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Alack Sinner tome 2 sur 7
EAN : 9782203254688
168 pages
Casterman (25/01/2023)
4.12/5   16 notes
Résumé :
Privé new yorkais inspiré des archétypes de l'âge d'or du roman et du film noir américain, Alack Sinner résout les affaires les plus tordues et transcende les influences hardboiled de ses auteurs pour toucher au coeur même de l'humain. L'expérience de l'exil de Muñoz et Sampayo a donné naissance à cette série au long cours, créée dans les années 1970 et dans laquelle le héros vieillit (chose assez rare en bande dessinée). Portées par un noir et blanc d'une grande ex... >Voir plus
Que lire après Alack Sinner, tome 2 : Flic ou Privé (Mémoires d'un privé)Voir plus
Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Ce volume raconte, à travers trois histoires, les raisons de la démission de la police d'Alack Sinner et ses premières enquêtes à son compte.

La première, intitulée "Conversation avec Joe", revient sur les motivations d'Alack Sinner de quitter la police face aux expéditions punitives qu'il ne supportait pas et à l'attitude plus générale des policiers, ses collègues.
"C'est une histoire pas propre.", c'est ainsi qu'Alack Sinner débute son récit à son ami barman, et cette histoire n'est effectivement pas propre, tout comme les deux suivantes.
Il faut entrer dans la bande dessinée et dans l'histoire, car pendant plusieurs planches il n'y a aucun dialogue, juste un décor qui est planté, et les graphismes deviennent rapidement violents.
Le fait que les dessins soient en noir et blanc accentuent également ce côté sombre, violent, voire oppressant.
L'univers d'Alack Sinner est loin d'être le New-York glamour des beaux quartiers, c'est au contraire l'envers du décor : des ruelles sombres, des affrontements entre bandes, et une violence présente partout.
Cette première histoire ne comporte pas d'intrigue mais permet d'enchaîner directement sur la deuxième.

Il s'agit de la première enquête d'Alack Sinner : "L'affaire Webster".
Même si la violence de la police n'est plus présente, l'histoire commençant par la remise en liberté d'Alack Sinner : "Merci, Nick. Par moment, tu as presque l'air humain.", le fond de l'histoire est extrêmement sanglant, avec un double meurtre horrible et dont aucun détail n'est épargné au lecteur.
Là encore, j'ai été frappée par le côté plutôt cru de la part des auteurs, les meurtres sont d'une violence extrême, et la fin l'est tout autant, dans un registre plus psychologique avec un personnage qui sombre définitivement dans la folie.
Je reprocherai une enquête un peu lente au début et qui s'accélère trop à la fin, il n'empêche il y a des rebondissements et la narration d'Alack Sinner que je perçois comme monotone prend en fait le lecteur au jeu : plus il avance dans son récit plus le lecteur a envie de connaître la suite.
Du point de vue graphique, j'ai plus apprécié que la première histoire, les personnages masculins ont des traits moins arrondis donnant une impression de chair flasque, par contre les personnages féminins m'ont déçue lorsqu'ils sont dessinés de profil, je n'ai pas aimé le coup de crayon.
Même si l'intrigue se passe dans une famille riche et donc dans les quartiers chics, le New-York présenté par les auteurs est encore celui des quartiers pauvres, notamment avec les premières images montrant des enfants près de poubelles débordant de déchets.

La troisième enquête, intitulée "Fillmore" est à mon sens la plus réussie, sur tous les plans.
Katty Fillmore, nouvelle cliente d'Alack Sinner, lui demande d'enquêter car elle soupçonne ses parents de séquestrer son grand-mère dans une clinique d'internement : "Je devais la voir le soir même, chez elle ... mais pas de la façon la plus orthodoxe : au cours d'une soirée, en faisant semblant d'être un de ses invités. Je me dis que le bon whisky me faciliterait l'interprétation. Erreur. Je n'ai pas la dégaine d'un ami de Katty. Et pas l'âge non plus."
L'histoire ne connaît aucun temps mort, j'ai même trouvé qu'elle avait un véritable côté "enquêteur privé" que les autres n'avaient pas.
Cela est peut-être lié au fait que le lecteur s'est habitué à Alack Sinner et connaît de mieux en mieux le personnage.
Cette fois-ci je n'ai rien à dire sur les dessins, ils sont réussis et j'ai trouvé qu'Alack Sinner prenait plus corps que dans les précédents, d'autant plus que le personnage de Katty est réussi et ne connaît pas les défauts de la précédente histoire.
Le côté glauque de New-York est moins présent, l'histoire se passe plus dans des lieux glamours, par contre la violence est toujours présente, cette fois-ci à l'encontre d'une personne âgée.
L'histoire se conclue d'une façon intéressante et clôt les mémoires d'Alack Sinner pour cet opus.

