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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Troisième roman que je lis de cet auteur, après « Moi, Peter Pan », sombre et inventive revisite introspective de l'histoire du garçon qui ne voulait pas grandir, et « Tè mawon », originale dystopie au coeur d'une mégalopole caribéenne m'ayant fait découvrir le concept philosophique de diversalité. Avec « le Livre jaune », Michael Roch présente une autre dimension de son talent de conteur. J'ai trouvé que ce court roman, au style généreux et poétique, avait de nombreux points communs avec les excellents monologues théâtraux de Laurent Gaudé intitulés « Onysos le furieux » et « le Tigre bleu de l'Euphrate ». Il y a dans « le Livre jaune » cette même verve épique, cette moëlle lyrique d'un texte qui se lit comme un voyage alchimique où le Moi doit faire face à ses facettes les plus effrayantes.

Un pirate au nom fameux s'échoue au bord d'une contrée nouvelle, aux portes de la mort, pense-t-il. Ce sont les rivages de Carcosa, la Cité d'Ailleurs. Bientôt guidé par un perspicace et vieil aveugle au phrasé étrange nommé Maar, le pirate doit avancer vers le coeur de la cité à la rencontre du Roi en jaune, qui règne sur un empire damné peuplé de créatures monstrueuses. C'est un Roi torturé par ses amours perdues que le pirate découvre, un Roi qui a aimé la même femme que lui, l'insaisissable Ananova. Pourquoi le pirate s'est-il échoué aux portes des Enfers ? Pour retrouver son amour disparu ou délivrer le Roi en jaune de sa malédiction ? Débute alors une quête du souvenir amoureux, une plongée intérieure vers la raison qui fait tenir debout et avancer malgré l'adversité et une mort inéluctable.

« Chaque exilé est un Ulysse en route vers Ithaque » écrivait Mircea Eliade. Car chaque homme doit faire « le chemin vers Ithaque, vers le centre. » C'est le chemin que doit emprunter notre pirate mutilé au coeur meurtri, un chemin sur lequel on doit marcher aussi pour comprendre peut-être des choses sur soi. Une lecture au verbe enluminé et aux images saisissantes, peuplée de références au monde d'ici et d'ailleurs…
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Avec son histoire ne dépassent pas les 150 page le livre jaune que je trouve absolument géniale, arrive a nous faire voyager dans un univers onirique en la compagnie d'un pirate à la recherche d'un trésor mais comme dirait un autre pirate "tous les trésors ne sont pas d'argent et d'or"

Et se livre et riche d'une belle histoire et d'une écriture magnifique avec tous les romans traduit on oublie qu'un roman qui utilise judicieusement le français nous le refais aimait (loin de moi l'idée de critiqué les traducteurs mais quand un livre et pensée a la base en français on apprécie d'autant plus les belle tournure de phase et le choix des mots).

La conclusion du livre m'a beaucoup touché et à changé la façon dont je voyais la vie ainsi je recommande cette courte lecture féerique vous ne le regretterai pas.
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"Je ne t'aime plus, et je ne sais pas pourquoi. "

Ces quelques mots, rencontrés par nombre d'entre nous, et qui ouvre ce récit, suffirent à me happer dès les premiers instants. Comme un écho lointain, je décidais de suivre les pas de celui qui, dès le début de cette fable, se retrouve perdu et errant dans un Ailleurs qu'il ne connait pas.

Qu'il me semble difficile de trouver les mots justes, pour décrire ce que ce livre a été pour moi, et ce qu'il a apporté à mon tissage personnel.

Je refuse de priver un futur lecteur de l'expérience de cette rencontre alors je vais simplement parler de mon ressenti.

