Auguste Benjowsky et sa compagne, Aphanasie, s'apprêtent à conter à Benjamin Franklin, vieillissant, une incroyable épopée.
Auguste a appris le maniment des armes auprès de son père, un rude aristocrate de la campagne hongroise ; dans le même temps c'est un précepteur français, Bachelet, qui l'initie aux idées des Lumières. Très tôt le garçon s'affranchit de la tutelle paternelle pour embrasser la carrière militaire, puis les aventures s'enchaînent sur terre, sur mer, jusque sur une île du Kamchatka où il est prisonnier des russes.
Bientôt la fille du chef du camp le remarque et tente d'attirer son attention. le représentant du tsar, lui-même prisonnier de ses mauvais choix autant que de ses écarts, règne en despote.
Une mutinerie couve, Auguste à sa tête. Aphanasie décide de le suivre et voici le couple à bord du Saints Pierre et Paul en compagnie de très nombreux fugitifs, des prisonniers et des femmes. Bref, une marine somme toute peu expérimentée.
Au cours de leur longue navigation, entrecoupée de haltes sur des côtes, parfois inconnues, tantôt inhospitalières, tantôt paradisiaques, Auguste en tant que chef doit se comporter comme tel. Les leçons du vieux précepteur lui sont alors du aide précieuse.
Quand ils découvrent le pays des Lumières, et aussi Paris, le trouble les gagne. La vie mondaine s'ouvre à Aphanasie tel un gouffre : elle ne comprend pas ce qu'elle voit ou entend. Quant à Auguste, toujours fixé sur le développement d'un comptoir en Chine, il ignore le malaise que la société de Louis XV exerce sur sa compagne. Il est bien occupé à nouer des alliances et à esquiver des chausses-trappes.
Enfin leur horizon semble légèrement se dévoiler avec une mission qui doit les mener, au nom du roi, à Madagascar. Sur cette île tiraillée entre les clans indigènes, les marchands chinois sur ses côtes orientales et les Anglais à l'ouest, Auguste et Aphanasie disposent du terrain pour mettre en oeuvre les principes des Lumières.
Jean-François
Ruffin nous conte une épopée dont les protagonistes connaîtront maintes embûches, feront face à des questionnement, auront à affronter des dilemnes d'ordre politique, personnel aussi. Les deux personnages ont bien existé, Auguste a laissé des mémoires.
À la manière des récits d'époque, l'écriture tourne, s'allonge en circonvolutions pour mieux rendre l'esprit du XVIIIe siècle.