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4,04

sur 1514 notes
Beau - c'est le premier mot qui me vient spontanément pour décrire le roman. Je voulais le lire depuis un moment déjà mais il n'était jamais disponible dans ma médiathèque. Quand, un jour, je suis tombée sur un exemplaire d'occasion, je n'ai pas pu résister. L'histoire, je la connaissais déjà car, malheureusement, certaines critiques en dévoilent parfois un peu trop. Même si j'aurais préféré découvrir moi-même ce qui s'est passé dans les combles de cette demeure bourgeoise, mon plaisir de lecture a été à peine entamé.

Léonor de Récondo dont j'ai beaucoup aimé "Pietra viva", nous emmène cette fois-ci dans le Cher où vivent Victoire, mariée depuis 5 ans à Anselme de Boisvaillant, un notaire respecté, Huguette, Pierre et Céleste, leurs domestiques. Au moyen de sa plume délicate et raffinée l'écrivaine se penche sur la condition de la femme en ce début du siècle dernier, difficile et prisonnière de convenances, quelle que soit son origine sociale. Il y est question de foi religieuse, d'émancipation, d'amour interdit et de découverte du corps. L'écriture est harmonieuse et rythmée car Léonor de Récondo, également musicienne, manie les mots aussi bien que les notes. Un des coups de coeur de cette fin d'année.
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Bigre, quelle déception ! Ma lecture n'a pas été le "moment littéraire intense" escompté. L'auteur a rassemblé dans ce livre tous les poncifs de la romance populaire, celle qui émoustille et fait pleurer Margot.
Monsieur engrosse la bonne, Madame tombe amoureuse de la bonne, ce qui met Monsieur le curé très en colère alors la bonne veut mourir en reniflant le mouchoir d'un tuberculeux..... Quelle histoire !
Je me suis demandée si Léonor de Recondo avait voulu écrire une parodie, mais non, elle a l'air très sérieuse. Pas la moindre trace d'humour, c'est par instants à la limite du ridicule.
J'en veux pour exemple la scène où pour symboliser son émancipation, Victoire brûle ses corsets. Avec ses deux bonnes, elles font une farandole autour de feu de joie en chantant: " Au feu, les pompiers, y a mon corset qui brûle! Au feu, les pompiers, y a mon corset brûlé ! "
Je vous laisse le soin d'apprécier ..... Et cette scène n'est qu'un exemple parmi tant d'autres. J'ai n'ai qu'une envie, celle de demander " de qui se moque-t-on ? "
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"Sous les tuiles de la maison bourgeoise, quatre personnes sont couchées, seul l'enfant dort. Les autres gardent les yeux grand ouverts. Chacun dans sa pièce, chacun dans sa solitude profonde, hanté par des rêves, des désirs, des espoirs qui ne se rencontrent pas, qui se cognent aux murs tapissés, aux taffetas noués d'embrasses - métrages de tissu qui absorbent les soupirs pour n'en restituer qu'un écho ouaté."

Je pourrais m'arrêter là, me contenter de vous offrir ces quelques mots, certaine qu'ils vous mèneraient directement à l'envie de lire ce magnifique ouvrage. Un petit bijou. Délicat, fin, précis. Tout juste couronné du prix des lecteurs RTL- Lire ce qui devrait doper ses ventes et ce n'est que justice. D'un point de départ a priori plutôt banal, l'auteure développe un récit lumineux, plein de grâce et de sensualité et pourtant pas exempt de brutalité, celle qui naît des différences de conditions.

Nous sommes en 1908, ce début de XXème siècle annonciateur de progrès mais encore pétri de traditions et de contraintes. Victoire de Champfleuri est devenue Madame Anselme de Boisvaillant trois ans auparavant par la grâce d'un mariage arrangé par ses parents, trop heureux de trouver ce beau parti - un notaire ! - pour une de leurs nombreuses filles. Veuf, Anselme attend de sa jeune épouse la production d'un héritier sans toutefois mettre tout le coeur nécessaire à l'ouvrage. Il préfère nettement trousser la petite bonne, Céleste, jeune fille de dix-sept ans convaincue que sa condition ne lui permet pas de refuser. Ce qui devait arriver arrive. Céleste se retrouve enceinte de Monsieur. Victoire, une fois la surprise passée se laisse guider par un certain pragmatisme. L'enfant sera le sien et tous les problèmes seront réglés... Oui, mais. C'est compter sans les mystères de l'amour. Céleste, issue d'une famille nombreuse n'a jamais eu l'impression de compter pour quelqu'un. Victoire, enfermée dans le carcan des faux-semblants de son milieu n'a jamais laissé libre cours à ses sentiments, et l'instinct maternel a du mal à se frayer un chemin parmi toutes ces couches de vernis social. En partageant le petit Adrien, elles vont accéder à une merveilleuse révélation, celle de l'amour, sous toutes ses formes.

