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sur 1678 notes
Britannicus est probablement, des pièces de Jean Racine, ma favorite. Les ingrédients de cette recette de qualité : un somptueux méchant, deux beaux machiavéliques, un brave muselé, deux tourtereaux au nid le tout revenu dans un fond d'histoire antique.

Ajoutez à cela amour et politique, rythme et poétique et vous aurez l'exemple canonique d'une magnifique tragédie. Alors, bien sûr, tout comme on peut ne pas aimer le safran, l'ail ou le melon, on peut ne pas aimer du tout ce type de pièce, ce style d'écrit, mais dans ce type et dans ce style, avouons que c'est du grand art.

Et d'ailleurs, rendons à ces arts ce qui appartient à Racine : la dramaturgie et le lyrisme. Ce n'est pas un champion de la formule fracassante comme peut l'être Corneille, mais quel verbe mes aïeux ! quel niveau ! quel style ! quelle homogénéité d'ensemble ! quelle construction !

Britannicus peut être perçu comme le pendant français de MacBeth avec dans le rôle titre Néron. Comme pour la tragédie de Shakespeare, le point central en est le basculement du souverain de l'intérêt général vers l'intérêt particulier, la chute du statut de chef d'état, père de la nation à celui de vulgaire tyran ou dictateur.

Comme chez Shakespeare, même si les ferments du mal sont en germe et très présents chez Néron, il faut un catalyseur : c'était Lady Macbeth là-bas, c'est Narcisse ici, c'était le truchement des événements là-bas, c'est l'amour pour Junie ici. La mécanique est la même à la différence que le titre là-bas est MacBeth, c'est-à-dire qu'on s'intéresse plus particulièrement au héros maléfique, c'est Britannicus ici, c'est-à-dire la principale victime du souverain ayant basculé dans la tyrannie et l'horreur.

Britannicus est un personnage assez insipide et naïf mais vis-à-vis duquel l'auteur parvient à nous faire ressentir beaucoup d'empathie parce qu'on le sent fragile, parce qu'on constate qu'il a subi beaucoup d'injustices, parce qu'il ne pense pas à mal et qu'il se montre prêt à pardonner à ses oppresseurs. Dans le fond, il est un peu couillon, mais on l'aime bien, on le chérie, on a envie de le dorloter, un peu comme le chiot boiteux d'une portée qui se fait toujours avoir et qui regarde les autres manger dans sa gamelle, la larme à l'œil.

L'autre personnage fantastique de Britannicus c'est bien évidemment Agrippine, la terrible mère de Néron ; celle-là même qui par ruse et vilenie s'est glissé dans les bras de l'empereur Claude et l'a manipulé, l'a usurpé, l'a plus ou moins castré et finalement, l'a assassiné. Le tout dans le dessein de placer son propre fiston, Néron, à la tête de l'empire, en lieu et place du légitime prétendant, Britannicus.

Elle espère qu'elle pourra castrer son fils comme elle a castré son mari, mais…, mais…, les chiens ne faisant pas toujours des chats, Néron tient bien plus d'elle qu'elle ne le souhaiterait.

Il faut certainement dire quelques mots encore de Burrhus et de Narcisse, respectivement gouverneurs de Néron et de Britannicus. Racine aime bien les compositions symétriques inversées. Il avait déjà fait le coup dans Andromaque ; il récidive ici.

En deux mots et très schématiquement cela donne : Néron (illégitime, immoral, fort, méchant, etc.) vs. Britannicus (légitime, moral, faible, gentil, etc.) et Burrhus (fidèle, honnête, soucieux du peuple, etc.) vs. Narcisse (traître, hypocrite, impitoyable, etc.) et l'on obtient dans la balance l'inéquation suivante :
NÉRON + BURRHUS > BRITANNICUS + NARCISSE, d'où le résultat final. Les 2 B sont BattUS et les 2 N sont les Nantis (ou les Nababs).

Cependant, vous conviendrez avec moi que j'ai commencé en vous parlant de poésie, de lyrisme et que j'en suis arrivée à de la mathématique ; c'est désolant, désespérant et je m'en excuse. Il me faudrait encore dire deux ou trois mots de Junie, expliquer le rôle purement fonctionnel d'Albine, méditer sur l'ambition d'Agrippine mais c'est comme d'expliquer la composition et la construction musicales : ça casse l'émotion qu'on éprouvait pour le morceau et en fin de compte, ça gâche un peu le plaisir.

