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EAN : 9782843984679
152 pages
Apogée (14/01/2015)
3.58/5   6 notes
Résumé :
Dans ce livre, l'auteur s'abandonne totalement à son plaisir d'écrire, mêlant humour, insolence et tendresse. Car c'est aussi une histoire d'amour fou, celle de Mélusine et de Raymondin, déjà célèbre au Moyen Âge grâce à Jean d'Arras, qui renaît ici, y compris dans son aspect le plus tragique.
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Zaphod, Louis, Pat, Zoé, Roger et même Lapin étaient encore assis au Garder l'Encre quand Alain Roussel jeta celle qui aujourd'hui harponne mon esprit.


Embarquée avec des matelots, les caresses sont de mots, poésie affriolante.

Dès le début du livre je perds pied. Les personnages me bousculent, impossibles à saisir, dans leur étrangeté :
Archibald et son perroquet, Jim Maléfice, Mélusine, Chingachgook, Thomas, Mercurio, Mimésis, un cafetier bizarre et un pendu…
Ils se rencontrent et partent pour un voyage à la recherche d'un trésor.

Le lieu tangue, même le temps échoue à nous offrir une bouée à laquelle nous raccrocher.
Et c'est avec plaisir que je me laisse dériver, éclaboussée par le machiavélisme d'Aluminium Roussette, qui déferle sur l'histoire.

« C'était donc cela, l'illumination : une différence si infime avec la réalité ordinaire qu'elle en devenait presque infinie. »



Magnifique. Un livre qui transporte vraiment, riche de ses mots, de ses phrases, de son histoire, extravagante.
Ce n'est pas un roman d'aventure, c'est une quête, un conte…
Ravie de ma découverte, il faut absolument que je me procure d'autres livres d'Alain Roussel.



Merci aux éditions Apogée de participer à Masse Critique et merci à Babelio de l'organiser.





Inspiration musicale… il fallait de la poésie aussi :
« […]
Et je taille ma route plus rien ne me dégoutte
Poussé par mon instinct je trace ma vie
A grands coups de fusain

Et l'écho me revient décalé
Du temps où je battais le pavé
Et chaque jour il devient plus fort
Dans chaque partie de mon corps
Ignorant les dérives bousculant les fatigues
Il pousse mon âme vers l'avant
Alors que sorties du tempo me poussent des ailes dans le dos
Sans limites chevauchant cette musique
Je me déroule la tripe
Le son du tambour est mon meilleur ami
Chaque jour il me ramène la vie
Il bouscule mon sommeil me promets monts et merveilles
Et donne au temps sa propre mesure
Cicatrisant toutes les blessures
[…] »

Extrait de « Je taille ma route » de Mano Solo :
https://www.youtube.com/watch?v=eeP4mAHofYc
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Un grand bol d'air fou : voilà ce qu'offre le nouveau récit d'Alain Roussel. On pourrait parler à son sujet de roman initiatique farfelu, où se mêlent plaisir d'une langue débridée et jeu de l'esprit. Perle baroque dans tous les sens du terme, ce Labyrinthe du Singe est une oeuvre qui cache bien son jeu. Au premier abord, on perçoit l'humour et l'ironie. le comique jaillit souvent d'un effet de décalage, dans les comparaisons par exemple, ou dans les situations. Il y a par ailleurs des effets que l'on pourrait qualifier de comique de situation, des quiproquos, etc. Enfin, l'humour peut résulter de cette facétieuse manie de prendre les mots au pied de la lettre ou de jouer sur les sons – et les sens : «Archibald, dans son for intérieur, une véritable citadelle semée d'arquebuses et de meurtrières […]»

Mais sous cette légèreté de façade se tapit un trésor de références intertextuelles, d'échos littéraires et mythologiques. Il n'est qu'à voir les titres des chapitres : le premier, «Un coup de dés », clin d'oeil à Mallarmé, suggère l'influence du hasard sur l'histoire à venir, du moins si l'on connaît la citation mallarméenne. Puis ce sont, par exemple, la Conférence des oiseaux d'Attar (« La conférence de l'oiseau »), l'Apocalypse de saint Jean (« Les marins de l'Apocalypse »), Artaud (« le théâtre et son double »), Dante La divine comédie ») et bien d'autres qui sont convoqués dans ces titres. L'histoire dans son ensemble s'amuse à relire, parodier les légendes fameuses de la culture occidentale, de l'histoire médiévale de la fée Mélusine à la tragédie du Dernier des Mohicans, qui vire ici à la tragi-comédie le temps de retrouvailles inattendues. Alain Roussel se joue pareillement des codes romanesques et dramatiques : le premier chapitre, qui nous introduit dans un bouge interlope, a tous les aspects d'une scène d'exposition, qui peint le cadre et les acteurs hauts en couleur de cette espèce de farce, au premier rang desquels se place Archibald le magicien. le deuxième chapitre poursuit les présentations en livrant à chacun de nos compagnons de récit la parole. Il y a là le Dernier des Mohicans, à la dérive ; Thomas, qui doute de tout ; Mercurio, Monsieur Je-sais-tout un brin prétentieux ; Mimésis, qui imite tout et tout le monde à défaut de pouvoir être lui-même ; et, bien sûr, la sensuelle (et un tantinet vulgaire) Mélusine, aux charmes bien réels.

