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Il est rare que je referme un livre en ayant l'impression de ne rien avoir compris, ou presque. le livre jaune se distingue déjà par cette caractéristique…

En quatrième de couverture, on nous parle d'un drame féérique et poétique. Et, en effet, c'est féérique et c'est poétique, mais, sans être capable de dire pourquoi, je n'ai été que sur le bord du chemin. Peut-être m'a-t-il manqué aussi de nombreuses références : j'ai cru, par endroits, voir des références à Peter Pan – ce qui serait d'autant moins étonnant que l'auteur a également écrit un Moi, Peter Pan -, mais les autres m'ont échappé.

La citation choisie pour ouvrir cette chronique est à l'unisson de l'ensemble du texte : tout en images ésotériques. Je ne sais pas ce que sont des « cieux noircis de brumes malades » ; je n'ai jamais vu de cafards assommant des gouttières.

Un peu plus loin dans le texte (p. 42), je crois avoir relu trois fois le passage qui suit : « Mes dents s'étaient cariées d'un temps enclepsydré et la lividité de mon âme teintait mes tempes de nuages violâtres. La vie avait laissé ses entames sur mon visage de bourlingueur ». Les entames en question sont-elles des cicatrices violacées et boursoufflées ? Mais quel lien alors avec la lividité de son âme, et quel effet a voulu créer l'auteur avec ce néologisme « enclepsydré » ?

Bref, j'ai passé plus de temps à me demander ce que les mots alignés et associés voulaient dire qu'à me laisser porter par l'histoire, signe indéniable du passage à travers… Ma rationalité (au moins de façade…) a empêché que j'entre dans ce flux poétique.

J'ai pensé un moment que la magie avait commencé à opérer. Page 77, on attaque une partie titrée Ananova, dans laquelle l'auteur nous décrit d'abord la rupture, puis la relation, et enfin la rencontre. Là, il y a étincelle, les images m'ont parlé davantage. le mystère de la rencontre, le mystère que l'autre constitue – et demeure, puisque jamais nous n'accédons à sa réalité intime, quoi que nous partagions -, le mystère de la fin de l'amour : un temps, j'ai failli parvenir à raccrocher les wagons…

Mais, page 105, débute la quatrième et dernière partie, le Signe jaune. Et là, le peu que j'ai eu l'impression de comprendre va à l'inverse de ce que je crois profondément. Mais je n'ai pas la certitude d'avoir correctement interprété ce que l'auteur a voulu décrire. J'ai cru comprendre qu'il considère que, dans la vie, l'amour serait tout. Mais, à nouveau, les formules permettent toutes les interprétations, comme cette description (p. 114) par le Roi en jaune d'un « oiseau déplumé, la peau blanchie par les vents de la lune, immense à en couvrir les nimbes de la haute atmosphère. Il se traîne du bout de ses métacarpes sur le sol volcanique de la bordure du gouffre de Demhe et regarde la terre comme on regarde l'amour : avec la peur constante de se brûler ».

Puis, page 130 : « [La vie] n'était que le navire voguant à l'improviste sur les mers d'azur et sa voile, sa voile n'était autre que l'amour. […] L'amour est l'unique et bonne raison de faire face et de tenir bon. Il prouve que nous ne sommes pas seuls, qu'il vaut la peine de se battre pour lui ».

Sauf que, justement, même avec l'amour, même dans l'amour, il me semble que nous restons encore seuls. Et que ce n'est qu'en prenant à bras le corps cette solitude primordiale que nous avons une chance d'accéder à l'amour.

Bref, je ne fais pas honneur à ce livre, que je n'ai pas compris. Sa poésie n'est pas pour moi. Et je ne recommanderai pas ce livre aux plus cartésiens de ceux que je connais… Mais mon avis ne dois pas décourager celles et ceux qui, contrairement à moi, pourraient se laisser embarquer dans cette poésie !
Lien : https://ogrimoire.com/2021/0..
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Comment parler du Livre jaune ?
J'ai trouvé une métaphore.
L'écriture c'est un peu comme le travail du bois.

Il y a les textes qui ne sont que des buches débitées à la hache.
C'est brutal, plein d'aspérités, d'échardes, peu travaillé.
C'est peu respectueux du lecteur. Les phrases s'emboitent mal. Certains bouts se détachent sans cohérence.
Bref ça ressemble à mes critiques.