Donc, jouissez sans théorème, vibrez sans connaître la formule, savourez sans chercher à trouver l'inconnue de l'équation car ceci n'est qu'un malheureux avis, sujet aux erreurs de calcul, c'est-à-dire, bien peu de chose face à l'émotion, d'un texte, d'une langue, d'une représentation.
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Loin des grandes figures féminines issues des tragédies grecques telles qu'Andromaque, Iphigénie ou encore Phèdre, cette fois c'est dans la Rome de l'Antiquité que le célèbre Jean Racine est allé chercher l'inspiration pour son « Britannicus ». On reste bien évidemment dans le genre tragique avec cette pièce de 1669 relatant la triste fin du fils naturel de Claude, assassiné par son « demi-frère » Néron, qui commence alors tout juste à régner. Outre la figure de Britannicus c'est ainsi également à celle de l'empereur que s'intéresse l'auteur, et plus précisément au tournant qui révélera sa véritable nature : son amour pervers pour Junie, la femme de son demi-frère.

Généralement peu attirée par les auteurs dits « classiques » et encore moins par le théâtre, c'est pourtant avec toujours autant de plaisir que je me plonge dans les oeuvres de Racine. Comme à son habitude, l'écrivain excelle dans le genre tragique et nous offre avec « Britannicus » ce qui reste à mon sens l'une de ses meilleures pièces. Néron, empereur rendu fou par un désir qu'il ne peut assouvir, Agrippine, mère castratrice et ambitieuse, Britannicus, victime de manigances politiques qui le dépassent..., sous sa plume ce sont quelques-unes des plus grandes figures historiques de la Rome antique qui prennent vie et parviennent à nous émouvoir ou nous révolter. Une très belle oeuvre, à lire et relire, sans aucune modération.
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Lire Racine, quelle lubie !
Pour beaucoup, le théâtre classique et plus encore les tragédies en alexandrins font résolument partie du passé et pas seulement du passé historique mais, plus proche d'eux, de leur passé d'étudiant.

Moi j'avais neuf ans quand je suis tombée sous le charme d'"Esther" que je faisais répéter à mon grand frère qui devait déclamer une réplique dans sa classe de collège. Fascinée par la langue et la musicalité des vers, c'est avec un plaisir tout aussi grand que je me suis plongée dans "Britannicus".

Une tragédie en cinq actes qui ne manque pas de panache. Sous l'empereur Néron, Rome lutte pour rester grande mais c'est sans compter sur les visées et complots des éminences grises ou encore sur la simple jalousie qu'inspire un heureux mortel lorsqu'il aime et qu'il est aimé de sa belle en retour.

Au-delà de l'histoire, c'est la beauté des vers qui m'enchante. La solennité des paroles, si elle ne s'accorde pas avec notre temps, va comme un gant à ce décor antique. C'est grand, c'est beau, c'est immortel, c'est Racine !


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Néron est encore un jeune souverain frais émoulu sorti de l'école des Césars, une école probablement pas trop éloignée de Poudlard l'école des Sorciers chère à Potter, car ce brave jeune homme bien sous tous rapports va se faire contaminer par la mégalomanie paranoïaque de Voldemort.
Il gère donc son principat sans faire de vagues jusqu'au jour où il apprend que son demi-frérot Britannicus a craqué pour Junie, descendante d'Auguste en personne. Parano : cette situation risque de trop favoriser le frérot qui pourrait menacer son pouvoir. Donc il fait arrêter la jeune femme pour l'éloigner du frérot. Ironie du destin, il en tombe amoureux à son tour.
Là-dessus voilà que la mamma de Néron, Agrippine, s'en mêle. Si Junie approche trop prêt du fiston, elle risque fort de le libérer de son emprise de boa constrictor. Ni une ni deux elle se rapproche de Britannicus et lui promet de l'aider à retrouver Junie, façon de faire passer un message au fiston : « tu vois je t'ai fait roi, je peux te défaire aussi sec ».
La parano de Voldemort titille Néron. Il a tous les pouvoirs, il peut balayer large s'il veut. Mais il hésite car suivre les bons préceptes de Poudlard, honneur, dignité, compassion, etc. lui assurerait une place héroïque dans l'Histoire. Donc : place d'Infâme ou place de traitre. Il est conseillé dans un sens puis dans l'autre, change d'avis comme une girouette. Mais à la fin ce sera l'Infâme. Britannicus est empoisonné et Agrippine doit se tenir au garde-à-vous si elle veut sauver sa peau.

