Décidément, l'oeuvre d'
Osamu Tezuka aka le Dieu du Manga demeure bien pérenne, même de nos jours.
Sans parler des belles rééditions chez Delcourt, nous avons eu droit récemment à un remake cyberpunk de Dororo (Search and destroy) ou un multi-hommage de la part de mangakas actuel (Tezucomi), revenons aussi un peu en arrière avec sa biographie
Osamu Tezuka - une vie en manga ou encore l'hommage du grand
Naoki Urasawa avec Pluto.
En somme, le halo du Dieu du Manga continue de s'étendre et d'
illuminer certains titres qui rendent hommages à ce père du manga moderne. C'est le cas de ce nouveau titre chez Vega-Dupuis , Team Phoenix qui derrière son allure un peu fourre-tout de références et de personnages tout droit sortis de l'univers d'
Osamu Tezuka, promet une bonne petite série jeunesse animé par le goût de l'aventure, la réflexion et le sentiment de bienve
illance.
D'une certaine manière,
Kenny Ruiz a préservé en quelque sorte l'essence de l'oeuvre de
Tezuka avec un style shonen loin d'être bourrin ou naïf qu
i laisse place à un cadre fort et peut séduire aussi bien un lectorat de tout âges. de plus, pas besoin d'être un expert des titres d'
Osamu Tezuka, ce premier volume peut se lire indépendamment des oeuvres de références tout en restant une porte ouverte à celles et ceux qui veulent en découvrir plus sur les titres originaux du maitre.
Kenny Ruiz est d'abord un dessinateur de bd qui a publié chez Paquet, Sole
il, Delcourt.
Il est notamment le dessinateur des séries jeunesse Magic 7 et Télémaque pour lesquelles le dessinateur impose son style manga qui se calquera donc sur des formats de bd jeunesse.
Le dessinateur a par a
illeurs participé au Tezukomi en proposant son extrait de Team Phoenix ( à l'instar de
Kaneko Atsushi pour Search and destroy si je ne me trompe pas...) et le vo
ila donc qu'
il publie son premier manga, un direct hommage à
Tezuka secondé par des assistants de nationalité diverses.
Ce premier volume de Team Phoenix est plutôt rafraichissant porté par un dessin aérien et leste qui n'éclipse pas quelques trames plus dramatiques autour d'une intrigue de science-fiction qui nous plonge dans une sorte de dictature robotique. Rien que par ce thème du robot, totalement omniprésent, on se rapproche de l'oeuvre de
Tezuka. Après une introduction, un petit peu bancal par ses transitions maladroites, nous suivons les aventures d'un groupe de pirates menés par une princesse déchu qu
i lutte contre la tyrannie robotique. Ces révoltés feront la rencontre de Fire, une jeune f
ille qui semble avoir des dons de voyances et qu
i les fera alors rentrer doucement dans la roue du destin.
Le scénario est assez classique dans les grandes formes, une société soumise à la dictature, un désir de révolte, quelques marginaux qui vont changer les choses mais
il est constamment animé par l'hommage à
Tezuka avec des personnages marquants de l'oeuvre du maître et surtout ce flot d'émotions judicieusement contrôlés qui, à travers la bata
ille, visent avant tout l'harmonie. Un aspect qui est notamment représenté par l'ingénue Fire. C'est simple, dans ce premier volume, on retrouve l'humanité dont savait faire preuve
Osamu Tezuka dans ses histoires avec un mélange de candeur et de sérieux, de drame et d'humour. Côté personnages, on en trouve pour tous les goûts entre la brave pirate, le va
illant et combatif Léo, le pleutre mais intelligent Shukaku ou encore le sombre épéiste Hyakkimaru. Des noms tout droit sortie de l'oeuvre de
Tezuka que nous retrouvons ici dans un premier tome plutôt bien équ
ilibré. On ne relève pas le côté déséqu
ilibré et abusif du fan service. Les personnages ont une vrai personnalité et sont bien exploités même si c'est encore un peu tôt pour juger pleinement de cet aspect.
Côté dessin,
Kenny Ruiz impose agréablement son style plein de fraicheur. Malgré quelques légers bafou
illages au niveau du découpage, le dessinateur effectue une agréable transition vers le manga en conservant cette énergie, cette dynamique issue de la bd jeunesse.
En somme, ce premier tome de Team Phoenix est plutôt réjouissant pour les amateurs de
Tezuka comme pour les novices.
Kenny Ruiz, pour sa première incursion manga, s'approprie l'oeuvre du maître avec respect tout en signant le début d'un shonen plein de vivacité et animé par une bonne dose d'émotions. Un début de série prometteur et rafraichissant pour les enfants et les grands enfants.