Je viens de terminer ce merveilleux petit livre et j'en suis encore toute retournée.
Tout ce petit peuple juif immigré, dur au travail, simple, à la fois attaché à son histoire et désirant être plus Français que les Français a bien disparu.
Cette phrase que prononce souvent Anna "Est-ce que c'est bon pour nous ?", exprime bien cette sourde inquiétude de devoir un jour ou l'autre reprendre son balluchon et repartir encore...
Le quartier de Belleville qu'il évoque, je le connais, j'habite à proximité. Quel gâchis architectural et humain... Je sais que certains immeubles étaient de véritables masures (il faut "lire" le livre de photographies "
Je me souviens du 20e arrondissement" de
Clément Lépidis), mais nombreux sont ceux qui auraient pu être conservés, d'autant que les nouvelles constructions sont d'une rare laideur.
A se demander si le thème des concours architecturaux étaient : entasser le plus de gens possible dans des HLM tellement hideuses qu'elles en deviennent avilissantes ? (le modèle absolu étant la Place des Fêtes).
A noter qu'une grande portion de la rue Denoyez est en train d'être détruite pour un futur de supermarché Carrefour et (encore) des logements sociaux.
J'ai pratiquement l'âge de l'auteur et tout son roman (?), d'une profonde mélancolie me touche profondément.
Cette sensation de n'avoir plus personne avec qui parler du passé familial, d'être en tête de la chaîne familiale, je ne l'avais jamais ressentie avec autant d'acuité qu'en lisant les dernières pages de "
Elle chantait Ramona".
Ah ! J'oubliais ! L'humour discret de ce texte, un vrai plaisir !