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EAN : 9782330032029
256 pages
Actes Sud (14/05/2014)
3.33/5   24 notes
Résumé :
Jusqu’à ce cours de sciences naturelles où il lui a fallu disséquer une grenouille, Mrinalini avait décidé de devenir actrice, mais cette expérience a suscité en elle une tout autre vocation : elle sera médecin et mettra des enfants au monde.
Après des années d’études à Delhi puis en Angleterre, Mrinalini retourne à Madras afin d’y ouvrir une clinique de gynécologie. C’est à travers son récit que le lecteur fait connaissance avec six de ses patientes aux orig... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (10) Voir plus Ajouter une critique
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"Pour qui naît dans une famille tamoule brahmane, les études priment sur tout".....
C'est l'histoire d'une petite fille indienne qui avait décidé de devenir actrice jusqu'à un cours de sciences naturelles et la dissection d'une grenouille qui changera son destin.....elle sera médecin et mettra des enfants au monde..... Son grand- pére était ophtalmologue.... Elle étudie à Delhi puis en Angleterre, ensuite retourne à Madras de son nouveau nom: Chennaï, y ouvre une clinique de gynécologie. A travers le quotidien de Mrinalini, gynécologue, l'auteur nous offre une chronique vivante, à la fois pleine d'espoir et réaliste de la place des femmes dans l'Inde contemporaine ....
L'écriture résolument moderne est plaisante, agrémentée de références littéraires.......l'importance de la lecture et de la culture sont autant de clins d'oeils au lecteur. Celui- ci fait connaissance avec six patientes: La voluptueuse Zubeida
qui porte la burqa,de confession musulmane, mére de trois petits garçons qui rêve d'avoir une petite fille, enfin....Megha, de confession jaïn, mére de trois petites filles qui désespère d'avoir un petit garçon, dominée entièrement par son irascible belle- mére, toutes les deux écrasées par les ancestrales traditions indiennes .....Leela, la jeune beauté protégée, et Pooja, la lycéenne, violée par " le beau capitaine del'équipe de cricket ", elles se croiseront...l'une donnant la vie, l'autre l'ôtant, l'une dans la fleur de l'âge et l'autre quittant ce monde pour " son bonheur dans le monde à venir".
Enfin deux citadines Tulsie et Anjolie, elle même franco- indienne, travaillant dans la publicitè, influencées par le monde occidental, qui auront du mal à concevoir et se retrouveront à un moment de leurs vies intimement liées, aimant le même homme....
Mrinalini, gynécologue bienveillante, tolérante, à l'esprit ouvert a la volonté d'aider ses patientes et de s'impliquer d'une maniére extrêmement positive dans leur vie..." J'aimerais dit- elle, ô combien, j'aimerais leur donner des ailes". Elle est pour un choix libre de toute influence, pour l'adoption en cas de stérilité, et contre l'avortement selon le sexe.
Dans cet ouvrage lu d'une traite,lumineux et tendre, malgré les souffrances, le poids de la tradition, le patriarcat, les multiples pressions familiales, la place des filles, on apprend beaucoup sur les multiples visages de l'Inde ancestrale et de l'Inde moderne où s'entrechoquent les cultures, les rites et les peurs, oú l'on hume les senteurs épicées , les mets hauts en couleurs , le courage , parfois la servilité obéissant à la tradition, mais aussi l'influence de la culture occidentale. Les moments de tristesse et de fatigue de Mrinalini sont balayés par l'humour de l'auteur dont c'est le premier livre....on découvre aussi sa vie intime, amoureuse au long cours d'un homme" voyageur sans frontières"....elle croit en l'acte d'amour et se souvient de ses études : " On ricanait comme des écolières en quittant l'hôpital, nos vêtements imbibés de douleur, de pauvreté , de désinfectant et de mort. Et d'accouchements, ces fichus accouchements."
Je conseille ce livre choisi à cause du titre , qui ,à la réflexion, ne me semble pas approprié.... à la fraîcheur de ton incontestable..... qui traite pourtant de graves questions de société trés présentes dans l'Inde contemporaine.,de l'infanticide des filles au viol et à l'avortement.....
Un trés bel ouvrage, au final, émouvant, résolument optimiste, à l'écriture généreuse...
Une chronique passionnante, vivante, vibrante , sensible et pétrie d'humanité....

