Je remercie
David Quills qui m'a confié Viking Kätt, Les Ancêtres oubliés, son premier roman, pour lecture et avis…
Nous sommes en 2080, réalité virtuelle et neurosciences ont le vent en poupe. Grâce aux nouvelles technologies, mais aussi par accident, un chat de compagnie revit les aventures de l'un de ses lointains ancêtres grâce à un jeu de simulation appartenant à son jeune maître. À l'époque reculée où il se retrouve propulsé, les chats sont des kätts et des kättes de culture Viking, capables de se mouvoir comme des humains. le félin se retrouve sous les traits de son aïeul, Onzi, alors âgé de 16 ans, qui rêve de partir en exploration avec sa fratrie de lait dans les mers du Nord.
Nous assistons à une série de péripéties, sous formes d'épreuves du légendaire Tournoi des Coussinets, une occasion rêvée de remporter un drakkar flambant neuf : lutte, escalade, tir à l'arc, lancer de poids, tir à la corde, sports collectifs... J'avoue avoir sauté quelques pages pendant le match d'Òkss, renonçant à en comprendre les règles… Puis les jeunes gens s'embarquent à la découverte de nouveaux mondes.
Dans un groupe constitué pour une quête dans un roman de fantasy, plusieurs personnalités sont réunies.
David Quills a joué le jeu, créant un colosse, deux jumeaux facétieux et pas toujours fiables, un frère plus petit que les autres, une fille…, une troupe sympathique, persévérante et attachante. de là à dire que l'ambiance y est assez virile, peut-être pas, même s'il n'y a qu'une seule jeune fille dans la fratrie de lait... Malheureusement, ayant ses propres défauts, elle ne relève pas vraiment le niveau de cet équipage de marins d'eau douce, même en étant celle qui va tenir le journal de leur périple en drakkar.
David Quills a créé toute un univers félin, ses traditions et ses us et coutumes, sur fond de mythologie nordique… Les détails y sont nombreux sur la gastronomie notamment, et les jeux tiennent une bonne part du récit, les prouesses techniques également… Il y a même un glossaire et un guide de prononciation en fin de volume…
Une autre caractéristique importante relève du changement de politique, dans un effort d'ouverture et de paix durable : un chef valeureux et humain, mais secondé par un mage inquiétant, gouverne depuis peu...
L'auteur n'a pas oublié le principe des récits enchâssés, sous forme d'histoires et de légendes qui nous en apprennent sur la civilisation créée.
Personnellement, en tant qu'amie des chats, j'aurais apprécié de les voir dotés d'un certain nombre de qualités absentes dans le récit ; les käts sont frustres, bagarreurs, grossiers, grands buveurs et gros mangeurs… J'aurais souhaité plus de délicatesse, de hauteur d'esprit… Plus je lisais et moins je voyais des chats, en fait ; d'autres animaux me venaient à l'esprit, plus porcins, voire canins… Manifestement, je ne vois pas les chats comme
David Quills et nos imaginaires ne se rencontrent pas. Ainsi, puisque figurent, parmi les kätts, les ancêtres de chaque race, je m'attendais à trouver des personnages travaillés en fonction des traits marquants de chacune d'elles, et pas seulement en ce qui concerne leur pelage ou la couleur de leurs yeux ; un persan n'a pas la même personnalité qu'un siamois ou un chartreux…
L'écriture est efficace, sans fioritures, très contemporaine. Les dialogues sont ceux des jeunes gens d'aujourd'hui avec des intonations et des tics de langage aisément reconnaissables. le récit lui-même est émaillé de termes familiers (« boustifaille, bidoche », etc….) et de petites coquilles qui m'ont un peu piqué les yeux.
À la fin de ce premier tome où nous laissons l'équipage du drakkar et leur village d'origine en très fâcheuses postures, je me dis que
David Quills sait ménager le suspense et prévoit plusieurs opus à la suite où il nous donnera à voir l'évolution de ses personnages.
J'ai juste une remarque à faire : quid du jeune garçon, parti fêter son anniversaire, dont le chat s'est malencontreusement coiffé du casque « virtuo » ? En effet, même si le temps passé en réalité virtuelle est trois fois supérieur à celui de la vie réelle, il aurait dû rentrer chez lui et débrancher son chat, non ?…
Un roman « détente » pour adolescents, un univers à leur mesure… du bon temps, des bastons, une certaine immédiateté dans les réactions… Une lecture facile et divertissante.
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