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sur 1344 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
J'ai aimé ce livre même si je l'ai trouvé parfois un peu fastidieux et alambiqué. Mais somme toute, il décrit n'importe quel système totalitaire : on pense naturellement d'abord aux théocraties musulmanes mais on peut aussi penser au communisme ou à certains états catholiques... et même à la "société de consommation". Bref tout ce qui amène l'homme à ne plus réfléchir et à vivre dans une soumission presque inconsciente.
Il y a des passages presque poétiques et une imagination que j'ai apprécié. du coup je pense que je vais lire d'autres livres de cet auteur que je trouve intéressant.
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(A)BIGAYE VOUS OBSERVE !

2084... C'est «une date fondamentale pour le pays même si nul ne savait à quoi elle correspondait» lit-on. Ainsi en est-il en Abistan, le pays d'Abi, le représentant - dire : son délégué - de Yölah sur la terre.
A force d'oubli et de soumission, d'obéissance et de foi en une seule et unique vérité - Celle d'Abi - les êtres humains vivent une vie sans passé ni avenir puisque tout se fond dans cette logique inouïe transmise par le Délégué aux croyants via le Gkabul, rédigé en Abilang, la novlangue devenue universelle et obligatoire (toute autre langue étant interdite et punissable de la peine de mort à qui en use... Comme tant de choses devenues interdites, d'ailleurs), captivante et hypnotique avec ses mots dépassant rarement deux syllabes, constatant que seul un appauvrissement forcené mais raisonné du langage pouvait permettre l'abrutissement et la soumission des masses...

Dans cet Abistan désormais sans autre Frontière que strictement fantasmatique, puisqu'à force de Guerres Saintes répétées et généralisés, de génocides d'une ampleur jamais atteinte jusque-là, ce nouveau pouvoir théocratique semble avoir colonisé l'ensemble de la planète (en tout cas, ce qu'il en subsiste après quelques lâchés substantiels de bombinettes nucléaires). Malgré l'immensité uniforme de cette géographie politique remaniée de fond en comble, il n'est cependant pas possible de se déplacer sans sérieuse autorisation. Pour le petit peuple, le seul espoir de voyage réside dans la possibilité de participer à l'un des pèlerinages organisé sans discontinuer par le pouvoir vers les multiples lieux saints visités par Abi avant qu'il s'installe définitivement dans la Cité de Dieu, au coeur de la capitale de cet empire d'un nouveau genre, l'immense Qodsabad. Et encore, les demandeurs peuvent-ils souvent attendre une vie entière sans jamais obtenir satisfaction...

Ce ne fut en revanche pas le cas d'Ati, trentenaire dans l'un des innombrables districts de cette capitale gigantesque et inconnue de ses propres habitants, petit fonctionnaire sans importance et qui va se retrouver dans l'obligation de voyager, loin, très loin vers une forteresse ancienne sise en un point culminant et transformée en sanatorium, car Ati est tuberculeux, et la maladie est devenue en quelque sorte si honteuse qu'on se débarrasse ainsi de ces patients - la plupart n'en ressortent jamais tant les conditions de survie y sont déficientes -. Mais Ati va s'en sortir. Et pas seulement en guérissant de sa maladie, mais en guérissant, en quelque sorte, de cette croyance abêtissante car troublé par les populations si diverses et parfois encore peu déculturées qu'il va y croiser, mais plus encore par le dur et désolé chemin de retour (il ne se souvient plus guère de l'aller) durant lequel il va contempler des paysages presque entièrement vides et surtout faire la rencontre d'un important ethnologue qui vient de pratiquer des fouilles dans un village qui, semble-t-il, remettrait totalement en question les préceptes de la foi en Yöla et dans les enseignements de son Délégué.

Malgré sa grande naïveté, et même, plus souvent encore, à cause d'elle, Ati va faire le chemin vers une certaine lumière intérieure et détachée des illusions de la croyance, tout en se trouvant mêlé, lui et son ami Koa, petit fils d'un Mockbi - un religieux - célèbre pour avoir créé la formule "La mort, c'est la vie", et lui aussi en pleine déshérence dogmatique, à un terrible et machiavélique complot ne concernant véritablement que les Honorables - les vrais gouvernants du système - et leurs proches familles, bien que les conséquences mortelles sur la population soit à peu près certaines.