Il y a des textes en planches débitées à la scierie.
Oui le contact est plus doux. Le texte peut être même poli mécaniquement.
Mais toutes les planches se ressemblent.
Vites touchées (euh lues) elles sont vites remisées.

Il y a les planches rabotées. Le texte a été travaillé, mais on lui a retiré toutes les aspérités.
C'est lisse, doux au touché. On peut prendre plaisir à laisser trainer ses doigts en surface..
Mais certains abusent du rabot. La planche est fine. Elle ne pèse plus grand-chose dans la main du lecteur.
Elle est belle, claire, mais manque de profondeur.

Et il y a le bois choisi et travaillé à la main par un ouvrier.
Ouvrier ??? Ouvrier ??? me dites-vous...
Savez-vous d'où provient le mot "ouvrier" ?
C'est un mot issu du terme latin « operari » (ouvrer, soit agir, opérer, travailler avec ses mains) et « operarius » (celui qui fait) nous dit Wikipedia.
Oeuvre, ouvrier qu'elle belle proximité n'est-ce pas ?
Revenons à la métaphore.
Le livre jaune est une sculpture de bois travaillée par un ouvrier du mot.
Michel Roch, muni de son ciseau à bois, y a sculpté une histoire onirique.
Il a laissé dans le récit mille renflements, arabesques, détours, courbes, creux, bosses, protubérances et élévations.
Oui on s'y perd parfois et la phrase précédente n'est qu'une mauvaise et pâle imitation des tournures de phrases qui pourraient vous freiner, vous égarer.
Mais laissez vos doigts glisser.
Vous ne saurez au début vers quel recoin sombre ou lumineux ils vous guideront.

Il n'y a pas que la sculpture du récit. Il y a aussi le traitement du bois en surface : le vocabulaire.
Ici point de peinture industrielle, de vernis chimique.
Michel Roch utilise une cire naturelle qu'il a fait pénétrer lentement dans le bois.
Cette cire est généreuse. Le vocabulaire est riche. Les termes sont toujours bien choisis.

C'est bien beau me direz-vous, mais quid du fond, de la sculpture ?
Que vous êtes impatients !

Et bien je vous laisse le découvrir. Je pense que le chemin qui amène à la fin du roman est plus important que le dénouement.
Le chemin commence dans l'obscurité et le dépaysement. Soyez persévérants.
La sculpture est profonde comme les sentiments qui imprègnent le récit.
Michel est un conteur des sentiments.
Lien : https://post-tenebras-lire.n..
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Troisième roman que je lis de cet auteur, après « Moi, Peter Pan », sombre et inventive revisite introspective de l'histoire du garçon qui ne voulait pas grandir, et « Tè mawon », originale dystopie au coeur d'une mégalopole caribéenne m'ayant fait découvrir le concept philosophique de diversalité. Avec « le Livre jaune », Michael Roch présente une autre dimension de son talent de conteur. J'ai trouvé que ce court roman, au style généreux et poétique, avait de nombreux points communs avec les excellents monologues théâtraux de Laurent Gaudé intitulés « Onysos le furieux » et « le Tigre bleu de l'Euphrate ». Il y a dans « le Livre jaune » cette même verve épique, cette moëlle lyrique d'un texte qui se lit comme un voyage alchimique où le Moi doit faire face à ses facettes les plus effrayantes.

Un pirate au nom fameux s'échoue au bord d'une contrée nouvelle, aux portes de la mort, pense-t-il. Ce sont les rivages de Carcosa, la Cité d'Ailleurs. Bientôt guidé par un perspicace et vieil aveugle au phrasé étrange nommé Maar, le pirate doit avancer vers le coeur de la cité à la rencontre du Roi en jaune, qui règne sur un empire damné peuplé de créatures monstrueuses. C'est un Roi torturé par ses amours perdues que le pirate découvre, un Roi qui a aimé la même femme que lui, l'insaisissable Ananova. Pourquoi le pirate s'est-il échoué aux portes des Enfers ? Pour retrouver son amour disparu ou délivrer le Roi en jaune de sa malédiction ? Débute alors une quête du souvenir amoureux, une plongée intérieure vers la raison qui fait tenir debout et avancer malgré l'adversité et une mort inéluctable.

