Marie-Françoise Raillard/5
4 notes
Résumé :
Le 24 juin 2006, Manuel a disparu dans le Bassin d’Arcachon. Nul ne sait ce qui est arrivé à ce marin chevronné. Seul Martin connaît la vérité, mais ne peut se résoudre à faire le deuil de ce frère adulé, son double.
Pourtant, un an plus tard, jour de la Saint-Jean, Alain, l’ami de toujours, et la bande des indéfectibles entourent Martin au Chalet Bleu. Ils vont fêter, comme à l’accoutumée depuis une quinzaine d’années, la Sainte-Raingarde, création de Manuel... >Voir plus
Pourtant, un an plus tard, jour de la Saint-Jean, Alain, l’ami de toujours, et la bande des indéfectibles entourent Martin au Chalet Bleu. Ils vont fêter, comme à l’accoutumée depuis une quinzaine d’années, la Sainte-Raingarde, création de Manuel... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3)
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Bassing d'Arcachong (chez moi, c'est comme ça qu'on dit)...
Martin, Madeleine, Alain, Sylviane, Catherine et les autres…
Comme dans un film de Claude Sautet, gens de souche, bordelais et parisiens se retrouvent le temps d'un week-end de juin, comme chaque année depuis plus de quinze ans, dans le mythique « Chalet Bleu » des Lafarge, Martin et son charismatique frère aîné, Manuel. Par dérision, la date de ces retrouvailles régulières fut un jour baptisée « la Sainte-Raingarde», bienheureuse du 21 juin exhumée par Manuel et qu'il bombarda au passage sainte patronne du Chalet Bleu.
Aujourd'hui, Manuel manque à l'appel, mystérieusement disparu corps et biens un an auparavant au large du banc d'Arguin. Pour cette Sainte-Raingarde tristement inédite, la petite bande se reforme tant bien que mal autour de Martin. François ; Alain, l'ami d'enfance et sa femme Maïté ; Madeleine, l'amour de jeunesse de Martin tout juste rentrée d'un long séjour aux Etats-Unis ; Catherine, cougar narcissique flanquée de Max, sa dernière conquête ; Sylviane, enseignante parisienne terne et frustrée…
A travers le portrait de Manuel – « un être incandescent, qui se consumait en même temps qu'il brûlait ceux qui l'approchaient » – et le drame énigmatique de sa disparition, Marie-Françoise Raillard dépeint successivement, mais de façon irrégulièrement détaillée, chacun de ses personnages. Mais si ce week-end particulier va révéler confidences ou traits de caractères inattendus, ce sont les états d'âme de Martin, leur bouleversement et sa relation avec Madeleine qui constituent le pivot essentiel de ce récit. le décor enchanteur du bassin d'Arcachon que je connais bien offre également prétexte à une belle écriture, à la fois puissante et sophistiquée, que j'ai vraiment eu plaisir à parcourir.
Ҩ
C'est grâce à Babelio et à son opération Masse Critique, qui me gâtent décidément beaucoup, que j'ai pu découvrir ce roman. Je leur adresse donc tous mes remerciements, ainsi qu'aux Editions Passiflore qui ont eu la gentillesse de me le faire parvenir.
Lien : http://minimalyks.tumblr.com/
Martin, Madeleine, Alain, Sylviane, Catherine et les autres…
Comme dans un film de Claude Sautet, gens de souche, bordelais et parisiens se retrouvent le temps d'un week-end de juin, comme chaque année depuis plus de quinze ans, dans le mythique « Chalet Bleu » des Lafarge, Martin et son charismatique frère aîné, Manuel. Par dérision, la date de ces retrouvailles régulières fut un jour baptisée « la Sainte-Raingarde», bienheureuse du 21 juin exhumée par Manuel et qu'il bombarda au passage sainte patronne du Chalet Bleu.
Aujourd'hui, Manuel manque à l'appel, mystérieusement disparu corps et biens un an auparavant au large du banc d'Arguin. Pour cette Sainte-Raingarde tristement inédite, la petite bande se reforme tant bien que mal autour de Martin. François ; Alain, l'ami d'enfance et sa femme Maïté ; Madeleine, l'amour de jeunesse de Martin tout juste rentrée d'un long séjour aux Etats-Unis ; Catherine, cougar narcissique flanquée de Max, sa dernière conquête ; Sylviane, enseignante parisienne terne et frustrée…
A travers le portrait de Manuel – « un être incandescent, qui se consumait en même temps qu'il brûlait ceux qui l'approchaient » – et le drame énigmatique de sa disparition, Marie-Françoise Raillard dépeint successivement, mais de façon irrégulièrement détaillée, chacun de ses personnages. Mais si ce week-end particulier va révéler confidences ou traits de caractères inattendus, ce sont les états d'âme de Martin, leur bouleversement et sa relation avec Madeleine qui constituent le pivot essentiel de ce récit. le décor enchanteur du bassin d'Arcachon que je connais bien offre également prétexte à une belle écriture, à la fois puissante et sophistiquée, que j'ai vraiment eu plaisir à parcourir.
