Lecture ardue et passionnante à laquelle je reviendrais en piochant des petits bouts. Un "vie quotidienne" de qualité qui va droit à l'essentiel, enrichi de beaucoup de témoignages, d'extraits de journaux et de correspondance, mais qu'il faut détacher de temps en temps de l'époque à laquelle il a été écrit, en 1948. J'ai particulièrement apprécié que l'auteur ne traite pas Napoléon comme un héros. Sa figure domine, évidemment, mais celle du peuple lui tient tête !
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Un jour, un chroniqueur aux gages du gouvernement essaiera de nous démontrer qu'il "n'existe pas de censure en France... que la liberté de la pensée est la première conquête du siècle et que l'Empereur veut qu'elle soit respectée ". Voilà certes une affirmation bien difficile à concilier avec les exploits des virtuoses de l'échoppage. Ce qu'on peut retenir de leur action, c'est qu'elle s'exerça beaucoup plus dans le domaine politique que dans celui des mœurs, où le public jouait lui-même le rôle de censeur. Fort large d'idées dans la vie, il se montrait, en effet, d'une pudibonderie chatouilleuse dès qu'il mettait le pied dans un théâtre. "On veut absolument des vertus sur la scène, reconnaît Geoffroy, parce qu'il faut bien qu'il y en ait quelque part... "