« Chaque exilé est un Ulysse en route vers Ithaque » écrivait Mircea Eliade. Car chaque homme doit faire « le chemin vers Ithaque, vers le centre. » C'est le chemin que doit emprunter notre pirate mutilé au coeur meurtri, un chemin sur lequel on doit marcher aussi pour comprendre peut-être des choses sur soi. Une lecture au verbe enluminé et aux images saisissantes, peuplée de références au monde d'ici et d'ailleurs…
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Couverture jaune, résumé mystérieux, le livre jaune est intrigant. Je ne regarde pas La brigade du livre, Michael Roch m'était donc peu connu. J'ai vu passer de bonnes critiques sur son précédent "Moi, Peter Pan", qui avait même reçu un prix. J'ai donc lu ce court roman, qui se déguste comme un bon vin, lentement.

L'auteur prend le parti d'une écriture déconcertante ! Le livre jaune est publié dans la collection du labo de Mü, qui est un incubateur à charmantes étrangetés. J'ai eu du mal à entrer le récit. Le style est ciselé, onirique, envoûtant mais peu accessible, surtout dans un premier temps. Et puis on se laisse emporter comme on se laisse emporter par la mer. Le vocabulaire est riche, évocateur et maîtrisé. On sent un réel plaisir à utiliser un style sophistiqué pour jouer avec les textures, les sonorités et les images. Michael Roch insuffle un souffle très organique et visuel dans son oeuvre, l'expérience est troublante mais finit par convaincre.

Nous suivons un mystérieux pirate, peut-être mort, peut-être entre deux états, échoué dans un monde étrange. Il est dans la Cité d'Ailleurs, l'insaisissable Carcosa. Guidé par un Aveugle, il rencontre le redoutable Roi en Jaune. Ce dernier est un personnage vraiment réussi. Impressionnant, il s'impose en quelques lignes comme un être redoutable (et redouté) dont on ne sait rien.

Le court roman regorge de multiples références. L'auteur a une vraie passion pour les univers finement construits et étranges, ceux aussi dont l'imaginaire est peuplé de terreur et d'ombre. Nous avons une touche de Lovecraft dans cette onirique, voire cauchemardesque, vision, avec ses créatures informes et ses références plus directes à des montagnes qu'on hallucine. Bien sûr, le roi en jaune est issu du recueil de nouvelles du même nom écrit par Robert William Chambers. La quête du pirate rappelle celle de Dante, guidé par un homme qui semble tout savoir, à la recherche d'un amour perdu (ou pas).

Le roman est bien rythmé et nous emporte dans l'univers. Certaines parties permettent de nous éclairer un peu plus sur le passé de notre protagoniste et viennent apporter un peu de légèreté face à un début un peu confus. Mais on pardonne facilement une entrée en matière un peu hermétique, disons que nous nous sommes retrouvés dans la même situation que notre brave pirate !

Un roman qui ne tombe pas dans la facilité ! Tout est fait pour déconcerter le lecteur et créer une oeuvre qui se démarque. Doucement inclassable, sorte de fable onirique, parfois initiatique et parfois dramatique, elle échappe aux étiquettes pour luire d'une douce singularité. le style d'une grande maîtrise a tout d'un travail et suffit à lui seul pour tenter cette expérience déconcertante.
Lien : https://lageekosophe.com/
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Suivant le conseil d'un libraire de bon goût, je me suis lancé dans la lecture de ce court roman de Michael Roch. J'en ressors plutôt perplexe.
Alors, soyons honnête d'emblée, l'écriture est élégante et elle reflète à merveille le côté onirique du monde dans lequel l'auteur nous emmène.
Le personnage du Roi en jaune m'a fait sursauter et je pense qu'il peut être un personnage iconique du genre.
Pour le reste, ça a été difficile de rentrer dans le récit, je ne suis pourtant pas réticent aux histoires décousues. Je n'ai pas non plus été sensible à l'ambiance générée : très sombre mais trop distante et voilée pour être oppressante.
Bref, dommage pour cette fois-ci ! Peut-être qu'un autre Michael Roch fera son effet !
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Mon Avis : J'ai découvert Michael Roch il y a un peu plus d'un an, avec son premier livre : Moi, Peter Pan. Il m'avait offert un très bon moment de lecture avec un récit philosophique, métaphysique, efficace et surtout porté par une plume soignée et poétique, qui avait fait que je me suis retrouvé rapidement immergé dans son récit, même si certaines réflexions m'avaient paru traité de façon parfois un peu sommaire (ma chronique ici). Il était donc logique que je me laisse rapidement tenté par le nouveau livre de l'auteur. Par conséquent, quand j'ai vu que Babelio le proposait dans son dernier masse critique, j'ai tenté ma chance et j'ai eu la chance d'être sélectionné. Je remercie donc Mü éditions et Babelio de m'avoir permis de découvrir ce livre. Concernant la couverture, j'avoue, pour ma part, elle me laisse un peu de côté, mais c'est personnel.

