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EAN : 9782889600656
200 pages
La Baconniere (06/01/2022)
3.85/5   17 notes
Résumé :
Un professeur de littérature à la retraite achète dans l’Aveyron un presbytère du dix-huitième siècle, accolé à une église désaffectée et donnant sur un cimetière de campagne. Une fois installé, il découvre que ce presbytère est hanté par un esprit frappeur. Loin d’être effrayé, il s’y intéresse de très près en qualité de spécialiste de la pneumatologie, la science des fantômes. En cherchant à se renseigner sur cet esprit, il exhume un Journal, dont les larges extra... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique
Je donne quand même trois étoiles à ce court roman malgré ses deux premiers tiers qui commençaient à bien me lasser lorsque l'auteur a embrayé sur le journal de l'ancien curé du village qui se déroule de mars 1949 à octobre 1950.

Pour la trop longue première partie, je n'ai vraiment pas apprécié le fait que Daniel Sangsue mélange des lieux réels de l'Aubrac avec des noms de villages qu'il a inventés. Ne cherchez donc pas Saint-Benoît d'Olt, ni Saint-Amand en Aveyron, encore que le pays d'Olt, lui, existe bien, aux abords de la rivière Lot. Il évoque le village d'Aubrac, bien réel lui, qui aurait offert un cadre tout aussi intéressant pour situer cette histoire, ainsi que la Croix de la Rode qui se trouve d'ailleurs en Lozère, non loin de Nasbinals. Ensuite, il dit monter sur le causse quand il va vers l'Aubrac, mais non, pas de causse sur les plateaux sauvages de cette région que les anciens appelaient la montagne, en référence aux pâturages d'été des vaches célèbres pour leurs yeux au maquillage permanent.

Au-delà de ces détails, les épisodes de la chauve-souris et des coups frappés par le fantôme sont d'une naïveté que le style de l'écriture ne vient pas racheter. J'ai trouvé aussi trop d'insertions dans les mots des protagonistes tirés de romans divers De Balzac, Flaubert, Zola, Maupassant, Chateaubriand et d'autres. L'auteur a quand même le mérite de citer à la fin du livre les oeuvres desquelles ils ont été extraits.

Le journal du curé, qui met bien longtemps pour arriver, est d'une autre veine, de bien meilleure qualité. J'ai même perçu une évolution très positive du style de l'auteur. Cette brève histoire d'amour et de sexe bovarienne ne manque pas de piquant et la délivrance du fantôme du curé de ce purgatoire inventé au Moyen Age conclut habilement le livre par un ultime rebondissement plutôt sympathique.
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Le narrateur et auteur et son épouse font l'acquisition d'un presbytère du dix-huitième siècle, accolé à une église et entouré d'un cimetière pour y passer leurs vieux jours, mais l'environnement mystérieux va vite révéler des événements échappant à la logique cartésienne.

Avec une telle entrée en matière, et un tel titre, il est légitime de s'attendre à une histoire de maison hantée et, c'est bien de cela qu'il s'agit.

Mais, délaissant la trame classique de ce genre de récit, Daniel Sangsue, livre une histoire plus personnelle, puisque le roman prend le ton du récit autobiographique et que, loin d'être surpris par la hantise de sa demeure, le narrateur l'avait attendue et recherchée.

Chercher l'origine du fantôme qui hante un lieu est un classique du récit fantastique "courant", mais l'auteur parvient à y adjoindre un aspect réaliste, au travers de considérations "terre à terre" d'une part et de recherches tournées vers l'au-delà d'autre part.

Ajoutons à cela, des clins d'oeil littéraires, avec des références à Gaston Leroux, Oscar Wilde, Gustave Flaubert,etc... (références explicitées à la fin du volume)

"Les fantômes du presbytère", est une lecture relativement classique sur le fond, mais originale dans la forme.
Pour ma part, je dirais que ce livre est une bien sympathique curiosité.

Livre reçu dans le cadre d'une opération "Masse Critique", merci à Babelio et aux éditions La Baconnière.
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Un libraire passionné et s'étant donné pour mission (presque sacrée la mission!) de faire connaître à ses clients des maisons d'éditions on ne peut plus confidentielles (ici "La Baconnière") et des auteurs méconnus (Daniel Sangsue... Oui, oui, je me suis fendue d'une mauvaise blague sur ce nom prédestinant bien plus aux histoires de vampires que de fantômes!), une quatrième de couverture alléchante à base de vieilles pierres et d'âme errante, la promesse d'un texte littéraire et construit comme un hommage malicieux à la littérature... Il ne m'en fallait pas plus pour adopter "Les fantômes du Presbytère" dévoré en une petite soirée et qui s'est révélé bien plus pétillant que ne laissait présager son austère, quoique élégante, couverture.