Secrets de famille, secrets d'alcôves, bien-pensance, carcan de la religion... L'auteure dynamite le gentil milieu de la bourgeoisie à coup de phrases qui coulent toutes seules, laissant Victoire découvrir et apprendre à aimer son corps et Céleste accéder à la plénitude dans la satisfaction d'avoir enfin joué un rôle. Amour filial, conjugal, charnel, maternel ou spirituel, il s'agit bien d'une variation virtuose sur ce thème pourtant mille fois interprété.

Assez parlé. Lisez-le, dégustez-le, savourez-le. Plutôt deux fois qu'une.
Lien : http://www.motspourmots.fr/2..
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Mais quel beau petit roman ! Très prenant et Empli de surcharge émotionnelle !
Amours avec un S , oui que des amours purs : maternel, filial, inattendu et interdit ! d'autres moins avouables : machisme, viols, mensonges ...
Magnifiques portraits de femmes
Une belle écriture, simple mais efficace et ciselée.
Déroulement de l'intrigue surprenant. On comprend pourquoi le choix d'un corset en couverture .
Je recommande cette lecture.
Une bien belle découverte !
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Anselme viole régulièrement la bonne Céleste.
Victoire, sa femme, ne lui a pas encore offert de descendance au bout de 5 ans de mariage.
Céleste tombe enceinte.
Victoire va faire de son enfant, le sien.
Et aux côtés de Céleste, elle découvrira bien d'autres choses.

Nous sommes au début du 20ème siècle dans la bourgeoisie du Cher.
Les hypocrisies, les non-dits, la non-place de la femme et encore moins de sa féminité, le pouvoir du clergé, les séquelles de la guerre de 1870, la hiérarchie sociale ; au milieu de tout ça, va s'épanouir un amour interdit.

D'un style très délicat, l'auteur nous amène à un plaisir de lecture tout en volupté, respectant la pudeur, faisant de l'Amour pur, de l'Amour tendre, de l'Amour sensuel, un seul sentiment, un seul tourment.

J'ai été émue à la lecture de ce roman, les passages réunissant les deux femmes et l'enfant sont particulièrement touchants.

J'ai lu ce roman d'une seule traite, un vrai coup de coeur.

Merci à Babelio et aux Editions le Point de m'avoir fait découvrir cet ouvrage via masse critique
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Début d'histoire de facture classique racontant la vie d'une jeune femme, Victoire mariée à un notaire, Anselme, dans une petite ville de province en 1908 .

On sent les frémissements d'une évolution des moeurs mais Paris est loin , les convenances et les préjugés bien ancrés et chaque matin, Victoire se fait aider par Huguette pour serrer son corset, symbole du carcan dans lequel on voudrait continuer à enfermer les femmes .

Le corset, c'est lui l'élément qui va déclencher le revirement du roman et son réel fondement.

Je n'avais pas lu les critiques, bien m'en a pris car la surprise a été totale et je pense que c'est là tout l'intérêt de ce livre.