De nouveau, comme son précédent récit, je dois bien admettre qu'une fois ma lecture terminée j'aurai du mal à conseiller, ou ne pas conseiller, ce livre. Pour ma part j'ai encore une fois passé un très bon moment de lecture, mais on est clairement dans le genre de récit qui offre une sorte d'expérience propre à chaque lecteur. Certains accrocheront, comme moi, là où je ne doute pas que d'autres pourront se trouver hermétique au récit et surtout à l'aspect philosophique que développe Michael Roch. Je vais donc essayer de vous expliquer ce que moi j'ai trouvé avec ce Livre Jaune, en laissant après à chacun le soin, encore plus que d'habitude je pense, de se faire son propre avis. Déjà, la première chose qui rend les romans de l'auteur si fascinant, c'est la plume qui s'avère à nouveau pleine de richesse, me paraissant magnifique, poétique et surtout entraînante. Michael Roch ne donne ainsi jamais le sentiment de se perdre dans son style. Il trouve à chaque fois une certaine justesse, ce qui fait que le récit ne donne pas le sentiment de se perdre dans une envie de trop bien faire. le style est ainsi clair, concis, éclatant tout en offrant un récit qui se veut court, bien rythmé et tendu du début à la fin. D'une certaine façon on se rend compte que parfois on peut raconter beaucoup plus de choses en à peine 150 pages, qu'en 500 pages. La narration à la première personne permet une certaine emphase, sans pour autant rendre flou d'autres protagonistes.

Le récit est ainsi maîtrisé du début à la fin, chaque passage se révèle ainsi important, que ce soit dans cette descente de ce qui parait un enfer pour notre pirate, avec ensuite cette lente « remontée à la surface » ou le héros va devoir apprendre à s'en sortir. Chaque élément est une clé à l'évolution du héros. On plonge aussi dans un univers complètement onirique que construit Michael Roch, oscillant entre cauchemar, enfer, ou bien encore monde « interne et personnel », pour autant cette toile de fond ne manque pas de richesse, de puissance, proposant à la fois quelque-chose de violent, de sauvage, de réfléchi, mais aussi d'intime, d'irréel, d'envoutant, où les créatures étranges, les monstres sont aussi, d'une certaine façon, liées à la quête de notre pirate. L'univers n'est pourtant pas facile d'accès aux premiers abords, en perpétuel changement, en perpétuelle mutation, il ne se laisse pas facilement apprivoiser, mais pour autant, d'une certaine façon, il fascine et donne envie d'en apprendre plus. Au milieu de tout cela se dégage deux, voir trois héros principaux, que ce soit dans leurs représentations, leurs évolutions et leurs visions. Je pense ainsi principalement au héros, ce pirate qui se lance dans cette quête, entre enfer et psychologie, mais aussi Maar le guide aveugle qui, certes, est un peu « déjà-vu » dans son rôle de guide, mais va pourtant se révéler plus que cela et enfin Ananova qui va offrir une héroïne intéressante et ambigüe, apportant une certaine complexité à la quête de notre héros. Alors certes le format court fait que, parfois, ils paraissent manquer de profondeur, n'avoir d'autre rôle que de faire avancer l'intrigue, mais rien de dérangeant.

