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Serge Quadruppani n'est pas seulement l'inventeur de la plantureuse commissaire Simona Tavianello (Saturne, La disparition soudaine des ouvrières…). Il fait aussi beaucoup d'autres choses. Grâce à lui, et à cet essai, j'ai appris, entre autres, que le fichier STIC (« Système de traitement des infractions constatées ») en France contenait en 2008 des données sur 25 millions de personnes. C'est ça qui devrait faire peur. Dans « La politique de la peur », essai parfaitement documenté, Serge Quadruppani décortique l'essor des dispositifs législatifs, judiciaires et policiers au nom du combat contre le terrorisme depuis les années 1980, dans les pays occidentaux, en s'appuyant en particulier sur les exemples italiens et français. Réalisée au nom de la protection des populations et de la démocratie, il nous montre comment cet essor s'accompagne en fait d'un recul des garanties démocratiques, et sert les intérêts de ce que l'auteur appelle l'Empire, c'est-à-dire un ensemble sans cesse mouvant de puissances mondiales (les oligarchies mondiales sur lesquelles les politiques n'ont en général aucun levier, le complexe militaro-industriel …). Avec l'immédiateté du récit qui s'impose aujourd'hui dans les médias, et l'enjeu de son contrôle du récit par les politiques, cet essai pointe du doigt le dangereux manque d'esprit critique des medias, en particulier à travers l'analyse de l'affaire de Tarnac. Depuis la parution de ce livre, Ben Laden est mort, mais est-ce que cela a changé quelque chose à cette politique de la peur ? Et en France, a-t-on vu un changement de direction depuis 2012, ou bien les lois d'exception seront-elles maintenues à l'instar de ce qui s'est produit avec Obama qui n'a rien modifié au cours de son premier mandat aux mesures instaurées sous George Bush Jr au nom de l'antiterrorisme, malgré ses annonces de campagne ? L'espoir doit venir de la vigilance et de la position de chaque individu. + Lire la suite |
Certains personnages ont la vie dure, traversant les années comme si auteurs et lecteurs ne pouvaient pas les quitter. Harry bosch, le fameux détective de L.A., est de ceux-là, créé en 1992 par Michael Connelly. Deux ans plus tard, Andrea Camilleri donnait naissance à son fameux commissaire sicilien Montalbano. Que deviennent-ils ? Leurs nouvelles aventures, qui viennent de paraître, valent-elles encore le coup ? Quant à Don Winslow, l'auteur de la fameuse trilogie La griffe du chien, il publie un recueil de six novellas dont deux remettent en scène les héros de ses plus anciens romans. Alors ? On a lu, on vous dit tout.
Incendie nocturne de Michael Connelly, traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Robert Pépin, éd. Calmann-Lévy.
Le manège des erreurs d'Andrea Camilleri, traduit de l'italien (Sicile) par Serge Quadruppani, éd. Fleuve noir.
Le prix de la vengeance de Don Winslow, traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Isabelle Maillet, éd. Harper Collins.
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