Un premier roman à découvrir.......
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Quelle belle découverte ce roman qui se lit un peu comme un journal ou un docu-fiction, car il contient de nombreux détails de la vie quotidienne des indiens et leurs habitudes culinaires, mais aussi sur les nombreuses religions présentes en Inde.

A l'instar de Simone de Beauvoir et de Jean-Paul Sartre, Mrinalini, jeune femme gynécologue, entretien une relation épisodique et libre avec Sid dans un pays où la femme est très loin d'être l'égale de l'homme et au sein duquel les bébés de sexe féminin ne sont pas souvent les bienvenus. Passionnée par son métier qu'elle conçoit bien au-delà de la pratique de simples actes médicaux, Mrinalini s'intéresse de près à la vie de ses patientes qui sont pour bon nombre d'entre elles, prisonnières d'un mari, d'une religion, d'une belle-mère acariâtre ou d'une burqa...

J'ai beaucoup aimé l'écriture de cette jeune romancière, que j'ai pourtant trouvée parfois un peu inégale. Son récit est limpide, son implication et son émotion palpables. Un livre à découvrir !



Lien : http://uneautrelecture.blogs..
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Mrinalini, bouquet de lotus, à l'origine Malini, jardinier, rêve d'être actrice, puis, devant les ovaires d'une grenouille disséquée flottant dans l'eau telles des ailes, devient gynécologue. Les femmes de Chennai, anciennement Madras, ont besoin d'ailes.
Elle voudrait les aider à semer, germer, déraciner, le cas échéant, avec amour, conscience et liberté. Elle voudrait voir éclore, dans leurs yeux d'abord, une étincelle de joie, le droit de vivre un peu la vie à laquelle elles ont (dû) renoncé(er), qu'elles soient nées avec ou sans cuillère en argent. Elle voudrait leur offrir le choix, dans cette Chennai schizophrène et controversée, qui change de nom mais pas de visage, laisse entrer le monde « moderne » tout en s'accrochant désespérément à ses traditions religieuses. à ses superstitions plus que douteuses. Où l'on converse avec un dieu couvert de bijoux, où l'on enterre des filles nées en trop.

Au fil des consultations, Mrinalini, narrateur et personnage à la fois, Mrinalini - éprise d'un prince errant, qui fait battre son coeur comme une horloge au coeur de la nuit, croyant vivre un amour hors du commun qui se fait de plus en plus lointain - entre délicatement dans l'intimité physique, affective de ses patientes, et découvre ce qui se cache sous les saris, sous les bintis, derrière un visage parfait comme un sonnet shakespearien, ou pâle comme une actrice de films en noir et blanc, sous une burqa d'à peine 21 ans, dans le coeur d'une poupée russe.

L'une oublie le plaisir, l'acte d'amour, ne voit plus que par l'acte de conception, consigne sa vie dans un agenda menstruel, la tête en bas les pieds en l'air, implore chaque mois un millier de spermatozoïdes d'aller féconder la petite ovule rentrée dans sa coquille.
Une autre, fleur adolescente violée par le capitaine de l'équipe de cricket, veut se débarrasser de ce « trophée », refuse de mettre son avenir dans une vitrine.
Il y a l'ange joli abandonné au pied de l'Himalaya par un père français pas franchement près à l'élever au sommet. Un ange qui se grave une étoile sur l'estomac avec une lame de rasoir lors d'une performance, perd des plumes et craint de ne plus pouvoir voler.
Une mère de trois garçons qui voudrait une fille pour être la mère qu'elle n'a jamais eue, qui fait des malheurs de l'humanité un petit tas et laisse l'espoir accroché à la tringle, qui avait des rêves, avant d'avoir ses règles.
Et puis il y a cette femme, ce reste de femme, rivée à sa gazinière comme le papillon à sa lumière, ombre squelettique survolée par un énorme oiseau préhistorique, dragon de mer feuillu près à être réduit en miettes par « l'araignée de belle-mère » si elle ne donne pas un garçon au terme de sa troisième grossesse.

Plongée dans une Inde haute en couleurs, épicée, et pas si contemporaine qu'elle le voudrait, dans le corps et le coeur des femmes de Chennai, de femmes enchaînées à leur condition, à des restes de conviction, de femmes attachées à ( par) leur liberté.


