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EAN : 9782253243779
264 pages
Le Livre de Poche (06/03/2024)
3.5/5   38 notes
Résumé :
Publié sous le titre "Neige des lunes brisées " chez Mémoire d'Encrier (30/05/2022)

Quand une communauté indienne au bout des terres habitées découvre
que la civilisation s'est effondrée.
Au nord du Canada, dans une petite réserve indienne anichinabée, on chasse et on stocke des vivres à l'approche de l'hiver. Lorsqu'une panne d'électricité générale survient, peu s'en émeuvent.
Mais, au fil du temps, l'absence de moyens de communi... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (18) Voir plus Ajouter une critique
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À l'approche de l'hiver, une petite communauté anichinabée au nord du Canada s'organise pour le passer au chaud et avec suffisamment de vivres. Les membres les plus anciens de la tribu ont connu autrefois un autre mode de vie, plus traditionnel et sur d'autres terres, avant de se voir déplacés par les autorités. Ils transmettent aujourd'hui leurs savoirs à qui le désire, comme Evan et sa femme Nicole ; mais ce n'est pas le cas de tous, certains appréciant avec intérêt les avantages d'une vie plus moderne.
Lorsqu'une panne d'électricité survient, la petite société s'organise pour gérer cette petite crise passagère. Mais lorsque toutes les communications se trouvent les unes après les autres coupées, que l'approvisionnement alimentaire provenant du sud n'arrive pas, la panique commence à monter. L'irruption d'un groupe d'étrangers, fuyant une société au bord du chaos pour chercher asile, finit de distordre les liens de la tribu en proie aux doutes et à la peur.
Comment la communauté va t-elle réagir face à ce nouveau fléau ?

Friande de roman-fiction dystopique et post-apocalyptique, j'ai eu grand plaisir à découvrir Waubgeshig Rice et son roman. Un grand merci à Babelio qui me l'a fait découvrir dans le cadre de son opération Masse critique et aux Éditions Les Arènes qui ont publié La lune de l'âpre neige dans leur collection Equinox.
Ce roman plutôt sombre nous fait découvrir avant tout un mode de vie, la culture d'une communauté autochtone axée sur des valeurs d'entraide et traditionnelles, en lien étroit avec la terre et la nature, mais se reposant de plus en plus avec le temps sur les nouvelles infrastructures mises en place, comme électricité fournie par le barrage ou l'accès à Internet. le bouleversement induit par "l'évènement de fin du monde" sur la tribu ramène ses membres à leurs fondamentaux et leurs capacités résilientes, non pas en mode survivaliste mais bien en mode culturel.
L'histoire bien rythmée se développe avec efficacité et laisse monter la tension jusqu'au final. Cette dernière reste avant tout psychologique et, même si certains passage sont durs, l'auteur privilégie la suggestion à la description, et cela fonctionne parfaitement !
Une suite à envisager à cet ouvrage peut-être ? Waubgeshig Rice y réfléchit et sûr, je suis l'affaire de près et la lirai avec enthousiasme !