Comme je l'ai dit on est ici plus dans un récit qui se veut philosophique, psychologique, réfléchi, l'auteur ne cherche pas obligatoirement à construire un récit logique, mais plus à travers les aventures de notre héros à nous faire réfléchir, à nous questionner. En effet la quête de ce pirate est aussi bien de survivre qu'intimiste et ainsi, à travers le voyage, on va commencer à réfléchir sur la notion d'amour, de perte, de mort, de folie ou bien encore de changement, d'évolution. On découvre ainsi un héros qui doit apprendre de lui-même pour avancer et ne pas s'enfermer. Les références de l'auteur pour ce récit sont multiples, je pense même en avoir manqué plusieurs, ainsi que ce soit de Chambers en passant par Dante avec une pointe de King, voir de Lovecraft, on sent que l'auteur cherche à construire à partir d'eux, à s'en émanciper et à amener un certain hommage tout en apportant un vrai intérêt au récit. On n'est pas dans la référence gratuite, tout a un sens. le pirate vient aussi d'une certaine référence, dont je ne dirai rien, mais qui lui offre ainsi une facette supplémentaire et très intéressante. Je regretterai par contre peut-être une certaine linéarité dans l'intrigue qui amène une certaine prévisibilité par certains moments, mais rien de gênant. Au final, encore une fois Michael Roch offre un récit intelligent, philosophique et qui ne manque pas de faire réfléchir. Certes c'est le genre de récit qu'on accroche ou qui peut déconcerter, bloquer, frustrer, pour ma part j'ai passé un très bon moment de lecture et je lirai sans soucis d'autres écrits de l'auteur.
Lien : http://www.blog-o-livre.com/..
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Une aventure de 137 pages, on pourrait croire que ça se lit vite et que ça s'oublie tout aussi rapidement... mais c'est sans compter avec l'écriture pleine d'une poésie volubile si riche et imagée de Michael Roch. Il nous embarque avec maestria dans une déferlante d'images, de sentiments et de passion, sans jamais nous laisser nous échouer sur le rivage.
Respirez un bon coup et plongez dans la quête du pirate dans un univers incroyable de féérie.
#LeLivreJaune #MichaelRoch #Folio #SCIENCEFICTION #Fantastique #pirate #Chroniques #Livres #lecture
le quatrième de couverture :
Un pirate s'échoue sur les rivages de Carcosa, la Cité d'Ailleurs. Persuadé d'être mort, il est amené au Roi en jaune, hanté par le souvenir de ses amours. Ce dernier lui propose de revenir à la vie s'il parvient à le débarrasser de sa malédiction.
Après le succès de Moi, Peter Pan, sélection Grand Prix de l'Imaginaire 2018, Michael Roch nous plonge dans un drame féérique aux confins du cosmos, derrière Hastur, Aldébaran et les Hyades.
Lien : http://lesbouquinsdesylvie.fr
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le livre jaune est le second roman de Michael Roch, après Moi, Peter Pan, qui a été sélectionné au Grand Prix de l'Imaginaire en 2018. Après s'être inspiré d'une des figures emblématiques de la littérature jeunesse à savoir Peter Pan, l'auteur fait voler son imagination vers le Roi en jaune de l'écrivain américain Robert W. Chambers mais aussi vers Dante et ses enfers.

Le titre du roman fait écho au roman de Chambers le roi en jaune. Ce n'est pas la seule référence à ce livre ni la seule référence du roman. L'histoire ressemble un peu à une descente aux enfers. le personnage principal, un pirate, arrive sur un étrange territoire perdu. L'homme est à la recherche de la Cité d'Ailleurs ou Carcosa, il va être aidé par un étrange homme aveugle, Maar, surnommé l'Oeil. Ce dernier est aussi ami avec le fameux Roi en jaune. Notre pirate va alors faire un mystérieux voyage au gré des souvenirs, de l'amour et de la mort.

