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EAN : 9782253104131
448 pages
Le Livre de Poche (27/09/2023)
3.47/5   102 notes
Résumé :
Aux yeux du monde, Lex Gracie est la Fille A. Celle qui s’est échappée à quinze ans de la Maison des Horreurs où ses parents la séquestraient avec ses frères et sœurs.
Elle n’a plus jamais cessé de fuir depuis, mettant un océan entre elle et ses souvenirs. Mais lorsque sa mère meurt et la nomme exécutrice testamentaire, Lex ne peut plus esquiver. Il lui faut décider du sort de la Maison des Horreurs et obtenir l’accord des siens – ce qui signifie les retrou... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (46) Voir plus Ajouter une critique
3,47

sur 102 notes

La narratrice de ce récit, Alexandra, surnommée "Lex", Gracie, est l'aînée d'une famille où les 7 enfants ont été maltraités par leurs parents, surtout le père qui s'est suicidé juste avant l'arrivée des autorités.

Lex qui est devenue avocate d'affaires à New York rentre en Écosse, près de Manchester, à la mort de sa mère, qui a écopé 25 ans de prison et qui l'a désigné comme exécutrice testamentaire.
Comme elle entend transformer la "house of horrors" en un centre à vocation sociale, il lui faut l'assentiment de ses frères et soeurs.

Une occasion pour nous relater par multiples retours en arrière comment tous les enfants Gracie ont souffert de ce père, un fanatique religieux et gravement dérangé.

L'essentiel de cet ouvrage réside, toutefois, dans la description minutieuse par l'auteure de l'évolution fort différente de chaque enfant après sa "libération".
Comment en d'autres termes elles et ils font face à une vie d'adulte responsable.

L'approche psychologique d'un sujet aussi délicat par la jeune avocate Abigail Dean est impressionnante et explique sans doute le succès immédiat outre-Manche de sa première oeuvre littéraire.
Je trouve cependant que les louanges qui figurent en couverture, tels "Fantastic" (Paula Hawkins) et "Sensational" (Richard Osman) légèrement exagérées.

Personnellement, j'estime que dans les 326 pages du récit il y a un peu trop de passages à vide, où il ne se passe rien sans être poétiques pour autant.

Ce roman a probablement été en partie du moins inspiré par une histoire véridique : la terrible affaire des meurtres de la lande ("Moors murders") situé également près de Manchester à Saddleworth Moor, où le couple Ian Brady (1938-2017) et Myra Hindley (1942-2002) ont tué, entre juillet 1963 et octobre 1965, 5 enfants et adolescents entre 10 et 17 ans.
De cette horreur, en 2006, une minisérie de télé a été produite avec le titre "See No Evil" (ne vois pas de mal).
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Il y a des romans pour lesquels la lecture ne va pas de soi, il faut persister, persévérer et on se félicite alors de ne pas avoir cédé à la tentation de le refermer. Ce n'est pas le cas pour celui-ci. J'ai trouvé le début inutilement alambiqué, je ne vois pas ce que cela apporte ici ces aller-retour. La plume n'a pas non plus ce petit quelque chose qui vous pousse à aller plus loin Aucun plaisir donc aucun scrupule à tourner la page définitivement avant la fin. Je vais me contenter de lire les billets sur ce roman.
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Ce livre m'a vraiment donné un sentiment bizarre : autant je peinais dans ma lecture que je trouvais assez fastidieuse par le manque de rythme, autant j'étais pressée d'y retourner pour le poursuivre.

Inspirée de faits réels, l'histoire avait tout pour me plaire sur papier. Alors certes oui, certains passages m'ont, à la fois, plu et horrifié par la cruauté humaine, mais j'ai trouvé cela beaucoup trop long. le livre en format poche compte plus de 440 pages mais pour moi, il aurait très bien pu n'en compter que la moitié.

L'utilisation d'un certain twist qui se révèle quasiment à la fin aurait dû me surprendre et me plaire mais les longueurs m'ont fait perdre ce plaisir. Je pense qu'il m'aurait plus interpellée à l'écran via une série ou un film.

Bref, c'est bien dommage mais ceci n'est que mon humble avis personnel. Alors n'hésitez pas à vous procurer ce livre et à vous forger le vôtre.
Lien : https://www.musemaniasbooks...
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Fille A, Garçon B, Fille B... c'est ainsi que Lex et ses frères et soeurs furent nommés par les journaux à sensation pour préserver un minimum leur intimité quand ces enfants et adolescents furent enfin libérée de la Maison des Horreurs où leurs parents les séquestraient. Lex est la Fille A, l'aînée, celle qui s'est échappée et leur a permis de quitter enfin cet enfer. Au fil des années elle a essayé de se reconstruire et de laisser derrière elle ce passé traumatique. Mais quand sa mère décède et lui lègue sa maison, celle où ils furent enfermés, elle doit revoir ses frères et soeurs pour décider que faire de cet héritage qui les replonge dans leur histoire commune.

