Houellebecq aux fourneaux

Grâce à Jean-Marc Quaranta, maître de conférence à Aix-Marseille, on lit tout autrement et plus joyeusement les romans de Houellebecq. On a l'image de héros tristes et solitaires mangeant des surgelés ou des conserves. Or, en lisant "Houellebecq aux fourneaux" on se rend compte que la nourriture est très variée et très symbolique dans les romans. Non seulement cela éclaire les romans de Houellebecq mais cela en dit beaucoup aussi sur la place de la cuisine dans nos vies à tous et sur l'apport de l'étranger dans nos assiettes (car chez Houellebecq on mange indien, chinois, japonais, français...). Outre ces parties d'analyses finement écrites, l'auteur, cuisinier amateur, propose 76 recettes parmi les plats cités par Houellebecq comme les sushis, la croustade landaise, le céleri rémoulade ou encore la langue de boeuf sauce Madère, la morue à la crème et la charlotte aux marrons glacés. J'ai juste testé les baklawa et la morue à la galicienne mais les recettes me semblent claires et souvent tournées de façon distrayante. En lisant ce livre on apprend et on peut se régaler si on se met ensuite aux fourneaux.

Dans cet essai, Jean Marc Quaranta analyse l'oeuvre de Michel Houellebeq à l'aune des plats mentionnés dans ses romans, approche très original s'il en est.
Bien qu'étant amateur des livres de cet auteur, je n'avais jamais remarqué cet état de fait qui pourtant m'apparais évident maintenant : La nourriture est omniprésente dans les romans de Houellebecq !
Un autre état de fait que j'avais cette fois, comme tout le monde, parfaitement identifié est l'avalanche d'essais censés apporter un "regard nouveau" sur l'oeuvre de l'écrivain controversé. Trop nombreux pour êtres honnêtes ces auteurs on "tout compris" Houellebecq, contrairement aux autres et vont nous expliquer pourquoi...
Cet essai ne fait pas acception à la règle et si le début est alléchant, très vite on s'ennui ferme, jusqu'à l'écoeurement. Jean Marc Quaranta aimerait nous démontrer que Michel Thomas est un peu moins glauque, un peu moins dépressif et surtout un peu plus de gauche que se que l'on pensait. Soumission serais une vaste farce à prendre au dixième degré...
Chaque chapitres est consacré à un livre dont l'histoire est résumé, il vaut donc mieux avoir déjà lu l'ensemble de l'oeuvre.
Reste les recettes de cuisines qui ont l'air très bonnes mais je ne les ai pas testé

Lorsqu'on pense à Houellebecq, on pense rarement à sa cuisine. Pourtant loin d'être anecdotique, elle révèle le sous-texte de l'oeuvre et les intentions (inavouées ?) de l'auteur.
Jean-Marc Quarante prend son sujet à bras le corps, pour ce livre à mi-chemin entre l'étude littéraire et le livre de cuisine.