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Guy Casaril (Traducteur)
EAN : 9782258035669
719 pages
Presses de la Cité (10/01/2008)
3.98/5   53 notes
Résumé :
Voilà un récit absolument unique : Edward Rutherfurd dessine ici une magistrale fresque de la Russie. Une histoire qui remonte au second siècle de notre ère, au coeur des terres russes, à Russka, un hameau perdu dans la steppe... Et la magie opère d'emblée. Ce sont d'abord des hordes de cavaliers sauvages qui déferlent : Vikings, Tartares, Cosaques... Des villes qui se bâtissent, tel ce Moscou naissant ou cette bourgade de Saint-Pétersbourg, édifiée sur des marécage... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
"Ce qui est passé, nous l'avons vu; ce qui sera, si Dieu le veut, nous le verrons."
(proverbe russe)

Décrire la Russie ? Essayer de se saisir de sa mentalité et faire une excursion longue de dix-huit siècles dans son histoire ?
Est-ce qu'un auteur britannique pourrait s'en sortir de façon crédible ?
C'est surprenant, mais j'ai constaté que c'est tout à fait possible, et si je dois émettre quelques réserves, leur nombre reste vraiment négligeable.

"Russka" copie le standard classique de tous les livres de Rutherfurd. Environ mille pages qui oscillent entre une romance et un document historique, et les destins croisés de quelques familles sur plusieurs siècles. Des familles qui s'influencent mutuellement, mais dont les vies sont aussi soumises aux influences extérieures et aux retournements de l'Histoire.
Quatre familles aux origines ethniques différentes, mais liées pour créer le destin de la Russie.
"Russka" est un petit village de paysans slaves, mais aussi un croisement de routes qui apportent un souffle mongol, gréco-iranien ou judéo-khazar; tous ces destins imaginaires sur un fond réel vont créer une tapisserie riche et pleine de couleurs comme Rutherfurd, ce maître-brodeur, sait si bien faire.
Certes, cela reste un livre de vulgarisation assez romancé, mais parfois ça change agréablement des difficiles ouvrages historiographiques. Les événements ne sont pas présentés à travers familles royales, batailles que quelqu'un a gagné ou perdu, traités respectés ou non, mais à travers des gens ordinaires. Comment vivaient-ils ? Quels étaient leurs peurs et leurs rêves, comment exprimaient-ils leurs sentiments et pour qui étaient-ils prêts à se battre ?

Le premier chapitre rappelle les débuts de l'histoire russe : l'arrivée des tribus slaves, les attaques des Alains et les légendes païennes, et le livre se termine à la fin du 20ème siècle, dans la communauté des immigrants russes aux Etats-Unis. Cela fait beaucoup, parfois les sauts entre les époques sont assez rapides, mais malgré tout on s'y oriente facilement et "Russka" est difficile à lâcher.
C'est un livre compact comme le fromage blanc ajouté dans votre assiette pour accompagner les vareniki fourrés aux guignes acides. C'est vite avalé, mais il faut que ça reste un petit moment sur l'estomac, pour le digérer avec succès.
J'ai apprécié la forme simple et fluide, mais aussi les clins d'oeil aux oeuvres littéraires, subtilement tissés dans l'histoire : le poète Sergueï porte une part du géant Pouchkine; dans Pinéguine qui tue le malheureux Sergueï en duel on peut reconnaître l'inutile homme Onéguine, une certaine Tatiana écrit une lettre à l'homme qu'elle aime, et le chapitre "Pères et fils" fait référence à Tourgueniev. Je vous laisse découvrir le reste...

Il est vrai que parfois j'étais saisie par cette maladie chronique attrapée pendant les études, en marmonnant nerveusement : "Déballe tes sources, Rutherfurd !", mais globalement ce fut une belle lecture qui apprend beaucoup, permet de faire des liens inattendus et de mieux comprendre l'origine de certains conflits qui perdurent jusqu'à nos jours.
Si je dois comparer "Russka" avec "Sarum" (mes deux seuls livres lus de Rutherfurd), je préfère quand-même le second, qui se penche de la même façon sur l'histoire anglaise.
Alors, quatre étoiles, en saluant le courage diabolique de ce natif de Salisbury, pour mener à bout un tel projet.
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J'ai été déçu par ce livre...
Il a l'ambition à travers une saga familiale de retracer l'histoire de la Russie depuis ses origines jusqu'à l'époque contemporaine.
Il m'a paru trop romancé.
Il peut sans doute constituer pour les néophytes une ébauche de l'histoire de ce pays mais cela reste de la vulgarisation.
C'est typiquement une saga anglo-saxonne à la Michener.
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J'ai aimé chaque partie de ce livre, elles étaient certes un peu romancées, mais cela ne m'a pas empêché de me familiariser avec certains moments/personnages de l'histoire de la Russie. Bien sur il aurait été impossible de tout détailler dans un seul roman, mais s'il doit y avoir un bémol c'est que je restais sur ma faim lorsque le récit d'une époque se terminait. Au moment ou je m'attachais aux personnages et que l'histoire devenait très intéressante, il fallait passer à un autre chapitre. Cela m'a par contre donné envie de lire davantage sur l'histoire de la Russie et d'approfondir ses grandes époques.
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C'est toujours un plaisir de lire Edward Rutherford! Et Russka ne m'a pas décue! Certes de façon un peu romancée,le lecteur suit l'histoire de plusieurs familles russes de milieux sociaux différents, sur 1800 ans. J'ai appris beaucoup de choses sur ce pays fascinant, énorme, et si complexe. En ayant la politique comme toile de fond, l'auteur essaye surtout de raconter la vie quotidienne des familles et leurs transormations au long des siècles.
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Une épopée magnifique de l'histoire de la Russie, comme Rutherfurd sait les écrires
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
L’an 180 ap. J.