Bon j'ai résumé la pièce sur un ton badin mais c'est pour cacher mon admiration du style de Racine. Les vers sont pure musique sous l'oeil et l'auteur capte et restitue à merveille les affres, angoisses ou doutes des coeurs amoureux.
Même s'il connaît son Tacite, Racine s'accorde quelques licences poétiques. Selon Tacite (on pourra lire aussi le Néron de Roger Caratini) ce n'est pas Junie dont le jeune Néron tombe amoureux mais d'une affranchie nommée Actée. Britannicus prend deux ans de plus afin que son amour pour Junie soit vraisemblable. Narcisse, qui joue le rôle d'un agent double travaillant pour Britannicus mais en fait pour Néron, n'a rien à faire dans cette histoire selon l'historien romain. Bah ! du moment que l'on est averti dans les commentaires du livre (et dans les préfaces mêmes de l'auteur) il n'y a pas de mal.
Malgré tout, je ressens moins d'attrait pour cette pièce que pour Horace de Corneille. J'ai pour l'instant lu deux tragédies de chaque auteur et je préfère Corneille. Pourquoi ? Je pense que c'est parce que la romance (le style galant en vogue à son époque) de Racine prend trop le pas sur sa politique. L'équilibre passion-politique est mieux conservé chez Corneille, aboutissant aux situations qualifiées de cornéliennes. Chez Racine j'ai parfois l'impression de tomber dans le mélo.
Cela se joue sur un fil cependant.
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"J'embrasse mon rival, mais c'est pour l'étouffer" , ce vers assez célèbre m'a rappelé la scène où Michael Corleone embrasse son frère Fredo pour le tuer à la fin de la deuxième partie de la trilogie du Parrain.
En effet, il s'agit ici de deux frères, le tyrannique Néron (on assiste dans cette pièce à sa naissance comme tyran) et demi-frère Britannicus. Mais, si dans le Parrain les affaires primaient, ici c'est un imbroglio de sentiments forts et de recherche du pouvoir. Et puisque Britannicus, le doux, le tendre a ce à quoi Néron aspire, il doit comme Caïn commettre ce fratricide. Mais l'aura-t-il? Peu importe! En tragédie peu importe la fin, c'est le parcours, le développement des sentiments et de la personnalités des personnages qui importe.
En cinq actes et en alexandrin, c'est une pièce qui se lit avec un grand plaisir, et les vers en les prononçant, nous donnent un sentiment indicible. Faut-il parler de style en ce qui concerne Racine? le style c'est Racine. On admirera aussi la diversité des caractères (mère protectrice, traître, amante fidèle...etc).
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Cette tragédie de Racine m'a moins touchée que la précédente.

L'empereur Claude a eu un fils d'une précédente union, Britannicus et a épousé Agrippine qui avait elle aussi un fils, Néron. Néron devient le successeur de Claude au détriment de Britannicus. Ce dernier a une amante, Junie, de qui il est aussi aimé. Mais Néron décide de l'enlever afin de l'épouser. C'est là que la tragédie va commencer car il va se libérer de l'emprise de sa mère et aller jusqu'à commettre l'irréparable.

La pièce porte le nom de Britannicus alors qu'il est relativement absent pendant l'histoire. Quelques apparitions ça et là nous permettent de comprendre à quoi il servira.
Néron qui est déjà marié à Octavie, décide subitement que Junie doit lui appartenir alors qu'il sait pertinemment qu'elle est éprise de Britannicus ce qui va créer une rivalité amoureuse.
Agrippine est relativement manipulatrice et veut avoir le dessus sur son fils mais aussi sur l'empire.
J'ai détesté Narcisse qui n'est rien d'autre qu'un traître.