On retrouve les noms de Carcosa et d'Hastur chez Lovecraft également qui avait beaucoup d'admiration pour le recueil de nouvelles le Roi en Jaune. En fait les noms Carcosa et Hastur ont été empruntés par Chambers à Ambrose Bierce dans les nouvelles “Un habitant de Carcosa” et “Haita le berger”. Cependant, chez Ambrose Bierce, Hastur est un dieu des bergers alors que chez Chambers c'est un lieu et un personnage. Lovecraft utilisa le nom d'Hastur dans sa nouvelle Celui qui chuchotait dans les ténèbres pour rendre hommage à Chambers, mais il ne précisa pas vraiment ce qu'était Hastur. Puis, Hastur deviendra une divinité chez Derleth par la suite dans le retour d'Hastur qui en fait un grand ancien, demi-frère de Cthulhu. Dans le livre jaune, il y a ces lieux et personnage mais aussi un univers où les terreurs et les ombres sont maitres. L'univers est marqué par le songe, par des créatures étranges, par la quête d'un ailleurs et d'une autre vie et par ce personnage redoutable et mystérieux qu'est le roi en jaune qui marque le roman de sa présence.

Cependant, on n'entre pas facilement dans l'univers proposé par Michael Roch, au début on se demande où l'auteur veut nous emmener, on essaye de poser ses repères et puis il faut dire que la plume de l'auteur est porteuse d'une certaine nostalgie, avec un vocabulaire riche, et il faut le temps de s'y faire. Puis le voyage prend le dessus et nous amène sur les rivages du rêves, de l'ailleurs, de Carcosa et on se laisse prendre aux introspections du personnage, à sa quête d'amour, aux conflits de l'amour, aux mots choisis par Michael Roch pour nous parler du voyage de la vie.

Le livre jaune est un court roman, pas facile d'accès et assez déconcertant il est vrai mais également poétique, onirique. Il nous propose un voyage unique porté par les mots vers un ailleurs, vers les rêves et les émotions, un voyage en nous même.
Lien : https://aupaysdescavetrolls...
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Extrait de ma chronique :

"La langue, c'est sans doute la première chose qui frappe quand on ouvre le Livre jaune (et la Geekosophe ne me contredira pas) : ce court roman, véritable "porte sur l'Ailleurs" (page 109 de l'édition poche), est écrit dans une prose flamboyante, riche en images et jeux de sonorité – une prose qui ondoie, pour ainsi dire, en "vagues agitées de volatiles morts, gonflés par la fièvre" (page 17, avec des allitérations en labio-dentales).


Bien sûr, cette prose mêlant abstrait et concret dans un savant effet de floutage ("une architecture démente, mais solide", page 29 ; "son masque forgé de chaos", page 56) lorgne du côté de l'horreur indécise et pourtant prégnante à la Lovecraft : quoi de plus normal pour un texte qui recycle (brillamment) la mythologie de Carcosa, telle que l'ont mise en place Ambrose Bierce puis Robert Chambers ?"


Lien : https://weirdaholic.blogspot..
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J'ai failli passer complètement à côté du livre. Vraiment. Pas l'oeil vif en ce moment, lectures le soir qui m'endorment. Impossible de faire autre chose que de rester sur les rivages d'Hiraeth, perdu, égaré, sans but et sans envie. Et ainsi les mots ne formaient rien que des images, des suites d'images sans aucun sens, un embrouillamini qui me laissait une seule porte de sortie : fermer le livre jaune, quitter ces pages et les rives d'Hiraeth, de Carcosa, quitter l'Ailleurs pour la tranquille quiétude de ma vie et de mon week-end (youpie!). Mais les encouragements d'un ami m'ont engagé à poursuivre ma route et à ne pas céder ; et ainsi je suis reparti de plus belle sur les rivages en question, la foi au ventre, le coeur gros comme une mer. Et j'ai rencontré le Roi en Jaune, j'ai rencontré Maar et Ananova ; et le narrateur Jacq s'est enfin révélé à moi. Ce n'était pas qu'un éclat jaune. le voyage était plus coloré qu'un habit d'arlequin.
Ce livre, c'est vous, c'est moi. C'est le voyage qui nous lie à la vie et au monde - aux mondes. A l'ailleurs.
Lisez-le, c'est chez Mü éditions, et c'est écrit dans une langue formidable, qu'il faut juste apprivoiser car le bateau parfois peut être ivre, car souvent les mots tourbillonnent en vous. Longtemps. Car, à la fin, il est difficile de quitter Hiraeth.
Merci Michael Roch.
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