Le narrateur de ce texte inclassable et son épouse décident un jour de vendre leur demeure aveyronnaise pour en acquérir une plus vaste, plus à même de leur convenir. Nanti d'un agent immobilier, zélé comme il se doit, ils découvrent et jettent leur dévolu sur une propriété du Lot à faire pâlir d'envie tous les parisiens en manque d'espace et de verdure: un presbytère du XVIII°siècle accolé à une église abandonnée dans un hameau à faire pâlir d'envie "Des Racines et des Ailes", Stéphane Bern et un collectionneur de cartes postales.
Le couple ne tarde pas à prendre ses quartiers au presbytère et pourrait y couler des jours heureux, sereins surtout, si la demeure ne leur avait pas réservé quelques surprises: chauves-souris ressuscitée, bruits de pas et raclement de chaises... éléments auxquels s'ajoutent un mélancolique cimetière de campagne à la frontière du jardin, des archives relatant des morts inquiétantes et mystérieuses, de sombres légendes de revenants et vous obtiendrez tous les ingrédients d'un roman fantastique des plus classiques.
C'est à partir de là, de cette impression de confort qui s'installe que l'auteur joue sa carte maîtresse et nous fait basculer dans un texte frais, original: notre narrateur n'a pas peur des fantômes, des feux follets ou des apparitions. Bien au contraire, il s'agit de son sujet de recherches. Ainsi lorsqu'il devient évident que le presbytère est bel et bien hanté, il n'a de cesse, avec sa femme, de découvrir l'identité du mystérieux esprit frappeur par curiosité et par bonté d'âme aussi: cette pauvre âme, il faut bien la libérer... Hélas, trois fois hélas, le fantôme n'est si coopératif que son tapage nocturne ne le laissait supposer et les époux devront trouver seuls la clef du mystère... Peut-être dans ce journal exhumé de l'appentis...

Dans une langue classique mais si riche et d'une désuétude joueuse, gourmande et savoureuse ("vistemboir", si ce n'est pas un mot à faire rouler dans sa bouche comme on ferait rouler un galet gorgé de soleil dans sa main...) Daniel Sangsue file un récit réjouissant qui se joue des codes de la littérature de genre avec affection et qui s'érige en hommage réussi à la littérature. Impossible en effet de ne pas penser à Oscar Wilde et son délectable "Fantôme de Canterville", à Calvino. Impossible non plus de ne pas songer à Bernanos et au "Journal d'un Curé de Campagne", à Zola, Proust ou Balzac!
Pour autant "Les fantômes du Presbytère" n'est ni pompeux ni précieux et déborde au contraire d'humour, voire d'une ironie réjouissante...

Un roman inclassable, pétillant et érudit.
Un drôle de machin, un choinque, un vistemboir en somme.




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L'idée de base des nouveaux arrivants de la région qui ont une attirance pour une maison adossée à une église avec une vieux cimetière comme panorama et à qui l'on ne dit pas sa spécificité, c'est propice à de drôles d'aventures, d'autant plus que le nouveau propriétaire s'intéresse aux fantômes. On n'est pas dans un roman d'horreur ou angoissant.
Ne connaissant pas grand-chose aux fantômes j'ai appris des choses. La mise en place du décor est assez lente. On a toute la période d'installation du couple, les premières manifestations jusqu'à la découverte de ce fantôme est assez lente. Cela devient intéressant lorsqu'ils découvrent ce personnage bruyant. On va découvrir son histoire grâce à son journal intime. Jusqu'au dénouement final.
J'ai bien aimé la façon dont l'auteur a joué avec ce double texte. On a le narrateur « je » qui retranscrit des passages de ce fameux journal et ces commentaires. Commentaires très instructif pour ma part puisqu'il va déceler dans ce fameux journal des références ou « à la façon de » d'autres auteurs. Daniel Sangsue prend le lecteur par la main et lui dit « tient là il se prend pour… ». Cela pourrait exaspérer certains lecteurs quand à moi j'ai trouvé une connivence narrateur/lecteur. On va donc avoir des textes classiques qui sont cités ou des personnages emblématiques.
Dans le journal on va découvrir un autre personnage, une femme. Eh oui il faut bien un élément perturbateur, le déclencheur du drame et quoi de mieux que la passion. J'ai été un peu agacé par le personnage du journal (mais il faut se remettre dans son époque !) qui va initier cette femme à la littérature. Cela m'a fait penser à une notion plus récente de « bibliothérapie ». C'est le moment ou le lecteur prend son carnet pour noter les références aux livres, la plupart des classiques qu'on connait plus ou moins.
J'ai trouvé drôles les raisons pour lesquelles notre personnage du journal se lance dans cette éducation.
Ce roman n'est pas dénuée d'une certaine ironie. J'ai souris parfois à l'humour de Daniel Sangsue. Il faudra que je tente d'autres lectures de cet auteur.
Je remercie Babelio et les Éditions La Baconnière pour cette plaisante lecture.

