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EAN : 9782755802078
124 pages
Jean-Paul Gisserot (26/04/2012)
3.5/5   2 notes
Résumé :
Depuis toujours, les hommes ont aimé inventer et raconter des histoires. Bien avant l'invention de l'écrit, l'imaginaire a nourri ce que l'on appelle les traditions orales de toutes sortes de récits, souvent merveilleux et libérés des contraintes de la réalité. C'est cette extraordinaire ouverture sur le rêve, où tout devient possible, voir permis, qui fait la force et l’intérêt de ce très riche patrimoine culturel de l'humanité constitué par les contes, dans tous l... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
J'ai acheté ce recueil la semaine passée en quittant le Village de l'An Mil à Melrand. C'était un mardi, mon mari et moi étions seuls au coeur de la forêt, dans ce hameau déserté par les touristes.

Enfin... seuls, pas tout à fait. Il y avait des moutons noirs, des petits et des plus grands, qui broutaient paisiblement dans la clairière ; des poules qui picoraient par-ci par-là ; dans une hutte, nous sommes tombés nez à bec avec un coq couleur de feu qui faisait le fier sur une botte de paille ; au hasard des sentiers un joli chat se prélassait sur un muret, à l'ombre des feuillages, quand un autre est venu nous saluer se frottant à nos jambes.
Et puis, il y avait le silence. Un silence majestueux que seul troublait le chant des oiseaux. Un silence qui conférait à ce lieu hors du temps une solennité qui forçait le respect.
Nous n'avons pas échangé un seul mot durant toute notre visite. Il eut été inconvenant de perturber la quiétude des âmes qui flottaient sous les toits de chaume, semblant attendre notre départ pour reprendre ces outils érodés par la tâche et le temps et laissés là, à même le sol, contre les pierres.

Saviez-vous que ces habitations du XIe siècle n'avaient que l'entrée pour seule ouverture ? Quoique... si vous regardez bien, au fond, juste en face, il y en a une autre. On ne la voit pas au premier coup d'oeil car elle est murée de pierres plates qui ne sont pas scellées afin qu'on puisse la dégager pour une occasion très particulière : faire sortir les morts.
Parce que les morts ne doivent pas passer par la même porte que les vivants.

Vous comprenez maintenant pourquoi il m'a été impossible de repartir sans ce livre de contes sur cette Bretagne que j'aime tant, où j'ai passé toutes mes vacances d'adolescente et où je retourne chaque année, depuis quatre ans maintenant, sillonner avec passion la terre Morbihannaise dans ses coins les plus reculés.
On n'en a jamais fini avec son Histoire, ses pierres, ses villages, ses contes et ses légendes. Elle est magique !
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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
L'INTERSIGNE DE "LA TÊTE COUPÉE" de Anatole LE BRAZ

Une nuit que Barba Louarn, de Paimpol, était restée à filer jusqu'à une heure très tardive, elle s'endormit de fatigue sur sa tâche. Elle avait bien près de soixante-dix ans, la pauvre vieille !... Sa quenouille lui ayant échappé des mains et ayant fait du bruit en tombant sur le rouet, Barba se réveilla en sursaut. Elle ne fut pas peu surprise de voir toute la pièce éclairée d'une lumière blanche. Dans le milieu de la chambre, il y avait une table ronde où Barba avait coutume de déposer à mesure les écheveaux de lin qu'elle avait filés. Or, sur le tas d'écheveaux elle vit une tête fraîchement coupée et d'où le sang dégouttait.

Dans cette tête, elle reconnut celle de son fils, marin à bord d'un bâtiment de l'État.
Les yeux étaient grands ouverts et la regardaient avec une inexprimable angoisse.
- Mabic ! Mabic ! (Petiot ! Petiot !), s'écria-t-elle, en joignant les mains, que t'est-il arrivé, mon Dieu ?
Sitôt que la vieille eut parlé ainsi, la tête roula sur la table et en fit le tour, par neuf fois.
Puis elle reparut en haut du tas d'écheveaux.
- Adieu, ma mère ! dit une voix.

Barba Louarn se retrouva plongée dans l'obscurité. Des voisines la ramassèrent, le lendemain, évanouie, sur le plancher de la chambre.
On apprit à quelque temps de là, que cette même nuit, à cette même heure, son fils Yvon Louarn, second maître à bord du Redoutable, avait eu la tête détachée du tronc, dans une fausse manœuvre ; et comme c'était par gros temps, la tête avait roulé de-ci de-là sur le pont, avant qu'on eût pu la saisir au passage.

Conté par Marie-Jeanne Le Vay - Paimpol
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