L’État de Russie n’existait pas encore. Les civilisations anciennes de l’Orient- la Chine, l’Inde, la Perse - se situaient toutes très loin au dessous de l’immense croissant de montagnes. Pour elles, la plaine constituait un désert.
. A l’Ouest, le puissant empire romain s’étendait sur le pourtour de la Méditerranée et jusqu’en Grande -Bretagne au nord, mais jamais Rome n’avait pénétré au-delà de l’orée des grandes forêts de la plaine eurasiatique .
Que savait Rome de la forêt ? Qu’à l’est du Rhin vivaient des tribus guerrières des Germains. Et que le nord, près de la Baltique, était occupé par les peuplades primitives des Baltes : des Lettons, des Estoniens, des Lituaniens . C’était tout. Des terres slaves au-delà des Germains ils connaissaient peu de choses ; des Finno-Ougriens qui vivaient dans les forêts au-delà de la Volga, rien du tout. Des tribus turques et mongoles de l’arrière-pays sibérien , aucun écho ne traversait encore la steppe.
L’immense plaine demeurait « terra incognita », un pays de tribus barbares, des steppes dangereuses et de fleuves infranchissables.

L’an 1066

Au cours de neuf siècles la civilisation occidentale avait connu une suite d’événements fantastiques : Rome, devenue chrétienne, s’était effondré sous les vagues successives des invasions barbares. Certains étaient blancs, d’autres mongols , la plupart parlaient des dialectes turcs, tous faisaient vide sur leur passage.
Mais les malheurs de l’Occident n’en était pas à leur fin . En 622, le prophète Mahomet avait quitté la Mecque : c’était le début de l’ère musulmane, de l’expansion explosive de l’islam. Depuis l’Arabie, les armées musulmanes balayèrent le Proche-Orient, puis la Perse et l’Inde, l’Afrique du Nord jusqu’à l’Espagne.
Enfin, pour couronner le tout, survinrent les Vikings. Pirates, marchands, colons, aventuriers, ces Scandinaves entrent brusquement en scène vers l’an 800. Ils s’établirent dans Angleterre centrale et dans la vallée de la Seine et contournèrent la péninsule ibérique pour gagner la Méditerranée. A la même époque un groupe des Vikings suédois , après avoir fondé des colonies marchandes autour de la mer Baltique, descendit par les voies fluviales(Dniepr, Don, Volga) jusqu’au pays des Slaves.
On appelait Varègues ces hommes qui créèrent de toutes pièces un vaste réseau commercial sur un axe nord-sud qui liait la ville slave de Novgorod , par les fleuves , avec la côte de la mer Noire. Près de l’embouchure de Don ils fondèrent un comptoir commercial connu sous le nom de Tmoutarakan. Soit parce qu’ils étaient blonds, soit parce qu’ils commerçaient et se battaient au coude à coude avec les peuplades blondes des Alains installés sur les terres méridionales, soit pour quelque autre raison ignorée, ces marchands pirates furent bientôt connus dans les terres civilisées du sud sous un ancien nom iranien que portaient encore certains Alains, le mot qui signifie « lumière », « brillant » : Rus.
Ainsi devait naître le nouvel Etat de Russie.
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Les peuples slaves formaient une communité immense. Etait-ce vraiment une race? Difficile à dire. Même au pays de Rus , il y avait de nombreux tribus. Ceux du sud s'étaient mêlés depuis longtemps aux peuplades d'envahisseurs venus de la steppe ; ceux du nord étaient en partie baltes ou létoniens; ceux de l'est s'étaient progressivement amalgamés aux tribus finno-ougriennes de la forêt. Mais quand Ivanouchka regardait sa mère et la comparait avec son père et aux autres courtisans étrangers de la dinastie scandinave regnante , il pouvait réconnaître au premier regard qu'elle était slave.
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Derrière l'enfant, la vIlle de Kiev ne faisait aucun bruit.
Presque deux siècles s'étaient écoulés depuis que cette anciennE ville slave sur les rives du Dniepr était devenue la capitale du Pays de Rus.
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