Vaste sujet de discussions que les programmes scolaires ! Combien d'heures par semaine ? Combien de jours ? le contenu ?
Sur le ton de l'ironie souvent, l'indignation et la consternation parfois, ce texte pointe les errements du système scolaire helvétique de 1917 : trop d'heures de cours, trop de connaissances superficielles (le "vernis de culture générale"), trop de par coeur. Résultat : trop de docilité, pas assez de réflexion dans la tête des enfants, puis des adultes (balancer ça en pleine Première Guerre Mondiale, il fallait oser.)
Il accuse, mais il propose aussi des solutions plus respectueuses de
l'enfant, mais aussi pour l'enseignant (le Pédagogue doit être une sorte de haut fonctionnaire, peut-être un ministre, d'après ce que j'ai compris.) Des cours où l'on observe, touche, expérimente pour ensuite en faire des leçons. Certes, le "vernis" ne sera pas aussi étendu, mais il sera plus épais, et si tout se passe bien,
l'enfant sera plus épanoui. Il se sentira responsabilisé.
L'école ne doit pas aider à préserver l'ordre ancien à tout prix, mais donner à chaque individu les ressources pour faire ses propres choix, en toute connaissance de cause. Elle doit entretenir la curiosité et l'audace de
l'enfant, pas des carcans (qui viendront bien assez tôt.)
Roorda n'était pas le seul à penser ainsi. En France furent fondées quelques écoles qui prônaient la même approche et se démarquaient ainsi de l'école officielle ; dans de nombreux pays où se trouvait une mouvance anarchiste et/ou libertaire se créaient des écoles "alternatives". Certaines existent encore, d'autres furent interdites. quelques unes passèrent dans le grand public, comme la pédagogie
Montessori. Toutes ont en commun un plus grand respect de
l'enfant, qui n'est pas un être à dresser, mais à former, à ouvrir sur le monde, à éduquer à la différence, à la tolérance, à l'esprit critique. A ouvrir à la curiosité et l'envie d'apprendre, quelque soit l'âge. Utopique ? Peut-être. Mais c'est mieux que d'être un troupeau de moutons.