Ҩ
C'est grâce à Babelio et à son opération Masse Critique, qui me gâtent décidément beaucoup, que j'ai pu découvrir ce roman. Je leur adresse donc tous mes remerciements, ainsi qu'aux Editions Passiflore qui ont eu la gentillesse de me le faire parvenir.
Lien : http://minimalyks.tumblr.com/
J'ai reçu ce livre dans le cadre de l'opération « Masse critique ». Un grand merci à Babelio et aux éditions Passiflore.
La Sainte-Raingarde est le nom donné par une bande d'amis à leurs vacances annuelles au « Chalet bleu », une maison dans le bassin d'Arcachon appartenant à deux frères, Martin et Manuel.
Mais cette année, tout est différent : Manuel est décédé, porté disparu en mer. Malgré ce drame, Martin, porteur d'une révélation, lance l'invitation traditionnelle à ses amis.
Les retrouvailles ne sont pas très chaleureuses, chacun ne sachant pas trop comment réagir et Martin a du mal à supporter leur présence. Il revit la disparition de son frère et les différents passages de son deuil, de la souffrance au néant en passant par la haine et la culpabilité.
Très bien écrit, j'ai apprécié la lecture de ce roman. L'auteur dissèque sans complaisance les sentiments que peuvent nous faire ressentir les autres – surtout dans les moments difficiles. L'amitié est traitée avec rudesse car si, malgré tout Martin sort grandi de son deuil, il considère ses amis avec mépris et préfère s'en éloigner. Une attitude qui m'a, malheureusement, laissée avec un goût d'amertume…
La Sainte-Raingarde est le nom donné par une bande d'amis à leurs vacances annuelles au « Chalet bleu », une maison dans le bassin d'Arcachon appartenant à deux frères, Martin et Manuel.
Mais cette année, tout est différent : Manuel est décédé, porté disparu en mer. Malgré ce drame, Martin, porteur d'une révélation, lance l'invitation traditionnelle à ses amis.
Les retrouvailles ne sont pas très chaleureuses, chacun ne sachant pas trop comment réagir et Martin a du mal à supporter leur présence. Il revit la disparition de son frère et les différents passages de son deuil, de la souffrance au néant en passant par la haine et la culpabilité.
Très bien écrit, j'ai apprécié la lecture de ce roman. L'auteur dissèque sans complaisance les sentiments que peuvent nous faire ressentir les autres – surtout dans les moments difficiles. L'amitié est traitée avec rudesse car si, malgré tout Martin sort grandi de son deuil, il considère ses amis avec mépris et préfère s'en éloigner. Une attitude qui m'a, malheureusement, laissée avec un goût d'amertume…
Reçu dans le cadre de l'opération Masse Critique (merci Babélio !), ne livre n'a pas vraiment su atteindre mes espérances, non pas à cause de son écriture, mais plutôt de ses thèmes, qui n'étaient manifestement pas les mieux à lire actuellement...
Je note une belle carte postale du Bassin d'Arcachon, et une plume assez intéressante à lire, même si, à mon sens, elle offre un peu trop d'attention, parfois à des détails totalement insignifiants de la vie quotidienne...mais après, je ne veux pas jeter la pierre, je ne suis peut-être tout simplement pas la meilleure des lectrices pour cet ouvrage...et j'attends de voir l'avis d'autres personnes...
Lien : http://lesquotidiennesdeval...
Je note une belle carte postale du Bassin d'Arcachon, et une plume assez intéressante à lire, même si, à mon sens, elle offre un peu trop d'attention, parfois à des détails totalement insignifiants de la vie quotidienne...mais après, je ne veux pas jeter la pierre, je ne suis peut-être tout simplement pas la meilleure des lectrices pour cet ouvrage...et j'attends de voir l'avis d'autres personnes...
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Citations et extraits (10)
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Martin avait maigri. Il flottait dans sa vieille tunique blanche de hippie comme s’il était sur le point de s’absenter. Ses yeux s’étaient reculés au fond des orbites, pressés de retourner à leurs cauchemars. Ses épaules s’étaient voûtées et lui donnaient la démarche d’un homme luttant contre un grand froid.
