Fin de partie

Fin de partie est un roman de Mérida Reinhart, qui paraît le 15/11 aux éditions Magic Mirror.
Ce texte figure dans la collection Bad Wolf : du côté des méchants des contes.
J'ai eu le plaisir de recevoir ce texte en service de presse, et j'en remercie beaucoup l'éditeur. Ca a été une très très belle lecture.

Est-ce parce que j'aime beaucoup les réécritures de conte ? Oui, certainement. Encore plus quand elles fonctionnent bien.

Fin de partie nous emmène à Wonderland, auprès du personnage d'Alaïs, floutirière. Elle sait amadouer les fleurs, les cueillir comme il faut, et les coudre ensemble pour créer des pièces de vêtements originales et uniques. Un jour, elle reçoit une commande du Roi Rouge en personne... pour créer la robe de noces de la Reine Blanche. La robe doit être la plus belle possible, seul gage de paix entre les royaumes.
Mais tout déraille...

Fin de partie est un conte; on y retrouve tous les codes. Il reprend également les éléments phare du roman de Lewis Carroll, Alice de l'autre-côté du miroir : Wonderland, Alaïs (dont le prénom n'est pas sans rappeler Alice), le chapelier, le chat rayé, et le titre lui-même est un clin d'oeil au jeu d'échecs du roman originel, pendant lequel Alice rencontre la Reine rouge.

Le roman de Mérida Reinhart est le récit d'une métamorphose. On suit en fait l'ascension de la reine rouge, ce personnage pas trop développé dans l'oeuvre de Carroll. Comment expliquer son comportement ? Quelle est son histoire ? Qui est-elle ? Pourquoi le chapelier est fou ? Pourquoi est-il coincé à l'heure du thé ?

Fin de partie répond à ces questions en offrant une interprétation parmi tant d'autres possibles. J'ai complètement adhéré à celle-ci, parce qu'elle est convaincante, bien amenée, forte en émotions, pleine de tensions, tant dans le récit que dans l'écriture tout en contrastes. En effet, on jongle entre légèreté et instants dramatiques, entre blanc et rouge, entre touches rigolotes et cocasses et touches d'horreur...

Finalement, Fin de partie réinterprète un conte en reprenant dans le fond son aspect principal : la quête de soi. Qu'elle s'appelle Alaïs ou Alice, le personnage principal suit son chemin, et apprend; il se découvre, expérimente, forge son caractère, fait ses propres choix - et ses propres erreurs.
Derrière ce récit en apparence fort simple, Fin de partie offre un récit complexe, construit sur une boucle temporelle, et explore des facettes d'un personnage peu développé dans l'oeuvre d'origine.

J'ai beaucoup aimé ce roman, fort bien ficelé, je l'ai lu en moins de 24h et j'ai passé un excellent moment de lecture.
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Il était une fois Wonderland. Un pays plein de merveilles et de surprises, où les fleurs comme les animaux peuvent parler, où l'excentricité cohabite avec la magie. Un royaume divisé depuis des années par une terrible guerre entre la Reine Blanche et le Roi Rouge. C'est dans ce monde que vit Alaïs Dronning, talentueuse flouturière, en compagnie de son ami Hatta, le chapelier. Son destin va basculer le jour où le Roi Rouge va quérir son aide pour une alliance de paix avec l'ennemie…

Fin de Partie est la nouvelle parution de la collection Bad Wolf, consacré aux antagonistes de contes. Après avoir inventer une suite au Capitaine Hook de J.M Barrie dans Tant que vole la poussière de Cameron Valciano, l'éditeur spécialisé dans les réécritures de conte s'offre cette fois la talentueuse Mérida Reinhart pour un prequel de l'oeuvre de Lewis Carrol : Alice au pays des Merveilles et Alice de l'autre côté du miroir. L'autrice choisit donc deux personnages emblématiques de cet univers : la Reine Rouge et la Reine de Coeur. Souvent confondues alors qu'elles apparaissent dans des romans différents, elles sont ici rassemblées en un seul et même personnage : Alaïs. Comme la talentueuse flouturière va-t-elle devenir cette figure tyrannique et sanguinaire connue de tous ?