L'écriture est élégante, les personnages sont rapidement attachants, Léonor de Recondo va en profondeur des sentiments et fait vibrer notre sensibilité .
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Une petite ville de province quelques années avant le début de la guerre 14. La vie coule comme le Cher, du moins en apparence, tranquille, dans le foyer d'un notaire et de sa femme auquel il ne manque qu'un enfant. Anselme couche avec Céleste la bonne. Banal. Victoire s'ennuie en feuilletant un roman de Flaubert. Ne serait-elle pas en voie de "bovarysation", elle qui s'impose comme l'une des deux héroïnes d'Amours de Léonor de Récondo ? De prime abord, la toile de fond de son livre n'est pas follement original. Mais justement, de ce matériau familier aux amateurs de littérature française, la romancière va faire quelque chose de prenant et d'intense en y introduisant un ingrédient dévastateur : la passion amoureuse. D'autant plus que celle-ci est "interdite" à double titre : entre deux personnes d'un même sexe ; entre deux femmes de conditions sociales opposées. C'est ce qui est beau dans Amours : Victoire et Céleste sont deux victimes de la société dont le rôle est déterminé depuis la naissance, donner une progéniture pour l'une, servir et ne pas rêver pour l'autre. Leur fusion sensuelle, aussi magnifique soit-elle est aussi un acte de rébellion inouï contre leur condition. Léonor de Récondo déroule son intrigue dans une langue débarrassée de toutes scories et d'une élégance rare. C'est un livre magnifique sur la liberté et sa privation, sur l'éveil des sens et sa condamnation. On n'oubliera pas le personnage lumineux de Céleste ni celui tourmenté de Victoire. Pas plus que certains "seconds rôles" dont le portrait précis et plein d'empathie participent à la réussite du livre (le cocher/jardinier sourd et muet).
Lien : http://cin-phile-m-----tait-..
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Une histoire qui peut paraître convenue et déjà vue à la lecture du résumé.
Ce qui pour moi fait la différence c'est incontestablement l'écriture de l'auteure. J'ai aimé la plume franche et directe de Léonor de Récondo, mais aussi son analyse fine et précise.
Elle a donné vie à des personnages attachants, comme Céleste, la jeune bonne de 17 ans qui possède une force de caractère surprenante. Victoire, l'épouse malheureuse m'a séduite également par son inconstance, sa fragilité et curieusement aussi par sa détermination.
Si la maternité sert de lien entre les différents protagonistes et que l'enfant est omniprésent, elle n'est que le prétexte à une histoire d'amour qui se tisse en arrière plan.
La musique qui entoure ce livre est bien celle de l'amour. Je vous encourage à lire sa partition !
Lien : http://uneautrelecture.blogs..
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C'est un libraire de confiance qui m'a conseillé de lire Amours, de Léonor de Récondo ; le livre avait aussi été lauréat d'un prix littéraire tout à fait honorable. Pour être honnête, si j'avais su de quoi il était question, je ne l'aurais probablement pas acheté, pensant que ce n'était pas mon genre de lecture. Ça aurait été dommage, car j'ai lu ce roman de bout en bout avec plaisir. J'ai même été très ému par certains passages.

L'histoire se situe en 1908 dans un petit bourg de province ; c'est la France profonde du début du XXème siècle, avec ses croyances, ses rigidités, ses préjugés étroits ; Madame Bovary est alors considéré comme un livre inconvenant pour les femmes, qu'elles soient jeunes filles ou mariées.
Au début, ça ressemble à de nombreux romans français d'avant guerre - François Mauriac, Georges Bernanos : une maison bourgeoise, le mari notaire, sa femme au foyer, éducation catholique très stricte, tous deux très soucieux de leur image... Pas d'enfant ...! Et ça, en province à l'époque, ça pose problème. Il faut dire que Madame a horreur des "enchevêtrements immondes" par lesquels il faut passer. Elle ferme sa porte à Monsieur, qui - on est un homme ou quoi ! - trousse d'autorité Céleste, la petite bonne de 17 ans logée dans la maison.
Voilà que Céleste tombe enceinte. Madame (elle s'appelle Victoire) a vite identifié le géniteur et comprend qu'il s'agit d'une occasion rêvée pour ne plus être sollicitée par Monsieur (dénommé Anselme). Pas de scandale, donc, l'enfant sera le leur et Céleste restera à leur service.
Victoire et Céleste se rapprocheront pour s'occuper du bébé et, option inattendue, surprenante, elles engageront une relation amoureuse fusionnelle, passionnelle et torride, qui est le coeur du roman.

Embarqué dans la lecture d'un livre jusque là très classique, j'ai dans un premier temps ressenti de la gêne à me retrouver soudain témoin de cet amour doublement illégitime pour l'époque. Mais j'ai été profondément ému par le récit qui en est fait. Il faut dire que l'écriture est précise, directe, concise ; des mots usuels, une syntaxe simple, une conjugaison au présent, des phrases courtes. Cela donne de la vivacité au texte, du naturel aux personnages, de la pertinence aux images.
Léonor de Récondo, qui est aussi musicienne, illustre son roman par la célèbre sonate Clair de lune de Beethoven, dont Victoire joue et rejoue presque compulsivement les arpèges à trois notes qui symbolisent les amours unissant Victoire, Céleste et l'enfant.

Tout cela ne pourra que mal finir, les convenances étant les plus fortes. Céleste se sacrifiera dans une dernière danse tourbillonnante qui n'aura pas manqué de m'évoquer la fin de la Traviata. C'est une fin un tantinet mélodramatique, mais il faut croire que je dispose d'un fond de sentimentalisme qui fonctionne.

Lien : http://cavamieuxenlecrivant...
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Amours, j'y plonge sans trop de questions, mais peut être avec un peu trop l'assurance que le prix des libraires est garant de cette sélection. Je passe par la quatrième de couverture, qui révèle tout malheureusement.
Une lecture fluide et rapide, attendrissante, sur ces amours interdits, ces convenances, ces classes sociales définies... Une intrigue peut être trop convenue et attendue pour que je retienne ce roman dans mes favoris.
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