La respiration de l’homme se fit plus légère lorsqu’il
entendit le bruit d’une portière que l’on refermait. Il but
d’un trait le café qui s’était refroidi dans la tasse, il se
leva et alla vers la fenêtre de la cuisine pour observer
l’arrivée de sa visiteuse. Il la vit retirer du coffre un sac
de voyage et se diriger vers le portillon d’entrée. Au
moment de l’ouvrir, elle s’arrêta, posa son bagage par
terre et se retourna. Son regard s’attarda sur la mer qui, à
cette heure-là, finissait de se retirer.
Avec elle, comme par-dessus son épaule, l’homme
suivit le vol cendré des sternes qui piquaient, pour se
nourrir, sur les lais de haute mer. De molles vapeurs
montaient des bancs de sable et embrumaient les cabanes
tchanquées.
Comme le sien, son regard s’arrêta là, incapable de
franchir la ligne invisible qui les séparait du royaume que
Manuel s’était choisi, le point exact où l’eau s’évanouissait
à la rencontre du ciel.
Il se dit qu’il devait aller au devant de la jeune femme.
Le jour grisaillait à peine lorsqu’il s’était réveillé. Il avait
bien essayé de se rendormir mais sans succès. Il s’était
donc levé et depuis, il n’avait plus quitté son poste d’observation
dans la cuisine. Il s’était étonné de son impatience,
à croire qu’il restait donc encore, dans ce corps
qu’il avait délaissé, un petit recoin d’où sourdaient un
filet de vie et la possibilité d’un désir. Il posa la tasse vide
sur le bord de l’évier, se passa la main sur le front comme
pour refouler le souvenir bruyant et joyeux des retrouvailles
d’autrefois et se dirigea vers la porte d’entrée.
entendit le bruit d’une portière que l’on refermait. Il but
d’un trait le café qui s’était refroidi dans la tasse, il se
leva et alla vers la fenêtre de la cuisine pour observer
l’arrivée de sa visiteuse. Il la vit retirer du coffre un sac
de voyage et se diriger vers le portillon d’entrée. Au
moment de l’ouvrir, elle s’arrêta, posa son bagage par
terre et se retourna. Son regard s’attarda sur la mer qui, à
cette heure-là, finissait de se retirer.
Avec elle, comme par-dessus son épaule, l’homme
suivit le vol cendré des sternes qui piquaient, pour se
nourrir, sur les lais de haute mer. De molles vapeurs
montaient des bancs de sable et embrumaient les cabanes
tchanquées.
Comme le sien, son regard s’arrêta là, incapable de
franchir la ligne invisible qui les séparait du royaume que
Manuel s’était choisi, le point exact où l’eau s’évanouissait
à la rencontre du ciel.
Il se dit qu’il devait aller au devant de la jeune femme.
Le jour grisaillait à peine lorsqu’il s’était réveillé. Il avait
bien essayé de se rendormir mais sans succès. Il s’était
donc levé et depuis, il n’avait plus quitté son poste d’observation
dans la cuisine. Il s’était étonné de son impatience,
à croire qu’il restait donc encore, dans ce corps
qu’il avait délaissé, un petit recoin d’où sourdaient un
filet de vie et la possibilité d’un désir. Il posa la tasse vide
sur le bord de l’évier, se passa la main sur le front comme
pour refouler le souvenir bruyant et joyeux des retrouvailles
d’autrefois et se dirigea vers la porte d’entrée.
Il se promit de ne jamais faire entrer, dans sa prochaine maison, cette sorte de gadget, aucun de ces bibelots qui encombrent tables et étagères sans avoir d’autre raison d’exister que celle d’agacer le regard. Trop de choses, il y avait toujours trop de choses partout. Il voulait du vide lumineux, des espaces remplis de silence, des fenêtres ruisselantes de soleil derrière lesquelles il n’attendrait plus.
Pauvre jeune Max ! Sur le coup de minuit, sous les néons féroces de la guinguette, le bronzage massif de Catherine s’était sans doute craquelé. Et puis les jeunes nymphettes en vacances n’avaient pas leur pareil pour mettre en valeur les vieilles peaux ! Alors, un coup de blues, Max ? Des regrets, Max ?
Les mots devenaient de sombres papillons s’enfuyant dès qu’il tentait d’en saisir un pour mieux revenir bruisser à peine se forçait-il à penser à autre chose. Il restait hypnotisé au bord de l’événement sans pouvoir se l’approprier, le mordre, le déchiqueter, le déglutir et puis repartir.
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