Mérida Reinhart a une plume simple, mais très efficace, ce qui explique pourquoi j'ai pu lire cette histoire d'une traite, sans m'arrêter. Il ne m'a fallu qu'une après-midi pour la dévorer. Là où certains archétypes et éléments scénaristiques déjà vus font leur apparitions, l'autrice parvient tout de même à nous mener dans une intrigue où l'on se laisse glisser sans à-coups. J'ai été séduite, moi qui d'habitude suis peu friande d'histoire d'amour. Par ses images évocatrices, la romancière parvient à recréer l'univers si particulier du Pays des Merveilles, allant même à lui donner un certain sens. En tant que prequel, elle parvient à justifier quelques éléments de l'oeuvre originale sans jamais la dénaturer. Les amateurs de Lewis Carrol devraient donc trouver leur bonheur dans ce prequel original qui, dans sa fin innovante, parvient même à réinventer les aventures d'Alice au pays des Merveilles.

Le tout est peuplé d'une multitude d'idées et de trouvailles. Je pense notamment au métier de flouturière qui, comme son nom l'indique, mélange ceux de fleuristes et de couturière. Alaïs excelle dans cet art et de nombreux passages nous le prouvent. Son rapport aux fleurs et sa façon de les travailler pour en faire des robes sublimes est l'un des aspects les plus originaux du roman. J'ai adoré les nombreuses fleurs qui nous sont présentées, leurs aspects enchanteurs, leurs différents caractères et leurs utilisations.

Quand on passe du temps dans un univers aussi immersif, forcément il passe assez vite. D'ailleurs, il est incarné dans un personnage en chair et en os, sorte d'entité toute puissante et omnisciente, à qui on ne peut jamais se fier. le temps était déjà malmené dans Alice de l'autre côté du miroir où la Reine Blanche était capable de se souvenir du futur. Ici, ce pouvoir est en possession du chapelier, quelques fois victimes de visions prophétiques. Chaque personnage possède un don étrange, que je préfère vous laisser découvrir par vous-même. Outre le temps, la thématique du destin est abordée. Comment échapper à sa destinée quand elle ne nous promet que malheurs et douleurs ? En détournant le cliché de l'élue, Mérida Reinhart plante les fondations d'une tragédie tout en douceur, basculant de la merveille au cauchemar, de la blancheur au sanglant.

Seul bémol : Fin de Partie manque de temps. Face à un roman d'un tel potentiel, j'avais besoin de plus. Il est trop court et méritait d'être plus développé, notamment la transition d'Alaïs vers une noirceur inévitable ou le personnage de la Reine Blanche, à peine esquissé et laissant derrière lui une certaine frustration. À cause de cela, j'avais l'impression qu'il me manquait un élément, d'être passée à côté de quelque chose dans la dernière partie pourtant réussie. Si l'autrice évite de tomber dans le piège trop flagrant du triangle amoureux, j'aurais préféré qu'elle ne s'encombre pas du béguin évitable et passager d'Alaïs pour un tiers personnage en début de roman, pour plutôt bâtir dès le début l'histoire d'amour qu'elle choisit de suivre ensuite. Des « problèmes » facilement corrigeables en développant davantage l'intrigue, donc. Heureusement, la fin du roman rattrape tout ça. Elle donne tout son sens à l'oeuvre et son titre judicieusement trouvé, replace ce prequel dans l'univers de Caroll et toutes ses particularités, allant jusqu'à réinventer l'original. Rien que pour ce final qui vous mettra le cerveau à l'envers comme de l'autre côté d'un miroir, Fin de Partie réussit son pari.
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Bien que n'étant pas fan d'Alice au pays des Merveilles, la lecture fut assez divertissante. La réécriture de l'histoire montre de nouveaux aspects de Wonderland et rend certains personnages plus attachants. La romance entre Alais et le chapelier est assez inattendue mais très belle.

