Les Mauves

Montfort-l'Amaury, un soir de retour de vacances.
La route est parsemée de cadavres. Walter Springfield 
et sa magnifique épouse, Sophie de St-Léger, prennent en stop deux individus. Ils croient comprendre…
Une longue nuit commence.

L'écriture du roman, Les Mauves, est une écriture attentive, qui s'imprègne avec intelligence du « thriller tragi-comique » afin de déployer et provoquer ainsi, la belle unicité du roman.

L'écriture est ici sensualisée par un aspect cinématographique indéniable, qui amène clarté de lecture, et images aisément saisissables. À ces images, et comme pour les faire vibrer, se mêle la présence du monde musical, aussi bien la poétique que l'instrument en lui-même, qui sont des éléments fondateurs de l'écriture de l'auteur.

Les Mauves, de Benoît Rivillon est un roman renseigné, et engagé. L'auteur arrive à bien se saisir de certains faits et enjeux de nos sociétés actuelles, qui sont soit directement exprimés, soit existants d'une manière plus profonde au sein du roman, comme un grondement sourd, qui remonterait à la surface. le titre lui-même, n'est pas un titre anodin, ce que vous comprendrez lors de votre lecture.

Les Mauves, du nom donné à deux des protagonistes du récit, nous fait basculer dès les premières pages du quotidien banal d'un couple bourgeois rentrant de vacances, dans une atmosphère étrange et angoissante digne de Mickael Haeneke.
C'est la violence qui est racontée, mais toujours latente : celle de la menace réelle ou imaginée, celle des représentations sociales qui s'interposent entre les automobilistes et les deux auto-stoppers qu'ils rencontrent sur leur route et avec lesquels ils rentrent finalement chez eux. Les « mauves » : deux hommes que le couple ne parvient jamais à cerner, « mauvais » ou « beauf », sans que l'on ne sache de quel côté doit pencher le jugement. Sur fond de cette ambiguïté, le drame se joue dans la demeure en une nuit. Il sera mené implacablement à son terme.
Par son écriture scénaristique et visuelle, Benoît Rivillion nous plonge au coeur des mécanismes de la violence que nous suivons, à la fois perplexes et fascinés, de la première à la dernière ligne.

Lien : http://lescahiersdelegare.fr..