Fille A est un roman diablement astucieux et qui malgré son thème terrible ne sombre jamais ni dans le voyeurisme, ni dans le sensationnalisme ou l'horreur utilisée juste pour faire frémir le lecteur. C'est tout en pudeur et à demi mots que l'auteure nous fait petit à comprendre ce qu'ont vécu ces enfants et c'est justement cette retenue qui rend les choses encore plus terribles, certains passages du roman, par ce qu'ils suggèrent étant à la limite du soutenable. Mais ce n'est pas une raison pour s'éloigner de cette oeuvre car il s'agit d'un des romans les plus passionnants que j'ai pu lire sur ce sujet. En effet, ce qui intéresse Abigail Dean ce n'est pas juste ce que les frères et soeurs ont vécu mais bien aussi ce qu'ils sont devenus ensuite. A travers les voix de chacun des membres de la fratrie, le récit mêle ainsi 2 trames narratives, l'une nous faisant petit à petit découvrir l'histoire des enfants jusqu'à leur libération et l'autre ce qu'ils sont devenus ensuite.

On y voit la dérive d'un père entrainant dans la folie toute sa famille, d'abord raté un peu marginal, faisant vivre femme et enfant dans la pauvreté, puis prédicateur fervent, comme si la religion était le seul espoir qu'il avait encore de briller, basculant petit à petit dans la paranoia la plus complète et édictant des règles de plus en plus intenables jusqu'à l'horreur. Ces pages sont à la fois révoltantes, on se demande comment personne n'a rien vu, comment et pourquoi cette folie n'a pas été arrêtée à temps, et en même temps terriblement banales dans ce qu'elles révèlent de l'emprise qu'un homme violent et manipulateur peut avoir sur toute sa famille. En parallèle on fait connaissance avec chacun des membres de la fratrie, chaque histoire étant bien différente selon l'âge des enfants et la position qu'ils occupaient dans la famille (plus ou moins en révolte contre leur père ou au contraire se rangeant de son côté pour se protéger). C'est glaçant, surtout quand on réalise l'ampleur des dommages infligés par une telle enfance et la manière dont la société a ensuite cherché à protéger les enfants et à leur redonner un cadre de vie "normal" si tant est que ce soit possible. Malgré l'horreur de son thème, Fille A est un roman qui arrive à rester lumineux, à garder l'espoir et même à faire naître la poésie dans les situations les plus abjectes, sans doute grâce à sa magnifique héroïne, cette Lexie adolescente devenue jeune femme, déterminée, résolue à s'en sortir, brillante malgré ses failles. C'est un livre qui est parfois un peu compliqué à suivre, l'auteure procédant par petites touches en entremêlant les histoires, loin du suspens à tout prix de certains thrillers, mais je n'ai pas pu le lâcher tout au long de ma lecture et surtout il s'est révélé totalement bouleversant. Je n'avais pas du tout vu venir le renversement final et il m'a laissée sans voix et encore plus révoltée.

Une très belle découverte malgré un thème qui aurait pu vite basculer dans le sordide, un roman magnifiquement construit et maîtrisé. Pour une première oeuvre, je suis épatée par le talent de Abigail Dean et sa capacité à s'emparer d'une telle histoire et à la traiter de manière à la fois totalement crédible et passionnante. Une auteure à suivre et un livre à ne pas rater si vous avez le coeur suffisamment accroché !
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Comment tenter d'effacer le passé quand on a vécu l'enfer sous le toit familial ?

Oublier pour mieux se reconstruire : c'est la dure tâche qu'Alexandra Gracie (Lex) essaie de réaliser au quotidien. Depuis qu'elle s'est enfuie de la maison familiale âgée de 15 ans, elle a appris à vivre comme n'importe quelle adolescente de son âge même si pour son éducation elle a dû rattraper ses lacunes. Grâce à de nouveaux parents adoptifs mais surtout à une psychiatre dévouée surnommée Dr.K elle a pu reprendre une vie quasi normale et penser à son avenir. Pour toutes les personnes qui ont découvert avec effarement le sort de ces sept enfans séquestrés par leurs parents pendant plusieurs années à travers les différents médias , la maison a été rebaptisée la Maison de l'horreur et Lex est devenue la fille A.
Alors oui, par moment, elle a besoin de flirter avec la réalité quand de douloureux souvenirs l'assaillent.
Après avoir fui l'enfer du foyer familial , le décès de Mère en prison va subitement la ramener quinze ans plus tôt et l'obliger à prendre contact avec ses frères et soeurs dans le cadre d'un projet pour réhabiliter leur ancienne maison.
Une difficile mission qui va la replonger dans un passé qu'elle tente désespérément d'enfouir dans les tréfonds de son esprit.

