J'ai quitté l'Angleterre pour deux raisons : c'est que d'abord le climat ne me convient pas, et qu'ensuite j'ai besoin d'être sur le continent pour mon dictionnaire de la langue. D'ailleurs, je n'aime pas un pays où il y a plus d'apothicaires que de boulangers, et où l'on ne trouve de fruits mûrs que les pommes cuites. Les Anglaises sont belles, mais ont deux bras gauches.
Le temps est le rivage de l'esprit ; tout passe devant lui, et nous croyons que c'est lui qui passe.
L'homme, ici-bas, n'a pas reçu de provisions pour l'immortalité : c'est un voyageur qui finit avec sa route. Si, par un concours de causes assez rare, sa carrière se prolonge, le trésor des sensations et des plaisirs, des souvenirs et des idées, s'épuise, et l'homme, voyageur dépouillé, va se perdre et s'éteindre dans les déserts.
Les Français, las de se gouverner, se massacrèrent ; las de se massacrer au-dedans, ils subirent le joug de Bonaparte, qui les fait massacrer au-dehors.
L'homme passe sa vie à raisonner sur le passé, à se plaindre du présent, à trembler pour l'avenir.