Le sociologue n'étudie pas ces complexus psychiques, il laisse ce soin au psychologue. Et si, dans la phénoménalité psychologique il distingue entre l'interaction idéologique et l'interaction sentimentale en les faisant suivre toutes deux de leur conséquence nécessaire, l'action sociale, ce n'est pas pour opposer les idées pures aux sentiments et ceux-ci aux volontés, mais bien plutôt pour marquer le passage de la découverte première d'une connaissance à sa diffusion de plus en plus large et, par suite (l'expérience collective opérant sur un nombre accru de cas), à sa certitude et à sa domination de plus en plus grandes et assurées. Et c'est à ce dernier trait, au caractère plus obligatoire
Le phénomène social apparaît, selon le point de vue auquel on se place, soit comme une complication, soit comme une transformation du phénomène vital dont il procède directement, puisqu'il est, par essence, une suite de rapports intercérébraux. En effet, tantôt nous jugeons que le fait social s'associe au fait vital et tantôt nous estimons qu'il s'y substitue. Dans le premier cas, nous le considérons d'une manière abstraite, dans le second nous le voyons tel qu'il tombe sous nos sens dans ce qu'on appelle la réalité sociale concrète. Il en est de même du phénomène vital par rapport au phénomène chimique, et do celui-ci par rapport au phénomène physique.