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Manuela Corigliano (Traducteur)
EAN : 9782889441495
525 pages
Slatkine et Cie (06/05/2021)
4.09/5   81 notes
Résumé :
« Je sais que tu ne crois pas à ces choses-là, mais tu n’as qu’à regarder ce qui s’est passé dans notre famille. D’abord Iacomo, avec ses manies, qui a fini pendu à une poutre. Ensuite Achille, il voulait jouer aux héros et c’est un miracle s’il n’est pas mort fusillé. Et ta tante Edvige ? Elle a détruit deux familles. Et ma soeur Adele, qui s’est retrouvée à l’autre bout de la planète, avec ses fantaisies d’amour, et veuve presque tout de suite. N’oublie jamais, Gu... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (28) Voir plus Ajouter une critique
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Pourquoi ce choix ? Et bien , tout d'abord la couverture . Ensuite , la quatrième. Enfin le fait que je n'ai jamais été déçu par la lecture d'un ouvrage de littérature italienne ( Bon , restons modeste , je n'ai pas lu des centaines d'ouvrages italiens non plus , mais enfin ...) Ce roman , c'est la saga d'une famille du village de Stallata , sur les bords du Pô . Giacomo et Viollca .Elle est tsigane , prévoit l'avenir , et trouve le bonheur dans les bras de cet " homme de sa vie " qui , pourtant .. . Pas facile de construire une vie lorsque le destin plane au - dessus de votre tête comme " une épée de Démocles " .
Et les générations vont se succéder avec , en fil rouge " le destin " tracé" par la Tsigane et qui marquera le sort de chacun ... Tout se succédera , le meilleur et le pire , comme un feuilleton dont les héros calquent leur vie sur les événements historiques d'une Italie complexe et terriblement attachante . Deux siècles d'une histoire passionnante , racontée avec humanisme et pleine de vérité , plus calquée sur la vie humaine que sur les faits historiques . En effet , des personnages originaux et attachants ( ou pas ) vont nous faire vivre des pans de l'Histoire italienne relatée avec pudeur , justesse et brio . Un roman que j'ai eu plaisir à retrouver chaque soir après...le coucher de notre petit fils , mais que j'aurais lu avec plus de fidélité et de rapidité en temps ordinaire . Un livre qu'il est bien difficile de quitter tant l'histoire de ces hommes et femmes est attachante , addictive . Bien traduit , c'est vif , spontané , surprenant , dérangeant, amusant , triste , plein d'une superbe palette d'émotions . Un livre qui m'a beaucoup plu malgré une assiduité irrégulière mais maîtrisée.
Pour ceux et celles qui n'ignorent pas que la vie n'est pas toujours " un long fleuve tranquille " , pour ceux qui croient au destin , et pour ceux qui n'y croient pas , pour ceux et celles qui aiment voir des gens respectables ou pas affronter les épreuves de la vie ..Bref , un bien beau bouquin pour beaucoup de monde . Enfin , c'est ce que je crois .
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Toute histoire familiale porte les germes d'un livre, par les destinées individuelles sur plusieurs générations.

Daniela Raimondi déroule son arbre généalogique comme un roman, de façon chronologique depuis le couple fondateur au début du 19e, quand une belle tzigane épouse un Casadio, paysan des bords du Po, entre Lombardie et Vénétie.

Avec ses jupes colorées et sa chevelure noire, elle est à l'origine d'un sort entrevu dans les tarots et qui marquera durablement sa descendance. Il conviendra de se concentrer pour suivre les pas de tous les personnages, sauf à se faire aider par l'arbre généalogique de fin de volume. Bonheurs, drames, naissances, décès, passions et pertes se succèdent, avec des personnages que l'auteure a su incarner avec justesse, tendresse, et parfois originalité.

Une lecture bien agréable où l'Italie contemporaine se dessine en contrechamp, depuis Garibaldi et les affrontements pour l'Unité du territoire, les deux guerres mondiales en passant par Mussolini, l'Empire colonial et enfin les années de plomb du terrorisme révolutionnaire. La condition des femmes est éloquente et plus généralement celui de la population, confronté à la pauvreté, à l'exode rural ou à l'émigration. L'histoire de la société est au coeur du récit autant que les multiples personnages tous très travaillés.