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« - Ils disent que c'est la fin du monde. L'électricité est coupée et y a plus d'essence et personne n'est venu du Sud. Ils disent que la nourriture s'épuise et qu'on est en danger. Il y a un mot qu'ils utilisent aussi : ah… poc… ah…
- Apocalypse?
- Oui, apocalypse! Quel mot niaiseux. Je peux te dire qu'il y a pas de mot comme ça en ojibwé. Eh bien, j'ai jamais entendu un mot comme ça, pas de mes aînés, en tout cas. »
La vieille tante Aileen, la plus âgée de la communauté Anishinaabe, tance son neveu Evan Whitesky sur le vocabulaire employé pour décrire la catastrophe annoncée d'une panne généralisée d'électricité qui touche le territoire ontarien. le Sud urbanisé contre le Nord rural, la civilisation blanche contre le mode de vie amérindien. Neige des lunes brisées, une expression qualifiant la neige du mois de février en langue anishinaabemowin, raconte ce choc des cultures opposant deux nations dans la perte d'un confort acquis depuis plusieurs générations. Et au sein même de la communauté autochtone, plutôt bien préparée habituellement à ce type d'événement, nombre de conflits finissent par éclater à mesure que la crise perdure et que l'arrivée d'un groupe de fuyards venus du Sud chamboule l'équilibre social maintenu avec peine par le Conseil de bande.
Une dystopie que l'on pourrait voir se produire dans un futur pas si éloigné et qui amène son lot de réflexions sur l'entraide humanitaire et notre civilisation fragilisée par la haute technologie. Drôle de coïncidence, car elle précède le roman Une machine comme moi de Ian McEwan que je lis présentement, venant hanter ma lecture, comme un rappel entre romanciers contemporains.
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Waubgeshig Rice, né en 1979, est un auteur anishinaabe originaire de la réserve de Wasauksing, aux abords de la Baie Georgienne au Canada. A 17 ans il quitte sa communauté du nord de l'Ontario afin de prendre part à un échange étudiant au nord de l'Allemagne. Il écrira alors pour des journaux canadiens sur son expérience en tant qu'Anishinaabe dans un pays européen. Aujourd'hui, son oeuvre reste largement construite à partir de ses expériences en tant qu'Autochtone ici et ailleurs, mais aussi d'éléments d'histoires racontées par les aînés de sa communauté. Diplômé en journalisme il a travaillé pour différents médias canadiens avant de devenir vidéo journaliste pour CBC News à Ottawa. La Lune de l'âpre neige vient de paraître.
Au nord du Canada, dans une petite réserve indienne anishinaabe, on chasse et on stocke des vivres à l'approche de l'hiver. Une panne d'électricité générale survient, suivie d'autres pannes rendant impossible tous les moyens de communication avec l'extérieur et la diminution des stocks de nourriture fait monter la tension. L'inquiétude s'installe. le conseil de la tribu tente de gérer la situation. Des clans se forment. Puis des étrangers viennent chercher refuge dans la réserve : le monde semble avoir sombré dans le chaos. Les mois passent, les conditions climatiques se durcissent, les premiers décès adviennent. L'affolement gagne du terrain. Les habitants comprennent que la plus grande menace ne vient pas du dehors mais de la communauté elle-même.
Ce résumé de l'éditeur est comme la bande annonce de nombreux films, un montage serré mettant en avant les points forts du machin, sauf que le film visionné, vous constatez que ces points sont tellement noyés dans un vide consternant qu'ils en sont devenus quasi invisibles.
Et c'est vraiment regrettable car il y avait matière à pondre un bon roman ; le pitch de départ est excellent, tout ce qui fait notre monde moderne s'arrête : internet, téléphone, électricité etc., une société aux origines ancestrales sensée se retrouver face à cette épreuve aggravée par les conditions climatiques extrêmes auquel viendra s'ajouter un élément extérieur, un petit groupe d'étrangers venus se réfugier là pour fuir le chaos furieux de la grande ville et faire exploser la cohésion fragile de nos autochtones ? Sympa, non ?
Hélas, Rice ne fait qu'aligner des banalités les unes derrière les autres. Comble, même les traditions anishinaabe sont escamotées ! Aucun sentiment, aucune émotion, les faits qui pouvaient donner des scènes grandioses sont réduits à des ellipses au point que parfois j'ai pensé avoir sauté des lignes ou des pages. Un vide abyssal désolant. Un roman qui ressemble à un plat sans saveur et que vous devez manger froid !
Pour conclure moins méchamment, un gentil bouquin pour les gentils lecteurs peu friands de sensations fortes…
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Lu dans le cadre du Prix des lecteurs Livre de poche polar/thriller

On n'est pas loin du coup de coeur ! J'ai dévoré ce roman. Pas un polar, ni vraiment un thriller, mais plutôt un roman mêlant fin du monde, scénario catastrophe et survivalisme, dans la réserve des Anichinabés au nord du Canada. le réseau téléphonique disparaît en premier, puis l'électricité... comment continuer à vivre, en espérant (ou pas) un retour à la normale ? Comment accueillir les personnes extérieures qui essaient de trouver refuge dans la communauté ?

L'auteur, issu des Premières Nations, était journaliste avant de se consacrer à l'écriture. Il est clairement assez rare de lire sur cette thématique, donc merci aux éditeurs qui ont pris ce parti. Waubgeshig Rice aborde à la fois la question du génocide commis par les colons, le maintien des traditions et de la langue de son peuple, ou encore le fait de subvenir à ses besoins par la chasse et la pêche.

La tension monte petit à petit, et mon seul regret est que certaines choses soient survolées (certaines morts, par exemple : on s'attend à une "enquête" et finalement, rien du tout !), et la fin arrive très (trop) vite. Je m'intéresse beaucoup aux questions d'écologie et d'autonomie, et ça met clairement un coup de pieds aux fesses pour aller en ce sens !