Reçu à Noël, j'étais assez curieuse et impatiente de le lire !
Il faut dire que le métier de flouturière et les premières lignes qui racontent la vie d'Alaïs m'avaient déjà enchantée quand j'ai découvert ce roman. Amadouer les fleurs pour les coudre, quelle idée géniale ! Et il est vrai que je suis entrée dans l'histoire avec facilité grâce à ces premières pages surprenantes.

L'univers est riche en personnages et en détails repris du conte initial, et j'ai aimé découvrir peu à peu les réécritures de chacun d'entre eux. J'ai d'abord eu un petit faible pour le roi de coeur, avec la tristesse ensuite de constater qu'il ne reste pas bien longtemps.

J'ai donc profité de cette visite au Pays des Merveilles avec les autres personnages. L'histoire en elle-même est sympa et permet de développer les relations entre les personnages (surtout certains !). La révélation finale et les rapports au Temps sont bien trouvés et rendent le tout encore plus original, en plus d'offrir de la richesse au royaume (et un équilibre final émouvant) !

J'aurais juste aimé des personnages plus complexes, au cheminement et au caractère plus creusés. L'évolution d'Alaïs est intéressante malgré tout, en particulier dans son désespoir qui la rend humaine (puis monstrueuse). Et certains personnages subissent un sort pour le moins dramatique mais touchant, comme le roi blanc, le chapelier, la souris et le lapin blanc.

Autre bémol, aussi : la présence de quelques scènes qui ressemblent un peu trop à des flèches "par ici" et "par là" en remettant les personnages sur les railles de l'histoire (ça aurait pu être drôle en référence aux versions du conte qui ont ce genre de pancartes, mais je crois que ce n'était pas volontaire ici). Je pense notamment au roi blanc et au griffon, qui arrivent trop à point nommé pour relancer l'intrigue.

Du coup, même si je suis tatillonne, je pense que ce roman ravira tous les fans d'Alice au Pays des Merveilles ! ❤️

Ce roman nous raconte le passé de la reine rouge d'Alice au pays des merveilles. En tant que grande adepte de ce conte et de cet univers, je ne pouvais qu'être impatiente de découvrir cette réécriture ! Et je n'ai pas été déçue.

Alaïs est une talentueuse flouturière : elle amadoue les fleurs pour en faire de merveilleuses robes qu'elle vend dans sa petite boutique, à côté de celle de son meilleur ami, Hatta le chapelier. Mais sa vie bascule le jour où le roi rouge lui demande de réaliser une robe pour la cruelle reine blanche …

J'ai beaucoup aimé l'univers de ce roman, à la fois enchanteur, fantasque et foisonnant. C'est une belle réinterprétation du pays des merveilles de Lewis Carroll, pleine d'imagination, on y entre comme dans un rêve doux et coloré … D'autant plus que le style de l'auteure est fluide et agréable.

Ce qui m'a le plus plu, c'est la place des fleurs dans cet univers étrange, j'ai notamment trouvé la confection des robes fleuries très poétique et inventive !

À mes yeux, l'autre point fort de Fin de Partie est la réinterprétation des personnages du conte de Lewis Carroll. de la reine rouge au chapelier, en passant par le chat de la lune, on y retrouve ses figures emblématiques avec un nouvel éclairage sur leur vécu et leurs motivations profondes. La trajectoire d'Alaïs et sa relation avec Hatta sont particulièrement émouvantes.

Malgré quelques passages que j'ai eu du mal à comprendre, l'intrigue est bien ficelée et la fin vraiment remarquable. C'est une belle réécriture, à découvrir absolument si vous aimez l'univers d'Alice au pays des merveilles 😉