Phénomène d'édition en Italie, un roman dont il faudra guetter l'adaptation cinématographique.
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« Tout a commencé avec la Tsigane. » (p.11). La grand-mère de la narratrice lui assenait souvent cette phrase. « Un très vieux document conservé aux archives historiques de la bibliothèque communale Ariostea, à Ferrare » (p. 12), atteste de l'arrivée des Tsiganes, à Stellata. C'est ainsi que Giacomo Casadio, un rêveur de quarante-cinq ans qui n'avait jamais connu de fiancée, rencontra Viollca. Elle voulut lui lire son avenir, mais en observant ses mains, elle lui dit qu'il était celui qu'elle attendait depuis des années. « Quelques mois plus tard, Viollca était enceinte et, contre la volonté des deux familles, ils se marièrent. » (p. 18). Leur fils naquit en 1800. A partir de son mariage, la jeune Tsigane ne vit plus sa famille qui s'opposait aux mariages mixtes. Elle conserva des coutumes de sa culture, mais son époux lui interdit la pratique des arts divinatoires. Elle ne ressortit ses tarots qu'après une tragédie : Giacomo s'est pendu à une poutre. Les cartes lui annoncèrent qu'une malédiction pesait sur sa famille et sur ses descendants. « La folie coulait dans les veines des Cassadio, et tôt ou tard leurs rêves impossibles les mèneraient au désastre. » (p. 40) Elle eut, également, des visions présageant des terribles évènements, mais elle ne sut pas qui serait concerné. Ses prophéties furent léguées de génération en génération. Chaque fratrie de ses descendants comptait des enfants au teint et aux cheveux clairs et des enfants au teint et aux cheveux foncés, des rêveurs et des paisibles, certains avaient des dons surnaturels. L'histoire familiale fut transmise et personne n'oublia ce que Viollca avait prédit.


« Je sais que tu ne crois pas à ces choses-là, mais tu n'as qu'à regarder ce qui s'est passé dans notre famille. D'abord Iacomo, avec ses manies, qui a fini pendu à une poutre. Ensuite Achille, il voulait jouer aux héros et c'est un miracle s'il n'est pas mort fusillé. Et ta tante Edvige ? Elle a détruit deux familles. Et ma soeur Adele, qui s'est retrouvée à l'autre bout de la planète, avec ses fantaisies d'amour, et veuve presque tout de suite. N'oublie jamais, Guido… si nous ne les contrôlons pas, les rêves finiront par nous apporter une tragédie. Et elle sera pire que tous les malheurs que nous avons déjà connus. C'est notre ancêtre, la Tsigane, qui l'a vu dans ses cartes. Elle ne se trompait jamais.» (p. 317)


Le sortilège de Stellata déroule l'histoire de la famille de Daniela Raimondi, de 1800 à 1974, qu'elle a romancée à partir des récits de ses proches. C'est également presque deux siècles de l'Histoire italienne qui sont dépeints : des combats pour l'indépendance de l'Italie, en 1847, aux attentats des années 1970, en passant par les deux guerres mondiales, etc. Une partie de la saga se passe, également, au Brésil, avec Adèle, qui a été forcée de fuir un amour impossible. Les personnages sont nombreux, aussi, j'ai apprécié le marque-page qui reprend les arbres généalogiques.


C'est passionnant de suivre le destin d'une famille sur une période si longue. Nous découvrons de quelle manière l'histoire des ancêtres a été transmise, par l'intermédiaire d'une boîte contenant des affaires de Viollca et par un avertissement répété à chaque nouvel enfant. Alors que les origines tsiganes s'effaçaient peu à peu, elles se manifestaient lors des évènements qui rappelaient la prophétie. Un tourbillon… les signes étaient surveillés, chacun se demandant quand le malheur se produirait. de plus, chacun était attentif aux personnalités rêveuses, s'inquiétait pour celui qui portait ce trait de caractère, le passé ayant prouvé que c'étaient des destinées troublées qui les attendaient. de l'amour de la patrie aux passions amoureuses, en passant par les convictions politiques ou les doux rêves, les causes des drames étaient variées et ne pouvaient être anticipées. La prédiction était dans les esprits, mais n'entravait pas les rêves et les désirs. le bonheur ne peut être bridé, les passions ne peuvent être endormies, l'amour n'a pas de règles et la liberté ne s'arrache pas, les mains liées. Aussi, ce roman est en perpétuel mouvement. Selon le foyer et l'époque, l'ambiance est différente, avec, cependant, un point commun : l'amour familial.


J'ai adoré cette saga familiale.


Lien : https://valmyvoyoulit.com/20..
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Pour la grand-mère de la narratrice (l'auteure ?…) tout a commencé il y a deux siècles, à l'arrivée des tsiganes dans la ville de Stellata (près du Pô) quand son ancêtre Giacomo Casadio – pourtant célibataire endurci – a épousé sur le tard l'une d'entre eux, Viollca Toska. Les tsiganes n'étaient pas censés s'unir avec des « gadjos » mais les superstitions de tout acabit n'arrêtèrent nullement Viollca.

Toutefois, son amour pour Giacomo ne l'aveugla pas. La jeune femme réalisa prématurément que la lignée des Casadio était sujette à une funeste mélancolie … Et qu'elle ne relâcherait pas sa vigilance afin d'en préserver leur fils « Dollaro » (Acario pour l'état civil) et les générations à venir. Dollaro qui – comme sa mère – se révèlera porteur de pouvoirs surnaturels, notamment celui de parler aux morts ou encore de tenter d'interpréter les prophéties dans ses rêves … Car s'ils ont un don prémonitoire, ils ignorent où, quand et sur qui le malheur s'abattra … Mais tous n'ont pas ce don. L'anecdote veut que certains soient bruns et un peu magiciens, d'autres blonds et plus paisibles …