Ce livre est un bijou. Il est une fenêtre sur une façon d'appréhender la vie, et la plume de l'auteur excelle à nous faire ressentir ce que ressent celui que l'on suit dans ses errances. On est tantôt dérouté, écoeuré même parfois, par cet Ailleurs organique et tordu, emprunt de solitude et de noirceur, on cherche à trouver notre chemin sans perdre l'esprit et malgré la panique ou l'effroi, on avance.
Puis au détour d'une page nous voilà soudain à épier les prémices d'un délitement, la séparation de deux âmes qui semblaient pourtant vibrer à l'unisson. Car, aussi bien qu'il sait plonger son lecteur dans une débauche d'humeur glauque, lovecraftienne et dans une touffeur oppressante, l'auteur sait nous rendre témoin d'une réflexion sur l'Amour d'une poésie et d'une justesse telle que j'ai dû mettre en pause pour une nuit ma lecture, tant j'avais été touchée par ce que je venais de lire.

Alors oui, la lecture est exigeante car les mots sont tous soigneusement choisis, et les images peuvent sembler chercher à vous perdre, mais croyez-moi, lâchez prise et vous vivrez un instant incroyable qui nourrira les tissages de votre vie de la plus belle et puissante des manières.

Merci pour la traversée.
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Extrait de ma chronique :

"La langue, c'est sans doute la première chose qui frappe quand on ouvre le Livre jaune (et la Geekosophe ne me contredira pas) : ce court roman, véritable "porte sur l'Ailleurs" (page 109 de l'édition poche), est écrit dans une prose flamboyante, riche en images et jeux de sonorité – une prose qui ondoie, pour ainsi dire, en "vagues agitées de volatiles morts, gonflés par la fièvre" (page 17, avec des allitérations en labio-dentales).


Bien sûr, cette prose mêlant abstrait et concret dans un savant effet de floutage ("une architecture démente, mais solide", page 29 ; "son masque forgé de chaos", page 56) lorgne du côté de l'horreur indécise et pourtant prégnante à la Lovecraft : quoi de plus normal pour un texte qui recycle (brillamment) la mythologie de Carcosa, telle que l'ont mise en place Ambrose Bierce puis Robert Chambers ?"


Lien : https://weirdaholic.blogspot..
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Michael Roch prend pour départ le monde du Roi en jaune, esquissé par Chambers, Bierce et même Lovecraft. Là où ces auteurs suggéraient l'horreur en dévoilant quelques fragments, Michael Roch décide d'y consacrer toute sa novella. Et, malgré la belle atmosphère inquiètante, c'est plutôt pour affronter nos propres sentiments. Les affres de l'amour, la jalousie, la perte. En ce sens, il se rapproche plutôt d'Herman Hesse, car le récit prend souvent l'aspect du conte initiatique, de la découverte de soi. À travers son pirate-narrateur, on reconnaît aussi certaines touches des caraïbes qui se fondent dans un tableau souvent macabre.
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Le Livre jaune dépeint le voyage d'un pirate au sein de Carcosa, la Cité d'Ailleurs, où il rencontre le Roi en jaune, qu'il doit délivrer d'une malédiction.
Dans ce récit, Michael Roch fait référence à des écrivains tels que Robert W. Chambers, Dante Alighieri ou Lovecraft pour dépeindre l'introspection et la quête poétique, intérieure et amoureuse d'un personnage qui a perdu le sens de sa vie, en employant le motif de la descente aux Enfers pour caractériser sa perte de repères. le style de l'auteur est riche et retransmet les états d'âme de son personnage.
Le Livre jaune fut une bonne découverte, et il faudra que je lise les autres oeuvres de Michael Roch !
Chronique complète et détaillée sur le blog.
Lien : https://leschroniquesduchron..
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Je ne m'attendais pas à ça, lorsque j'ai entamé le livre jaune. "Ça" : un livre troublant, poétique, onirique, et profondément touchant.
Il me faut bien avouer que j'avais cru comprendre que ce brave Michael Roch faisait dans la littérature horrifique, et qu'après l'avoir vu en conférence aux Imaginales, ce grand gaillard au style décontracté, eh bien... oui, j'imaginais autre chose, et pas cette immense sensibilité. (Je présente donc mes excuses à l'auteur pour ce délit de faciès/style)
Bref, je suis tombée dans cette lecture exigeante, qui, malgré le peu de pages, nécessite d'être très concentré tant la langue est soutenu.
J'en garde un très bon souvenir, comme un songe qui finit bien et dont on regrette un peu de se réveiller.
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Quel plaisir de retrouver la prose de Michael Roch ! Quel plaisir de retrouver la musicalité de ses phrases, la beauté de son vocabulaire. Quel plaisir de retrouver l'onirisme de ses histoires. Quel plaisir d'en découvrir une nouvelle. Dans celle-ci, et après le somptueux Moi, Peter Pan, il nous entraîne de nouveau dans un récit aux confins du rêve, emprunt de poésie et d'envoûtement. Et comme à chaque fois je fus conquise par la précision des phrases et la justesse des propos. L'auteur met à nu des pensées sauvages, des évidences oubliées, qui invitent à l'introspection sans jamais l'imposer. de par son style inimitable, c'est l'art des mots qui coulent et nous emporte. le livre jaune est de ces lectures qui transforment, qui enrichissent... Michael Roch est un grand. de ceux qui comptent et doivent être partagés... Ne passez pas à côté de sa plume...
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Comment parler du Livre jaune ?
J'ai trouvé une métaphore.
L'écriture c'est un peu comme le travail du bois.

