Cet essai de vulgarisation scientifique sur la génomique est sorti peu de temps avant le décodage complet du génome humain. L'auteur a choisi de manière assez originale de parler d'un seul gène sur chacun de nos vingt-trois chromosomes. Ces gènes ne sont évidemment pas choisis au hasard, et permettent d'aborder toutes les questions brûlantes sur le sujet : maladies héréditaires, déterminisme biologique et libre arbitre, organismes génétiquement modifiés, darwinisme social, clonage, etc.
L'auteur manifeste beaucoup d'enthousiasme pour tous les progrès de la science dans le domaine, et s'agace de la méfiance que suscite la génétique auprès du grand public, estimant que ses ratés sont exagérément montés en épingle, et que les bienfaits qu'elle pourra apporter dépassent de loin ses inconvénients.
Les questions soulevées sont intéressantes, les pistes de réflexion aussi. Toutefois, le déterminisme biologique et la vulgarisation font souvent mauvais ménage, et on en vient à se demander si l'auteur pense réellement que les hommes sont prédestinés génétiquement à porter des pantalons. Comme le domaine évolue rapidement et que le livre date de 2003, certaines idées sont sans doute dépassées aujourd'hui (sans maîtriser parfaitement le sujet, il me semble que celles sur l' « ADN-poubelle » ont été revues depuis).
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Facile de lire, passionnant et cristallin dans ses explications. Réellement avec se comprend ce qui est le génome et pourquoi de sa potentialité et intérêt scientifique et social. Dans ce deuxième aspect, les aspects éthiques et de pouvoir qu'ils enferment les capacités qui aujourd'hui sont seulement aperçues, il fait que la science se convertit en beaucoup de points en conscience.
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Le premier marqueur génétique de Plomin, le IGF2R sur le bras long du chromosome 6, n'est pas exactement, à première vue, un bon candidat au titre de « gène de l'intelligence ». Sa première prétention à la célébrité, avant que Plomin ne l'ait corrélé à l'intelligence, était d'être associé au cancer du foie.
Pour le philosophe Tony Ingram, le libre arbitre, c'est ce que nous prêtons aux autres – il semble que nous ayons un préjugé intérieur nous faisant attribuer un libre arbitre à tout le monde et tout ce qui nous touche de près, depuis le moteur de hors-bord récalcitrant jusqu'aux têtes à claques qui ont hérité de nos gènes.
Steven Pinker [...], tout en adhérant à la théorie du gène égoïste, a choisi de ne pas avoir d'enfants, et ne s'est donc pas fait faute de dire à ses propres gènes égoïstes d' « aller se faire voir ».