Lien : https://latelierderamettes.w..
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Derrière ce titre digne d'un roman pour la jeunesse se cache un récit à tiroirs éminemment livresque : notre narrateur, qui emménage dans un presbytère (qu'il espère hanté), est cultivé et aime la lecture, les précédents occupants du presbytère aimaient également la littérature et l'écriture... La clé du pluriel du titre est sans doute dans la multiplicité des personnages de livres qui nous hantent ?

J'ai beaucoup aimé ce roman simple et court, qui progresse avec le sens du suspense, sans rien délayer. Il offre le plaisir de l'intertextualité avec Bernanos, Flaubert, etc. L'objet-livre lui-même est très agréable à manipuler, même si l'illustration de couverture n'est pas à mon goût.

Je n'en dis pas plus, j'en ai déjà trop dit !
Lien : http://aufildesimages.canalb..
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Citations et extraits (16) Voir plus Ajouter une citation
Feuilletant le cahier, je fus sidéré par la conception de la femme qui s’en dégageait. Le rapprochement avec Emma Bovary n’était pas déplacé, car il n’y avait sans doute aucune différence entre l’enseignement reçu au couvent par l’héroïne de Flaubert et celui de la jeune pensionnaire de Cruéjouls. De plus, ce cours de morale, qui me paraissait antédiluvien, n’avait pas cent ans et je me rendais compte que de tels principe avaient encore été inculqués à la génération de ma mère, qui est elle aussi avait subi l’enseignement des bonnes sœurs. Décidément, les femmes revenaient de loin. On pouvait dire que leur émancipation, au vingtième siècle, avait été fulgurante. Car, le document que j’avais entre les mains en témoignait, si la condition de la femme n’avait pas bougé entre le dix-neuvième et le vingtième siècle, elle s’était radicalement transformée en l’espace de trente ans après la guerre. (p. 52)
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Bref, j'étais ce qui s'appelle un taphophile.
C'est un gout minoritaire, car ce qui domine aujourd'hui est plutôt la taphophobie : la plupart des gens en effet détestent les cimetières et ne veulent plus y entre, ni comme visiteurs, ni comme inhumés. Tout le monde veut maintenant se faire incinérer et qu'on répande ses cendres dans la foret, dans la mer, ou Dieu sait où. Les rites mortuaires traditionnels sont considérés comme obsolètes, l'inhumation est jugée trop compliquée et onéreuse pour les familles, en plus d'être polluante. Il est évident que ce rejet de la tombe participe d'une volonté plus générale d'occultation de la mort. (p. 33)
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Les tombeaux élevés à la mémoire d'un mort et qui ne contiennent pas leurs corps s'appellent des cénotaphes. En général, ces sépultures sont vides parce qu'on a soustrait les restes pour les honorer, ainsi la tombe de Rousseau à Ermenonville, ou parce qu'on a jamais retrouvé la dépouille du défunt, comme la tombe de Calvin au cimetière des Rois à Genève.
Page 35.
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L'Aubrac, grâce à son altitude et à un petit vent frais constant, offrait des conditions idéales : on pouvait y marcher des heures sans transpirer
ni s'essouffler, car le relief y est doux comme l'herbe des devèzes que l'on traverse, une herbe tondue en permanence par les troupeaux de vaches en estive, et parfois un peu spongieuse.
Nous cheminions en suivant les itinéraires de Grande ou de Petite Randonnée, mais le plus souvent au hasard de chemins et de sentiers reliant entre eux des villages, des fermes et des burons isolés. Si l'on évitait l'autoroute à pèlerins du chemin de Saint-Jacques et des sites touristiques comme le village d'Aubrac ou La Croix de la Rode, on pouvait faire de longues balades sans croiser âme qui vive. Dans ce paysage dominant les vallées et les plaines, ponctué de concrétions ruiniformes, lunaire parfois, nous nous déplacions avec une impression de liberté grande et d'apesanteur.
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L'Aubrac, grâce à son altitude et à un petit vent frais constant, offrait des conditions idéales : on pouvait y marcher des heures sans transpirer
ni s'essouffler, car le relief y est doux comme l'herbe des devèzes que l'on traverse, une herbe tondue en permanence par les troupeaux de vaches en estive, et parfois un peu spongieuse.
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