Alack Sinner est un personnage en décalé : "Je suis d'une génération qui a du mal à surmonter les choses.", il n'était pas à l'aise dans la police, il l'est un peu moins en étant détective privé, mais il reste toujours en marge du monde, évoluant dans sa sphère, arpentant les rues d'un New-York pauvre, violent, parfois glauque.
Loin du glamour, des strass et des paillettes, José Muñoz et Carlos Sampayo ont créé un personnage ressemblant fort à un anti-héros mais auquel le lecteur finit par s'attacher.
Privilégiant le noir et blanc à la couleur, et n'omettant aucun détail des crimes ou de la violence physique, ils ont choisi de s'attacher à un personnage solitaire, sarcastique et lucide et le font évoluer dans les sphères plus ou moins reluisantes de New-York, le confrontant à des enquêtes dont il est difficile d'arrêter la lecture avant la fin.
A découvrir pour le personnage d'Alack Sinner, l'ambiance et les graphismes des auteurs, et une autre vision de New-York.
Lien : http://lemondedemissg.blogsp..
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Une BD monstrueuse

Alack Sinner est un ancien flic devenu détective privé. Plongé dans les bas-fonds de New York, il promène son regard désabusé, sensible à l'injustice et à la misère humaine, protégeant les paumés et les perdants du système.

Ce recueil comporte 6 histoires, pas forcément liées les unes aux autres.
1. Conversation avec Joe.
Alack Sinner, raconte à Joe, le patron du bar où il écluse consciencieusement quelques verres, pourquoi il a quitté la police.
2. L'affaire Webster.
Le riche M Webster embauche Sinner pour découvrir qui cherche à lui nuire.
3. L'Affaire Filmore.
Sinner est chargé par Katty Filmore, une fille de bonne famille, de faire sortir son grand-père de la clinique où il est interné.
4. Città oscura.
Devenu chauffeur de taxi, Sinner cherche aide un docker menacé par son syndicat. Il trouve aussi l'amour. Et le perd.
5. Constancio y Manolo.
Sinner découvre que la tragédie de Guernica se vit toujours près de chez lui.
6. Souvenir.
Sinner se souvient, de sa soeur, de sa femme…

Attention, chef d'oeuvre.
(Mais qui pourra ne pas plaire.)

D'ailleurs, maintenant qu'il y a prescription, je peux bien l'avouer, j'ai allègrement ignoré cette BD du temps où je lisais Charlie Mensuel où elle paraissait.
Il y a une rédemption possible pour les foies jaunes puisque Casterman a la bonne idée de ressortir en édition économique en format A4, certains grands prix d'Angoulême, dont ce « Flic ou Privé », consacré en 1983.

Il faut dire à ma décharge que l'album ne joue pas spontanément sur le registre de la tentation. En dehors de la couverture, en couleurs, nous sommes dans le pur noir et blanc. Et le trait de Munoz est l'antichambre de l'Enfer.
Le style graphique est parfois épuré, parfois surchargé et ne facilite pas toujours le travail du lecteur. Il serait dommage de s'arrêter à ça, tant le parti-pris semble adapté.
Si on reconnait chez lui l'influence évidente d'un Pratt, qu'on pense forcément à Breccia, le dessinateur argentin se démarque de ses influences par un traitement unique : les personnages sont parfois grotesques, déformés, fantasques...Il faut s'accrocher ! Pour tout dire, je me demande si ce n'est pas White Jazz, le récit kaléidoscopique de James Ellroy qui se rapproche le plus de ce qu'est cette BD.

Le récit pourrait pourtant sembler caricatural avec un anti-héros taciturne, soignant son spleen entre alcool et jazz, le tout rythmé fréquemment par une voix off. Mais c'est sans compter sur la volonté de Sampayo et Munoz de transfigurer une narration qui pourrait être relativement classique, en quelque chose de monstrueux, greffant à la trame du Privé, des images qui sont autant de portes vers des récits comme dotés d'une vie propre, qui viennent perdre le lecteur.

Rarement le fond, c'est-à-dire une critique virulente d'une société profondément injuste et inégalitaire qui laisse sur le bord du chemin des êtres déchus, aura rencontré une forme pareille, proche de l'expressionnisme.

Une expérience.
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Publié dans le magazine à suivre, cet album est en fait une compilation de plusieurs histoires indépendantes, mais reliées entre elle via les personnages secondaires. du privé comme on l'entend tous, un peu minable, avec des affaires qui l'obligent à retrouver ses anciens collègues régulièrement. J'ai été un peu déçu, finalement. Les premières histoires développent une atmosphère tout à fait plaisante, pour qui aime le genre, mais les dernières s'avèrent assez barrées, étranges même, et j'ai été quelque peu dérouté... Suite sur le blog
Lien : http://www.chroniquesdelinvi..
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critiques presse (1)
Sceneario
13 février 2023
L'album a reçu le Prix du meilleur album en 1983. Casterman vous propose de le redécouvrir pour un prix intéressant et un format permettant de bien apprécier le travail des auteurs dans sa collection éditée à l'occasion du 50ème Festival de la Bande Dessinée d'Angoulême.
Lire la critique sur le site : Sceneario
Citations et extraits (1) Ajouter une citation
Je suis d'une génération qui a du mal à surmonter les choses.
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