Il y a les textes qui ne sont que des buches débitées à la hache.
C'est brutal, plein d'aspérités, d'échardes, peu travaillé.
C'est peu respectueux du lecteur. Les phrases s'emboitent mal. Certains bouts se détachent sans cohérence.
Bref ça ressemble à mes critiques.

Il y a des textes en planches débitées à la scierie.
Oui le contact est plus doux. Le texte peut être même poli mécaniquement.
Mais toutes les planches se ressemblent.
Vites touchées (euh lues) elles sont vites remisées.

Il y a les planches rabotées. Le texte a été travaillé, mais on lui a retiré toutes les aspérités.
C'est lisse, doux au touché. On peut prendre plaisir à laisser trainer ses doigts en surface..
Mais certains abusent du rabot. La planche est fine. Elle ne pèse plus grand-chose dans la main du lecteur.
Elle est belle, claire, mais manque de profondeur.

Et il y a le bois choisi et travaillé à la main par un ouvrier.
Ouvrier ??? Ouvrier ??? me dites-vous...
Savez-vous d'où provient le mot "ouvrier" ?
C'est un mot issu du terme latin « operari » (ouvrer, soit agir, opérer, travailler avec ses mains) et « operarius » (celui qui fait) nous dit Wikipedia.
Oeuvre, ouvrier qu'elle belle proximité n'est-ce pas ?
Revenons à la métaphore.
Le livre jaune est une sculpture de bois travaillée par un ouvrier du mot.
Michel Roch, muni de son ciseau à bois, y a sculpté une histoire onirique.
Il a laissé dans le récit mille renflements, arabesques, détours, courbes, creux, bosses, protubérances et élévations.
Oui on s'y perd parfois et la phrase précédente n'est qu'une mauvaise et pâle imitation des tournures de phrases qui pourraient vous freiner, vous égarer.
Mais laissez vos doigts glisser.
Vous ne saurez au début vers quel recoin sombre ou lumineux ils vous guideront.

Il n'y a pas que la sculpture du récit. Il y a aussi le traitement du bois en surface : le vocabulaire.
Ici point de peinture industrielle, de vernis chimique.
Michel Roch utilise une cire naturelle qu'il a fait pénétrer lentement dans le bois.
Cette cire est généreuse. Le vocabulaire est riche. Les termes sont toujours bien choisis.

C'est bien beau me direz-vous, mais quid du fond, de la sculpture ?
Que vous êtes impatients !

Et bien je vous laisse le découvrir. Je pense que le chemin qui amène à la fin du roman est plus important que le dénouement.
Le chemin commence dans l'obscurité et le dépaysement. Soyez persévérants.
La sculpture est profonde comme les sentiments qui imprègnent le récit.
Michel est un conteur des sentiments.
Lien : https://post-tenebras-lire.n..
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