir de ce crapahutage existentiel et de Six mois et un autre, c’est qu’il faut parfois oser se lancer dans l’inconnu et savoir aller vers les autres. Parfois, ça marche et c’est enrichissant, d'autres fois le courant ne passe pas et la route est longue (sans compter que l’orage menace).
Lire la critique sur le site : BDGest
Avec Six mois et un autre, le jeune auteur Blaise Pruvost livre un récit honnête et travaillé, reflet des tourments d’une jeunesse sans boussole, soucieuse de s’ancrer dans la réalité.
Lire la critique sur le site : LeMonde
Quand je passe beaucoup de temps seul, je finis par oublier que les autres sont des autres, je les prends pour des extensions de moi-même. Lorsque je passe trop de temps avec les autres, j’oublie que je suis moi-même moi-même, je me prends pour un autre.
Les situations confortables sont plus difficiles, car c’est plus facile de faire preuve d’efforts dans l’épreuve, il y a moins d’inconfort dans l’effort.
Plusieurs fois, alors que je m’endors, je suis réveillé par l’écho de mon souffle… Puis j’entends des voix… Peut-être que ce sont toutes les prières qui ont été prononcées dans cette chapelle.
Je suis éparpillé dans mes sensations. J'oublie de penser.
Parfois, au contraire, c'est le monde qui disparaît, c'est moi qui suis central.
Alors la marche est une danse qui fait défiler les paysages.