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sur 217 notes
J'ai un petit faible pour le roman choral qui nous dévoile des tranches de vie, en particulier des tranches de vie juxtaposées dans un immeuble. La preuve, j'ai adoré Pot-Bouille de Zola (1882) et La vie mode d'emploi de Georges Pérec (1978), sans oublier mon récent coup de coeur pour les Chroniques d'Edimbourg d'Alexander McCall Smith, dont le premier tome se nomme 44, Scotland Street.

Je ferai de toi un homme heureux s'ouvre sur une image des sonnettes associées au nom des différents locataires, comme si le lecteur s'apprêtait à gravir les marches de l'escalier pour voir ce qui se passe chez les gens… On découvre ainsi le quotidien de plusieurs familles en Norvège, dans les années soixante ; madame Asen, la maniaque, Barbara la coiffeuse à domicile anglaise, la sulfureuse Peggy-Anita, madame Berg et son mari despotique et j'en passe. La plupart d'entre elles voient leur quotidien considérablement amélioré par l'avènement de l'électroménager.

Si j'ai beaucoup aimé le concept, à savoir découvrir les petites habitudes, les différends, les tensions, les préoccupations de chacun, j'ai eu du mal en revanche à identifier les personnages qui ne sont pas toujours nommés dès le début. Chaque nouveau chapitre nous oblige à faire un effort de mémorisation et de déduction pour comprendre de quelle famille il s'agit. J'ai donc un peu perdu le fil au fur et à mesure que je progressais dans ma lecture. Petit bémol aussi pour la structure du récit : la première partie nous dévoile le quotidien des différentes familles qui occupent l'immeuble ; c'est la partie que j'ai préférée, avec son lot de surprises, d'émotions ou de grincements de dent. La deuxième partie, nettement plus mince, est consacrée à un jeune vendeur de judas, qui joue un rôle mineur contrairement à ce qui est annoncé dans le résumé de la quatrième de couverture. La troisième partie, encore plus brève, nous montre comment les voisins s'unissent pour exterminer les rats ; au passage, on glane quelques informations sur le devenir de certaines familles. L'organisation du récit m'a semblé un peu déséquilibrée et pas forcément convaincante ; je me serais volontiers passée des deux dernières parties au profit de la première, qui formait un tout cohérent.

On retrouve la patte d'Anne B. Ragde avec son lot de portraits sans concessions ni tabous. « Il n'y a pas d'amour heureux » pourrait-on dire. Chaque famille abrite un certain nombre de secrets, de frustrations, d'espoirs déçus. Et c'est ce que j'apprécie, non que je sois frustrée ou rongée par quelque sombre secret, mais parce que c'est enrichissant parfois de lire un récit réaliste et crédible, entre deux lectures plus légères ! Mais c'est malgré tout une lecture qui ne va pas me laisser un souvenir chaleureux, contrairement à la trilogie de Neshov que j'avais dévorée.
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Véritable plongée dans la Norvège des années 60 avec l'arrivée de la modernité, la place de la femme dans la société grâce à la description d'occupants d'un immeuble. L'auteur renoue avec l'esprit de « La ferme des Neshov » où elle met en scène des personnes « lambdas » qui vivent une vie simple et parfois semée d'embûches tout en restant eux-même et attachants.
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L'auteure nous décrit la vie de huit familles dans un petit immeuble de la banlieue de Tronheim en Norvège.
C'est plutôt la condition des femmes au foyer qu'elle dépeint. Dépendantes de leur mari, s'activant aux tâches ménagères et toujours prêtes à les servir.
J'ai été émue par la petite Nina qui vit seule avec son papa. C'est une petite fille intelligente qui se conduit comme une femme pour aider son père.
Il y a Maud qui vient d'avoir un enfant qu'elle n'a pas désiré et qu'elle laisse mourir en ne se rendant pas compte qu'il ne se nourrit pas suffisamment à son sein.
La plus pétillante est Barbara. C'est une anglaise qui est coiffeuse à son domicile, chez elle les femmes se rencontrent autour d'une tasse de café en papotant.
Il y a ce jeune vendeur de judas qui arrive croyant tout connaître des femmes et découvre un univers inconnu.
Toutes ces scènes sont parfaitement décrites, il y a de l'humour mais aussi de la détresse. Certaines de ces femmes souffrent d'ennui et de solitude.
J'ai beaucoup apprécié ce livre qui, tout en étant distrayant, aborde des sujets graves.