J'ai appris que l'auteur avait écrit un autre roman, qui se déroule à la même période et qui explique mieux "l'apocalypse" connu par les protagonistes. J'ai très hâte de le lire !
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Un roman post-apocalyptique dans une réserve indienne du Nord Canadien, voilà qui est alléchant.
En automne, les Anichinabés qui ont conservé quelques coutumes de la tribu, chassent pour faire des provisions pour l'hiver. Evan est de ceux-là. Il prend soin de sa petite famille et prévoit aussi de partager sa chasse avec d'autres membres du village. Quand les ampoules électriques s'éteignent, tous grimacent mais c'est tellement courant que chacun continue de vaquer à ses occupations. Non seulement l'électricité ne revient pas mais tous les moyens de communication sont coupés. Plus de téléphone, plus d'internet ! Comme la situation perdure, il faut remettre les vieux générateurs en route et faire face aux inquiétudes de la population. le supermarché est pris d'assaut et bientôt dévalisé. La sagesse des anciens ne semble plus avoir d'effets. Quelques "jeunes" dont Evan essaient d'apaiser les tensions et d'organiser la vie au mieux. La venue d'étrangers enveniment les relations de tous. D'autant que l'on ne sait pas bien ce qu'ils veulent. Pas d'espoir de retrouver une vie normale puisque la ville la plus proche semble en plein chaos.
J'attendais des façons de réagir différentes de nombreux autres romans post-apocalyptiques du fait de la difficulté première de vivre dans cette réserve. Je pensais que la communauté habituée aux conditions de vie difficiles serait plus soudée. L'occasion était belle de mettre en avant la civilisation anichinabée. Je suis restée sur ma faim. le roman ne se distingue pas vraiment de tout ce qui a été écrit jusqu'à présent.
Dommage, une opportunité ratée.
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critiques presse (1)
LeMonde
29 août 2022
Une communauté amérindienne soudain livrée à elle-même. Et l’auteur, journaliste canadien anichinabé, de livrer une réflexion sur les limites du progrès.
Lire la critique sur le site : LeMonde
Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
Mieux vaut de la mauvaise viande d’orignal que de la bonne charcuterie industrielle.
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La croûte de neige qui craque sous ses pas est plus épaisse que ses raquettes. Des éclats de glace virevoltent chaque fois qu'il lève le pied. Mais une fine neige poudreuse se cache en dessous. Ces conditions lui font penser à cette période précise de l'année. Il y a un mot pour ça, se dit-il, tentant de s'en souvenir à chaque pas sur la neige endurcie. Il lève les genoux plus haut, comme pour donner de l'élan à son esprit. Il contemple les amas de nuages dans l'espoir de voir le mot émerger comme un rayon de soleil à travers le ciel couvert.
- Onaabenii Giizis, prononça-t-il fièrement à haute voix. Neige des lunes brisées.
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– Le monde n’a pas de fin, reprit-elle. Notre monde n’a pas de fin car il a déjà disparu. Il a cessé d’être le jour où les Visages pâles nous ont chassés de notre baie, le jour où ils ont coupé les arbres au sud, pêché tous les poissons et déraciné les populations. Cet espace était le nôtre et ils l’ont détruit. Ils nous ont obligés à nous installer ici, mais ce n’est pas notre univers. Nous nous y sommes malgré tout adaptés. Heureusement que nous savions chasser et cueillir. Nous avons accordé notre rythme à celui de cette terre.
L’ancienne devenait plus véhémente à mesure qu’elle parlait, ses mains frêles volaient pour apporter de l’emphase à son discours.
– Mais ça ne leur suffisait pas. Ils nous ont suivis jusqu’ici, se sont emparés de nos enfants. Notre monde s’est éteint pour la deuxième fois, et ce ne sera pas la dernière. Nous avons déjà assisté à l’apo… Comment disent-ils déjà ?
– L’apocalypse.
– Oui. On l’a vécue et revécue, sans disparaître pour autant. On est toujours là, et on le sera encore sans radio ni électricité. Sans plus aucun Blanc.
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L’esprit des Anichinabés subsistait en dépit des épreuves et des tragédies qui marquaient le sort des nations autochtones. Malgré les hésitations ayant précédé la première nuit de tempête, aucune panique n’aggrava la situation. La survie avait toujours constitué un élément essentiel de leur culture, de leur histoire. Les talents qu’ils avaient su préserver au sein de la réserve inhospitalière qu’on leur avait allouée, si loin des terres généreuses dont ils étaient originaires, constituaient une fierté qu’ils continuaient de chérir, même après des décennies d’oppression. Les aînés entendaient bien transmettre ce savoir aux plus jeunes, du moins à ceux qui étaient disposés à apprendre.
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‒ Quand des jeunes me rendent visite, j’entends parler de fin du monde. Ils disent que la civilisation s’effondre, que le courant ne reviendra pas, qu’on va tomber en panne d’essence et que plus personne ne viendra des régions du Sud. La nourriture s’épuise, on court un grand danger, c’est le… comment disent-ils ? L’apo… L’apoca…
Evan dévisagea sa vénérable interlocutrice.
‒ L’apocalypse ?
‒ Voilà, l’apocalypse ! Quel mot ridicule ! Je peux te dire qu’il n’y a pas d’équivalent en anichinabé. Et je n’ai jamais entendu de terme approchant dans la bouche des anciens.
(p. 203-204, Chapitre 22, Partie 2, “Biboon - Hiver”).
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