C'est cette assemblée hétéroclite qui va entreprendre une chasse au trésor, mue par un discours étrange du perroquet devenu prophète et vieux sage sur la table de bar.
En ce sens, nous sommes aussi en présence d'un roman d'aventures. Si l'on admet que l'aventure puisse être plus intérieure qu'extérieure. Car ce sont des révélations personnelles qui attendent chacun de ces héros improbables, une initiation qui rappelle les transes sous mescaline et fait voyager dans des contrées psychiques méconnues autant que dans la France contemporaine où est censée se dérouler l'intrigue, de Bordeaux en Arles.

Le roman se plaît enfin, et ce n'est pas la moindre de ses qualités, à procéder à une mise en abîme de l'art de l'écrivain, démiurge disposant de la vie de ses personnages. Car sous les traits du mystérieux Aluminium Roussette, vers qui converge notre équipe de choc, c'est un auteur qui se donne à voir, tirant les ficelles et décidant des destinées. Les chapitres 6 à 9 sont en ce sens particulièrement réussis, et sous l'humour (parfois noir) affleure une tendre mélancolie : celle du créateur qui n'est finalement qu'un dominus frustré, incapable d'obtenir ce qu'il désire en dépit de ses tentatives multiples de vie(s) par procuration. Aluminium Roussette est également l'auteur d'un journal dont Mélusine lit quelques passages. Florilège de souvenirs (une rencontre avec Héra ouvre le bal !) et de réflexions incongrues, cet écrit évoque quelque composition surréaliste où les mots parfois se dégagent du sens, et où la raison prend congé. À moins que ce ne soit l'inverse…

"L'artichaut breton nous en apprend plus sur la genèse de l'univers qu'un bouquet fané de physiciens réunis en colloque."

Le journal d'Aluminium Roussette se fait le reflet amusé du récit d'Alain Roussel (voyez-vous la résonance unissant les deux noms ?) ; comme lui, il est éclectique, excentrique, fantasque. Et nous, lecteurs, sommes comme Mélusine qui, par sa lecture, confère à l'oeuvre (et à son créateur) son anima.

Je ne commettrai pas le crime impardonnable de révéler la suite et fin de ce conte pétillant et profond, qui fait de l'amour une aventure alchimique, déroule subtilement le concept de l'éternel retour et renoue avec les mythes universels sous ses (faux) airs de pochade. À vous de le lire !

La critique complète est également disponible sur mon blog, pour une meilleure présentation formelle.

Lien : https://litteraemeae.wordpre..
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Bonjour,
Alors, d'habitude, ce genre de livre n'est pas trop mon style. Mais cette fois, j'ai bien apprécié cette lecture, les expressions employées étant rafraîchissantes et drôles.
Je n'ai pas grand chose d'autre à dire, à part que vous devriez le lire ^^
Voilà :)
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http://www.recoursaupoeme.fr/critiques/alain-roussel-le-labyrinthe-du-singe/denis-heudr%C3%A9
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Il imaginait des rires, des confidences, les rêves que l’on fait à haute voix devant la femme aimée, des livres qu’on ouvre sur les éclairs de la pensée et qu’on ne referme qu’avec regret, deux hommes face à face qui discutent, attendant l’heure du vitrier quand, aux alentours de minuit, le rire prend des allures de mystère traqué et de verre cassé, peut-être aussi des draps soulevés par la houle sous le soleil discret d’une lampe de chevet, ou le regard d’une femme étrangement belle s’obstinant à inventer la mer dans la vaste crique d’un fauteuil ouvrant ses bras immenses à l’espace de la chambre.
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En effet, des maisons, d’abord dispersées dans une sorte d’incohérence, puis de plus en plus nombreuses et rapprochées, se rassemblant le long d’une phrase latente qui n’attendait qu’un signe pour se dérouler indéfiniment, ponctuèrent la trajectoire des chaudronniers du néant jusqu’à la gare où ils descendirent.
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Video de Alain Roussel (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Alain Roussel
Interview d'Alain Roussel (http://www.editions-apogee.com/auteurs-1/r-1/alain-roussel.html) par Michel Ogier (2 avril 2015) à propos de son dernier livre paru tout récemment aux Éditions Apogée : le Labyrinthe du Singe http://www.editions-apogee.com/labyrinthe-du-singe-le.html Autre titre d'Alain Roussel publié chez Apogée : Chemin des équinoxes (2012) http://www.editions-apogee.com/chemin-des-equinoxes.html Notre site : http://www.editions-apogee.com/ Abonnez-vous ici pour visionner nos futures vidéos : https://www.youtube.com/channel/UC_kKh3XLssOCE7RUGFDGmyA?view_as=public
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