Il y a beaucoup d'émotion qui suinte des lignes de ce récit incroyable. Via de multiples aller retour temporels Lex, notre narratrice tout au long du roman, nous replonge comme elle dans ces terribles épisodes où un père bascule dans une folie quasi mystique alliée à une violence totalement déraisonnable envers ses enfants.
Totalement sous son joug, les enfants vont progressivement être enfermés, éloignés de toute civilisation et de toute éducation. Quelques livres cachés et beaucoup d'imagination seront les seuls moyens pour s'extraire de leur malheureuse condition.
J'ai beaucoup aimé cette histoire qui fait la part belle à la lente reconstruction d'une enfant détériorée tant physiquement que mentalement.
Alors oui, le récit peut sembler parfois chaotique mais il n'est que le reflet de la psyché encore instable d'une femme qui a l'avenir devant elle grâce à une grande intelligence, une formidable volonté mais qui reste fragile quand son passé la rattrape.
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critiques presse (1)
Actualitte
05 septembre 2022
Suspense, écriture au cordeau, un vrai page turner, d'autant que ce roman glaçant est inspiré d’une histoire vraie.
Lire la critique sur le site : Actualitte
Citations et extraits (16) Voir plus Ajouter une citation
– Arrête de rire, Lex, Lex… »

Il traversa la chambre et me saisit à la gorge. Sa paume écrasa l’amas de tubes et d’os. Pendant une seconde, pas plus, juste pour me montrer qu’il en était capable. Dès qu’il me lâcha, je descendis du lit, en toussant.

« Arrête, dit-il. Lex… Lex, s’il te plaît. »

Il tendit les bras vers moi, tout son corps cherchait l’apaisement. Mais comme toujours, les sentiments n’atteignirent pas son visage. Je pris appui contre le mur, aussi loin de lui que possible. La sueur se déplaçait dans mes cheveux, dans mon dos. Sur ses pattes d’insectes. »

Ne réveille pas Ana, dit-il. S’il te plaît.

– Certaines choses… » J’attendais que mon corps cesse de convulser, assez longtemps pour que je puisse mettre les choses au point. « Lesquelles, par exemple ? Le fait que tu étais pressenti pour monter sur le trône ? Sincèrement… le fils de Père ?

– C’est injuste.

– J’ai toujours pensé que tu serais notre sauveur. J’ai attendu. Je me disais : il n’est même pas attaché. D’un jour à l’autre maintenant. Quand il aura dix-huit ans. Dès qu’il pourra partir de son plein gré.

– J’ai essayé, Lex. Quand on était petits. Tu t’en souviens ? Quand je pouvais encore. Mais à ce moment-là… Le courage me manquait. »

Nous nous observâmes, de part et d’autre du lit. Il paraissait ratatiné maintenant. Ethan, avec son manque de courage et son visage qui attirait la compassion.

« Ce n’est pas le souvenir que j’en ai, dis-je. Ce n’est pas du tout le souvenir que j’en ai. »
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La pauvreté s’insinua dans nos vies comme le lierre envahit une fenêtre, assez lentement pour qu’on ne le remarque pas et puis, du jour au lendemain, il était si dense qu’on ne voyait plus dehors.
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Papa voulait que je vienne dormir à la maison, quelques nuits au moins. « Tous ces contacts avec ta famille, je ne sais pas si c’est bon pour toi. » C’était un vieux débat, qui resurgissait lors des occasions spéciales. Papa avait passé toute l’année précédente à protester contre ma présence au mariage d’Ethan. Quand ils m’avaient adoptée, mes parents s’étaient éloignés le plus possible de Hollowfield, et même si Maman affirmait qu’elle avait toujours voulu vivre plus près de la mer, je les soupçonnais d’avoir cherché à m’éloigner de cette région. A leurs yeux, le passé était une maladie que mes frères et sœurs portaient encore en eux. Une simple conversation suffisait à être contaminé.
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Le passé était l’un des rares pays étrangers qu’aucun de nous deux ne voulait visiter.
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Assise par terre, contre le mur, les jambes étendues devant moi, je tenais ma gorge, là où ses mains s’étaient refermées ; je serrai et relâchai, confiante dans le contrôle de mes doigts, mes muscles obéissant au cortex moteur. Je continuai un moment, jusqu’à ce que je commence à y prendre plaisir, et retournai me coucher.
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