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Au milieu des années 60, huit familles habitent la bien-nommée « cité de l'avenir » un immeuble de la banlieue de Trondheim en Norvège. Dans ce microcosme, on assiste aux bouleversements liés à l'arrivée de l'électroménager dans des vies rudes où chaque couronne doit être dépensée avec réflexion. Dans chaque appartement, les femmes cuisinent, récurent elle soupirent, pleurent ou rient au grée de l'humeur de leur maris. Tout en haut, il y a la belle Peggy-Anita Foss que tous envient ou jalousent.
Ce sont les femmes qui font tenir ce livre plein d'entrain, d'humour où une question apparait en filigramme : l'aspirateur et la machine à laver seront-ils la clef du bonheur ?
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L'action se situe en Norvège, dans les années 60, dans un immeuble de la classe moyenne. Dans la première partie, chaque partie est consacrée aux habitants de chacun des deux appartements des trois étages. On fait donc connaissance avec toutes ces femmes au foyer, qui passent leur temps à faire le ménage, se chamaillent pour une partie d'escalier lavée par une autre alors que c'est leur étage, qui se font coiffer chez Barbara, qui ont la visite de vendeurs d'aspirateurs à domicile. Il y a également celle qui déprime depuis la naissance de son enfant, celle qui attende son mari parti sur les routes pendant des semaines et qui, habitant au dernier étage, fait son ménage complètement nue.
C'est une succession de petites tranches de vie, banales, drôles, mélancoliques, qui sont racontées avec bonheur par l'auteure. L'écriture est très belle, très rythmée, et on lit avec plaisir des paragraphes entiers sur le passage de la serpillière !
La deuxième partie du livre, beaucoup plus courte que la première (et qui se trouve déjà dans le dernier quart) raconte la visite d'un démarcheur vendant et installant des judas.
Et la troisième et dernière partie, très courte elle aussi, raconte comment les habitants de l'immeuble vont lutter contre une invasion de rats.
Ces deux dernières parties, malgré leur qualité et leur intérêt, tombent un peu comme des cheveux dans la soupe. L'ensemble manque un peu de liant, même si un fil conducteur permet de donner une certaine cohérence.
C'est encore une fois la quatrième de couverture qui induit le lecteur en erreur...
Malgré cela, c'est une lecture très agréable, dynamique, un livre qui se lit vite.
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Sur la première page, un dessin représentant huit sonnettes avec des noms.
Ces noms correspondant aux habitants d'un petit immeuble de trois étages.
Depuis le rez-de-chaussée jusqu'au troisième, chaque chapitre nous livre le quotidien de ces huit familles.
C'est très réaliste et visuel.
Une parfaite description de la vie dans les années soixante : le début du progrès des appareils ménagers, la place de la femme à cette époque….
Un livre très intéressant et bien écrit.
Juste le titre, qui ne correspond pas au roman malgré la dernière phrase qui l'explique.
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Avec ce roman, nous découvrons les habitants d'un immeuble norvégien dans les années 60.
Chaque chapitre nous présente la vie d'un des habitants de cet escalier.
On y rencontre des femmes au foyer qui s'ennuient chez elle, des obsédées du ménage, des hommes qui partent travailler tôt et rentrent tard, des enfants heureux de vivre ou moins bien traités...et chacun d'eux nous raconte comment il perçoit les autres.
Leur jugement tient parfois à peu de choses, à ce qu'ils voient dans la cage d'escalier, à des mots entendus sur le pallier...
Le décalage entre ce que chacun croit connaître de ses voisins et la réalité est très intéressant. Les apparences sont tellement trompeuses.
On s'attache très rapidement à ces gens heureux ou non, sympathiques ou pas...
Petit bémol, la fin est un peu décevante.
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