Dollaro et sa femme Domenica auront un fils (Achille) qui suivra le général Garibaldi. Achille et son épouse Angelica auront à leur tour cinq enfants. le quatrième fils d'Achille engendrera six enfants dont la dernière s'appellera Neve (1909) car il neigeait en plein mois d'août quand elle vint au monde … Enfin, Neve sera la grand-mère de la narratrice …

L'auteure va nous faire suivre la destinée – non pas de tous mais d'un bon nombre de ses ancêtres – génération après génération (de 1800 à 2013) – permettant ainsi au lecteur de traverser époques et faits historiques marquants de ces deux derniers siècles. Certains vivront en Italie, d'autres voyageront en Europe ou en Afrique … Si les révélations de Daniela Raimondi sur sa propre famille sont volontairement romancées par cette dernière, leurs récits n'en demeurent pas moins basés sur des confidences de ses ancêtres … Confidences très probablement déformées au cours des ans, elles aussi …

Un très beau roman, riche et bien construit. On ne s'y ennuie pas un seul instant. Une bonne pioche de Slatkine & Cie – ce qui ne nous surprend pas !
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L'histoire débute en 1800, dans la plaine du Pô en Italie, à Stellata exactement, où Giacomo Casasio rencontre la belle Viollca Toska, une tsigane au regard sombre. Commence alors une grande saga familiale qui va couvrir les 19ème et 20ème siècle à la suite de l'union entre Giocomo et Viollca.

Mais les dons de Viollca dans les arts divinatoires, notamment dans les cartes, font naitre une ombre menaçante, les cartes lui dévoilent une tragédie dans leur descendance. La sombre histoire que la tsigane a lue est enclenché, le sortilège de Stellata est alors raconté à travers la famille de Casasio puis Martiroli.

Ce roman ne peut se raconter car il se vit, il se respire, il vous aspire. Daniela Raimondi en écrivant l'histoire romancée de sa famille fait de ce roman une immense saga familiale passionnante, où l'histoire familiale est mêlée à l'histoire de l'Italie et où, se mélange est extrêmement maitrisée à merveille.

Une fois les premières pages ouvertes, le prologue vous happe, le sortilège de Stellata vous envoute. Il vous sera impossible de refermer ce roman avant la dernière page en 2013. Daniela Raimondi grâce à sa plume élégante, dynamique et bourrée de tendresse, nous fait vivre la destinée de génération en génération de sa famille au gré de ce sortilège.

Daniela Raimondi m'a ensorceleé avec cette fresque touchante, humaine et addictif. Un véritable coup de coeur. Une nouvelle fois, c'est une réussite pour la maison d'édition Slatkine & Cie dans la littérature italienne !
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
« Bande d’imbéciles ! lâcha Neve, et elle continua à lire le livre à son mari : Un enfant qui, même sans refuser d’obéir, demande : pourquoi ? est comme une baïonnette en carton… Vous devez obéir pour obéir… Cette conviction a créé l’Empire : Mussolini a toujours raison. »

Radames proféra une insulte contre la mère de Mussolini, mais il le fit en chuchotant, afin que les enfants n’entendent pas. Pourtant Neve et Radames représentaient le couple exemplaire pour le Parti fasciste qui sanctionnait les célibataires et « tout acte provoquant l’inaptitude à la procréation ». Ils avaient déjà sept petits Italiens, et Neve n’avait pas encore trente ans.

« Dis-lui de faire attention, disait Armida. Sinon, il va t’en faire encore dix. » Elle soulignait le mot « attention », qui renvoyait à des détails trop intimes pour que la mère et la fille en discutent ouvertement. Radames essayait de faire attention, mais chaque année sa femme se retrouvait enceinte.

Pour leur famille, c’était une époque très dure, Radames avait perdu depuis des années son travail à la boulangerie, ou on ne pouvait se permettre d’employer quelqu’un que quelques heures par semaine. Il avait aidé un temps son père aux champs, mais avec la naissance de tous ces enfants il avait fallu chercher un autre travail et une autre maison. Il en avait trouvé une dans le village de Pilastri, avec trois pièces délabrées, le sol en terre battue, une seule arrivée d’eau à l’extérieur, et pas de toilettes. Radames travaillait comme ouvrier agricole saisonnier et était payé une misère. Pour trouver un emploi, beaucoup avaient adhéré au parti, mais aucun des enfants d’Anselmo Martiroli n’avait jamais considéré cette option.
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Il y a une petite partie de nous qui vit indépendamment du temps. Dans certaines occasions particulières, nous comprenons que les années passent, mais le reste de notre vie, nous nous sentons toujours les mêmes, nous n'avons pas d'âge.
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Il y a une petite partie de nous qui vit indépendamment du temps. Dans certaines occasions particulière, nous comprenons que les années passent, mais le reste de notre vie, nous nous sentons toujours les mêmes, nous n'avons pas d'âge.
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Il y a une partie de nous qui vit indépendamment du temps. Dans certaines occasions particulières, nous comprenons que les années passent, mais le reste de notre vie, nous nous sentons toujours les mêmes, nous n'avons pas d'âge.
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