AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782374910611
168 pages
Quidam (04/05/2017)
3.83/5   3 notes
Résumé :
Depuis qu’il a vu la dépouille de sa mère, le Vieux, directeur d’un grand quotidien proche du parti au pouvoir, ne supporte plus la vue des cadavres. Cadavres dont son fils est devenu, par défi et après de pseudo études de médecine, la doublure au cinéma. Le Vieux est mal en point. Il a beau tirer les ficelles, il a de gros ennuis, pris en tenaille dans la guerre implacable que se livrent les tueurs d’Ortega et du Colonel. Et avec la folie auto-destructrice de Milad... >Voir plus
Que lire après Le directeur n'aime pas les cadavresVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique

Nous payons le manque d'espoir ….

Jusqu'à dix-neuf ans, il a vécu entouré de gardes du corps, d'abord avec sa mère puis avec son père et sa nouvelle très jeune compagne lorsque sa maman est décédée. Pour lui, son paternel est le «Vieux » et sa conjointe Milady…. Il est parti étudier mais s'est lassé et s'est retrouvé à tenir des rôles courts mais bien payés au cinéma (je ne vous dirai pas quel type de personnage mais la description du savoir faire particulier pour cette situation est jubilatoire : racontée comme s'il s'agissait d'un fait ordinaire et neutre alors que c'est tout le contraire….)

Le Vieux le rappelle quelques années plus tard (sent-il la mort se rapprocher ?) et il revient à la maison. Il découvre d'un peu plus près Le Journal sur lequel règne le Patriarche en homme ne s'encombrant ni de manières ni de discours. Il ne sait pas trop où se situer, lui, le fils, qui était distant et pas seulement en kilomètres….. Comment créer des liens avec quelqu'un que l'on a peu vu, que l'on connaît mal et surtout, à quoi bon ? le fils a vécu sa vie et se demande s'il faut vraiment se pencher sur les affaires du père…. D'ailleurs, sont-elles vraiment honnêtes ?

Dans ce coin du Mexique, les hommes sont « bruts de décoffrage », lorsqu'une personne dérange, on ne discute pas, on sort une arme et hop, le gêneur disparaît…. Il y a des clans, des non-dits, des trahisons, de la méfiance et personne ne peut être sûr de quoi que ce soit….

Avec une écriture acérée, à l'humour sec, ne s'encombrant pas de mots inutiles, l'auteur nous plonge dans un mélange de réflexions assez profond. le Vieux est confronté à la mort et cela permet d'aborder les sujets qui sont liés à un décès. Que laisse-t-on derrière nous, pour qui, pourquoi, dans quel but ? Comment faire comprendre à nos enfants les valeurs que l'on souhaite leur transmettre ? Et lesquelles choisir ? Dans un pays où la guérilla règne, les conflits sont importants. On le sent entre les lignes, dans les relations entre les hommes évoqués dans ce roman. Il faut bien le dire, il y a peu de femmes et leur présence, pffff….. Rafael Menjívar Ochoa nous offre également un panel de relations humaines, présentées en quelques mots, on sait tout de suite qui est qui….

On dit souvent que l'on ne parle bien que de ce qu'on connaît. L'auteur a été journaliste au Mexique et lorsqu'il décrit la face « cachée » d'un quotidien, l'ambiance, la construction et le contenu des articles qui seront mis sous presse, on ne peut que penser qu'il s'est inspiré de son vécu….

C'est un livre que j'ai apprécié de par son originalité, son regard sur la presse, sur la vie, les relations familiales, les rivalités décrites dans un pays qui se cherche comme certains des personnages que l'on croise dans cet opus.

Lien : https://wcassiopee.blogspot...
Commenter  J’apprécie          10

Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
C’était une grande maison et, plutôt qu’une maison, un entrepôt plein de trucs hors de prix. Aurait-elle été dix fois plus grande et plus pleine encore, il n’aurait servi à rien de se réfugier dans le dernier sous-sol pour échapper à cette respiration angoissante sortant des murs tapissés de papier peint et de la bouche des statues grecques qui montaient la garde dans le vestibule et veillaient sur les moindres recoins de la maison et les endroits les plus insolites du jardin.
Commenter  J’apprécie          10
Tournant le dos à la porte de sa chambre, j’étais assis dans le salon du premier étage ; la porte était blindée, fermée par des dizaines de clés et de verrous et, même ainsi, c’était comme si j’avais le Vieux installé dans mon oreille, s’efforçant d’aspirer une dernière bouffée d’air.
Commenter  J’apprécie          10
Le Vieux n’avait jamais eu ni talent ni goût pour la musique, mais ça, ça aurait mérité d’être enregistré. Je me sentis soulagé lorsque la porte se referma et que Milady se dirigea vers le bar de sa démarche de fantôme élégant.
Commenter  J’apprécie          10
Elle sortait aussi des réfrigérateurs regorgeant des desserts absurdes de Milady, des placards, des penderies et de tout ce qui était susceptible de s’ouvrir ou d’avoir un fond. De ce qui était verrouillé comme de soi-même.
Commenter  J’apprécie          10
Ce n’était pas que la maison respirait de la sorte ni d’aucune autre façon. C’était que le Vieux était en train de mourir et qu’il ne le savait pas, ne voulait pas le savoir ou personne n’osait le lui dire.
Commenter  J’apprécie          10

autres livres classés : littérature salvadorienneVoir plus
Les plus populaires : Polar et thriller Voir plus


Lecteurs (9) Voir plus



Quiz Voir plus

Retrouvez le bon adjectif dans le titre - (6 - polars et thrillers )

Roger-Jon Ellory : " **** le silence"

seul
profond
terrible
intense

20 questions
2864 lecteurs ont répondu
Thèmes : littérature , thriller , romans policiers et polarsCréer un quiz sur ce livre

{* *}