Pour ma part cette tragédie ne m'a pas vraiment captivée et je n'ai pas été touchée par les personnages ni par l'histoire. Un classique qui ne restera pas gravé dans ma mémoire.
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On ne lit plus Racine, aujourd'hui. Si ce n'est par nécessité (un concours ou examen à passer, par exemple) alors c'est seulement par pur attrait pour la langue française. A l'école, je n'ai pas eu à étudier cette oeuvre et c'est tant mieux : j'étais loin d'être mûr pour ça, à l'époque.
On ne lit pas Britannicus pour son histoire . On ne le lit pas plus par intérêt pour l'Histoire avec un grand h: si Racine s'est inspiré des Annales de Tacite, il s'en est écarté lorsque les canons esthétiques et littéraires le commandaient.
Non, on lit Britannicus uniquement pour entendre chanter la langue française sous la plume de Racine. Et l'on a bien du mérite car il faut s'accrocher, les modes d'écriture et la langue ayant terriblement changé en trois siècles et demi ! La tragédie est évidemment écrite en alexandrins et beaucoup de mots sont employés dans un sens fort différent de celui d'aujourd'hui.

Mais n'est-on pas récompensé de ses efforts en lisant d'aussi belles phrases que
« Vous n'aurez point pour moi de langages secrets: J'entendrai des regards que vous croirez muets ».

Ou celle-ci encore (de Burrhus, s'adressant à Agrippine, mère de Néron)
« Il est votre empereur. Vous êtes, comme nous,
Sujette à ce pouvoir qu'il a reçu de vous.
Selon qu'il vous menace, ou bien qu'il vous caresse,
La cour autour de vous ou s'écarte, ou s'empresse. »

Alors si on ne peut plus lire cet auteur sans buter sur telle ou telle phrase, sur tel ou tel mot, certains regimbent et désertent les champs du classicisme français. Et bien, c'est fort dommage car on n'a rien sans rien dans la vie, la beauté a un prix (surtout la beauté !) et l'on doit la débusquer partout où cela est possible. Il y a bien sûr des trésors à (re)découvrir chez les écrivains du XVIIe siècle.
C'est désormais au public de s'adapter à Racine: en son temps, il a déjà fait le maximum pour plaire et son style ne changera plus, n'est-ce pas ?

Et puis :
Qui suis-je vraiment, petit klakmuf dans ses tartines,
Pour chipoter ses cinq étoiles au grand Racine ?
Moi dont l'ignorance est encyclopédique,
Je tournerais boudeur, je deviendrais critique ?
Non, cela ne doit pas et ne se fera pas :
Cinq étoiles il mérite, cinq étoiles il aura !
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Qu'être un fils-à-maman est une douce chose !
La grâce, dans ses bras, et l'amour se reposent !

Vous êtes le plus grand, vous êtes le plus beau !
A vous, tous les talents ! Vous êtes sans défaut !
Votre col est taurin, votre nez est trop rond ?
Vous êtes plein de force, vous êtes son Néron !

Vous êtes lunatique, vos rêves sont bizarres ?
Vous effrayez les filles, elles ont des cauchemars,
Vous aimez les surprendre souvent au saut du lit ?
Surtout quand il s'agit de la douce Junie,
Cette jeune captive, dans le simple appareil
D'une beauté qu'on vient d'arracher au sommeil…
Ah, vous avez tôt fait d'en faire votre idole
Et ce n'est pas seulement dû à son baby doll !

Vous êtes un peu rebelle, alors votre Maman
Vous a doté de deux tuteurs fort compétents :
L'un est le grand Burrus, bourru et irritant,
Barbon que ses conseils ont rendu bien barbant,
L'autre a un nom de fleur, mais il sort du fumier,
On dit que de Maman il sut se faire aimer,
Mais là, c'est vous qu'il sert, ses intrigues il tisse,
Il espionne partout, le perfide Narcisse !

Mais depuis quelque temps Maman vous fait la tronche,
Se méfie de vous comme d'un cheval qui bronche :
Elle vous caresse moins, vous parle de travers,
Réserve ses câlins à votre demi-frère…
Ah quel ennui vraiment : mais qu'a donc ce minus ?
Qu'est-ce qu'on peut lui trouver, à ce Britannicus ?