Note : délicate comme un tapis de fleurs épineuses, éblouissante comme un ciel rouge sang
Lien : http://www.listesratures.fr/
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La condition des femmes en Inde : un sujet certes maintes fois abordé, mais dont on n'a malheureusement pas fini de parler. Il est ici traité de manière particulièrement intéressante, d'abord parce que l'auteur est elle-même une femme indienne, ayant vécu, je crois, aux Etats-Unis, et que sa narratrice exerce une profession qui la place au coeur des problématiques féminines les plus intimes, puisqu'elle est gynécologue.
Cette jeune femme nous permet de suivre le destin et les interrogations de plusieurs femmes aux profils très différents, couvrant ainsi plusieurs aspects de cette réalité indienne protéiforme, à un moment crucial de leur existence, c'est-à-dire au moment où elles deviennent mères.

On voit ainsi défiler dans son cabinet une femme musulmane en burqa, une citadine travaillant dans une agence de communication, une femme issue d'un couple mixte franco-indien... Entre celles qui ne parviennent pas à avoir d'enfant en dépit de toutes leurs tentatives, celle qui désespère d'avoir un garçon, alors qu'elle a déjà trois filles, et celle qui, n'ayant que des fils, rêve d'avoir enfin une petite fille, toutes finissent par se confier librement à leur médecin, nous donnant ainsi à voir les multiples visages de ce sous-continent où s'entrechoquent les cultures, les différentes traditions et l'influence occidentale.

Un livre intéressant, que j'ai lu d'une traite, même s'il m'a semblé manquer un peu d'ampleur. Pour ma part, je ne me suis guère attachée aux différents personnages. Sans doute est-ce dû au mode de narration choisi par l'auteur : le fait de tout voir à travers les yeux d'une narratrice unique nous prive des réflexions et des sentiments des différentes héroïnes, qui ne sont que suggérés. Dommage, le récit aurait gagné en intensité.

Lien : http://delphine-olympe.blogs..
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La narratrice, gynécologue, nous dresse le portrait de 6 de ses patientes dans l'Inde actuelle. Nous suivons ces femmes, de différentes cultures et religions, dans leur grossesse. On survole la condition de la femme en Inde, leurs rêves, leurs espoirs, leurs désirs, leurs rapports avec les hommes ; l'auteure effleure le drame des petites filles en Inde.

Beaucoup de sujets sont soulevés sans être vraiment développés, le tout dans un style un peu brouillon.

Contrairement aux précédentes critiques plutôt positives, je me suis ennuyée ferme ; il y avait pourtant matière à un roman plus travaillé, plus riche. Dommage
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
"En regardant ce corps juvénile immobile sur lequel opéraient mes mains gantées, j'eus la sensation que je lui enlevais sa féminité, que je lui volais ses entrailles avant même qu'elle ait fait l'amour pour la première fois. Mais je me rends compte maintenant que j'avais tort ; tout lui retirer ne l'empêcherait pas d'être femme, une femme vivante et pensante, car ce que nous sommes se trouve à l'intérieur de notre tête et non de notre corps."
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"Alors que les feuilles viraient à l'orange dans d'autres parties du monde, teintant le paysage de toutes les nuances du jaune, de l'ocre et du rouge, à Madras,le paysage demeurait vert clair. Un soleil vengeur embrasait le ciel et l'air collait comme du miel."
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L'appartement est rempli de fumée. Un feu brûle au centre du salon. Une petite fille dans une jupe de soie verte est assise sur les genoux de son père, qui alimente les flammes de beurre clarifié à intervalles réguliers. Le front de l'homme est oint de cendre, son cordon pend au-dessus des bourrelets de son ventre ; la petite fille pince le cordon entre ses doigts de temps à autre.
C'est son premier anniversaire. Plus tard dans la journée, on percera chacune de ses oreilles afin qu'elles portent les diamants, rubis et émeraudes de sa mère. Un garçon de quatre ans assis à côté de son père fixe les flammes. Il en paraît trois, pas un jour de plus. Il ne semble pas avoir grandi depuis la dernière fois qu'il a observé le feu, lorsque, au lieu de brindilles, on brûlait sa mère.
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Aristote a écrit que la femelle est femelle en vertu d'un certain manque de qualités et que nous devrions considérer le sexe féminin comme affligé d'un défaut par nature. Il pensait également que la terre était immobile et au centre de l'univers. Et il vivait en 300 avant Jésus -Christ.
p.57
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"On frappe à la porte, la première patiente vient d'arriver. D'autres suivent, et puis d'autres, telles des fourmis dans un pot de miel. Elles écartent les jambes et m'adressent un regard d'espoir ; j'aimerais, ô combien j'aimerais pouvoir leur donner des ailes"
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