Leclerc et l'Indochine

De Leclerc, je ne connaissais que les grandes lignes de ses faits d'armes majeurs durant le second conflit mondial. de son action en Indochine, j'avais compris qu'elles avaient été essentielles et qu'elles auraient été encore plus extraordinaires, si l'homme n'avait pas connu la mort dans un accident aérien.

L'auteur rapporte dans cet essai à l'écriture très universitaire, les évènements des deux dernières années du général Leclerc, 1945-1947, qui l'ont amené à reprendre pour la France une Indochine, occupée par les Japonais puis par les troupes chinoises avant de déclarer son indépendance par la voix d'Ho Chi Min.

Leclerc, le militaire, obéira aux ordres et réinstallera la France sur cette partie du monde en limitant le nombre de morts français mais en prenant conscience que l'indépendance du Vietnam était inéluctable. Négociant avec Ho Chi Min, un accord de transition qui sera dénoncé par d'autres, Leclerc comprit que la France ne cèderait ce territoire que dans la souffrance.

Leclerc préféra refuser de poursuivre le travail en Asie pour se consacrer à l'Afrique du Nord. Nombre de politiques pensèrent qu'il aurait pu changer la donne mais, comme le montre Axel Rapport, le contexte politique instable de la IVème République et les rivalités internes au sein du mouvement gaulliste n'auraient pu permettre à Leclerc de réussir. C'est en cela que cet essai apporte un éclaircissement des plus intéressants sur cette période d'après-guerre.

Si la légende veut que Leclerc aurait pu réussir, je retiens de cet essai que le héros n'aurait pu l'être deux fois.