Si Maman s'en entiche, adieu tous vos pouvoirs !
Car il est fils de Claude, allez donc vous faire voir !
Ce Claude, ce tonton, que Maman épousa
Et tua. Oui : Ad augusta per angusta,
Disait votre Maman. Avant, elle prit soin
De vous faire adopter, vous le bâtard taré
Et de déshériter le Britou , l' Octavie :
Vous étiez donc promis aux couronnes qui brillent…
Mais voici qu'elle change, cette mère redoutée,
Elle vous fuit, elle vous craint, que peut-elle mijoter ?

Si un fils- à -maman est une douce chose,
Si c'est pour un garçon une vallée de roses,
Il est un cas pourtant où l'on fait grise mine :
Quand on est le fiston de maman Agrippine !

Hauts les coeurs, point de peur, quand on est un Néron,
On se jette hardiment dans l'arène, voyons !
Demandez à Locuste, la savante en poisons
Qu'elle vous débarrasse du petit avorton,
Qui n'a qu'un seul atout, le pauvre rejeton,
C'est bien d'être orphelin : pas de mère crampon !
Et c'est votre Maman qui joue les chaperons !
Il lui en cuira donc : vous abattez la tour !
Britannicus se tord devant toute la cour,
Il a bien mal au ventre, il geint, il va mourir..

Maman a tout compris, mais elle sait se tenir :
Pas un mot, pas un geste, elle demeure sereine…
A vous de renverser après ça votre reine
Dans ce grand jeu d'échecs qui se joue entre vous :
Etre un fils-à-maman c'est dangereux comme tout !

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Première tragédie romaine de Racine, première tragédie racinienne pour moi. En cours de route, je me suis demandée pourquoi la pièce portait le nom de ce personnage plutôt secondaire, par rapport au tourmenté Néron et à sa mère, qui ne l'est pas moins.
Agrippine, donc, mariée en secondes noces à l'empereur Claudius, depuis décédé, a fomenté ce mariage dans le seul but de mettre un jour son fils au pouvoir, au détriment de Britannicus, fils de Claudius. Soupçonnée d'être responsable de la mort de l'empereur, Agrippine est femme à ne reculer devant rien pour son fils, à condition qu'elle tienne les rênes car c'est une femme puissante, ambitieuse et manipulatrice. Néron, son fils, ne peut se satisfaire d'être arrivé au pouvoir par les seuls agissements de sa mère et décide de s'affirmer, prenant la route du despotisme. Mais Néron est finalement moins un homme puissant comme il aimerait tant l'être que la marionnette des gouverneurs Burrhus et Narcisse, tout comme l'est Britannicus de son côté.
Au centre de ce duel qui oppose les deux jeunes hommes, il y a enfin Junie, amante de Britannicus, que Néron convoite et utilise en même temps contre son demi-frère Britannicus.
J'ai été agréablement surprise par la modernité du texte, épuré, clair mais également très puissant, brut, ainsi que de ces quelques scènes extrêmement courtes et d'une grande émotion. J'ai bien sûr tenté d'imaginer la pièce sur scène. le contexte est clairement posé, la pièce est très abordable est sa simplicité ne fait que renforcer sa force d'évocation.

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Britannicus n'est pas ma tragédie de Racine préférée (je lui préfère Andromaque), peut-être parce que le héros éponyme n'en est pas vraiment un (de héros). Il est naïf et assez passif, et on ne s'attache pas vraiment à lui malgré les malheurs qui l'accablent.
En fait, les personnages qui m'ont le plus marquée dans la pièce sont les deux affranchis, Burrhus et Narcisse, l'un honnête, droit, avec le sens de l'intérêt général, et l'autre sinistre manipulateur. J'ai été surprise par le fait qu'ils aient des positions croisées par rapport à leur maître et cette option scenaristique ajoute beaucoup à l'intérêt de la pièce selon moi.
Enfin, il faut bien sûr souligner la beauté des vers de Racine, je me surprends parfois à en lire quelques uns à mi-voix juste pour le plaisir de les entendre.
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