Par delà la référence sans aucune équivoque au célèbre 1984 du britannique Georges Orwell, c'est la description d'une véritable contre-utopie d'un nouveau genre que nous donne à découvrir Boualem Sansal. On se souvient qu'Orwell s'effrayait, à juste droit, de la montée et du fonctionnement des dictatures de type communistes - URSS stalinienne en tête -, dont il avait déconstruit et expliqué le terrifiant fonctionnement. Cette fois, c'est donc le portrait sans concession d'une théocratie jusqu'au-boutiste, intolérante, despotique, universelle et, semble-t-il, irréversible tant les moyens qu'elle met en oeuvre structurellement et conjoncturellement lui donnent le droit se penser éternelle. Ainsi serait atteint, pour le pire et le plus abominable, ce rêve dément de la fin de l'histoire... Voici, pour illustrer ces propos ce qu'en dit d'ailleurs l'auteur :

"Non pas une dictature de 'bricolage', confinée aux pays de l'Orient (comme l'Iran ou l'Afghanistan), mais une dictature universelle, nourrie par un islamisme de type occidental, organisé, avec des têtes carrées, des infrastructures intellectuelles et industrielles, et qui s'appuie évidemment sur l'énergie et les moyens du monde musulman. Au squelette de 1984, j'ai greffé certaines méthodes empruntées à Hitler et à quelques grands dictateurs, auxquelles j'ai ajouté, religion oblige, un zeste de surnaturel, tels ces êtres télépathiques qui captent les mauvaises pensées."

On s'en souvient, ce livre sortie en cette année 2015, par beaucoup, considérée comme une "Annus Horribilis" tant la vague d'attentats, d'abord ceux de Charlie Hebdo et de l'hyper casher, au mois de janvier, puis ceux du Bataclan et de l'Est parisien en Novembre remuèrent, à juste titre, la population. Lorsque ce livre, 2084 - La fin du monde sorti, il était évident qu'il ferait "le buzz", tant sa problématique rejoignait une actualité douloureuse, faite d'innocentes victimes tant occidentales que plus lointaine, DAECH monopolisant régulièrement la presse et les conversations. Notons qu'un autre ouvrage publié cette année-là retint aussi l'attention des critiques et des lecteurs dans un domaine proche, le Soumission de Michel Houellebecq, aux papiers médiatiques plus inégaux que pour 2084.

Deux ans plus tard, si les drames de cette année-là sont toujours dans nos mémoires meurtries, le soufflet lié au déferlement de chroniques encensant l'ouvrage du journaliste, essayiste et romancier algérien est un peu retombé et la lecture ne peut en être que plus objective, moins immédiatement passionnée.

Ce qu'il en reste, c'est un ouvrage étrange, un peu trop fabriqué, très dense par la réflexion qu'il inspire et qu'il prétend décrire mais aussi d'une lecture par moment relativement rébarbative, sans enthousiasme ni relief dramatique véritablement prenant, ressemblant de fait, bien qu'avec un propos exactement inverse, aux textes utopiques qui firent florès, pour d'autres motifs, au tournant du XIXème siècle et du XXème. Dans ces ouvrages - que l'on songe, par exemple, au déroutant Cent ans après de l'américain Edward Bellamy - la trame narrative n'est présente que comme vague faire-valoir à un discours, une démonstration qui apparaîtrait comme bien plus technique, sèche, accessible à un public restreint si l'auteur s'était contenté d'en faire un classique essai. Or, l'un des buts que se fixe Boualem Sansal est de mettre en garde le plus grand nombre face aux dangers inhérents à cet Islamisme radical qui ronge nos sociétés, les déséquilibres, y portent le fer et le sang.

Sous cet optique-là, cet ouvrage est indéniablement une réussite, tant il parvient à démonter, à disséquer cette machine totalitaire d'un nouveau genre, qui trouve ses racines dans ce qu'Orwell décrivait déjà dans son ouvrage le plus connu, mais qui a appris, ici et là, des expériences dramatiques plus récentes. Ainsi, est-il impossible de lire 2084 sans songer, à de nombreux instants, à l'Iran de L'ayatollah Khomeiny et ses véritables polices de la pensée et des moeurs, sans songer à l'Afghanistan des Talibans ni, bien entendu, à DAECH et à tous ces mouvements sectaires qui se réclament de l'Islam. A tous ces -ismes religieux et radicaux quels qu'en soient les origines, si l'on veut donner à ce texte une portée plus universelle.

Ce serait, en revanche, une bien mauvaise idée que d'accuser M. Sansal de faire le procès de l'Islam dans son ensemble. le narrateur le rappelle à plusieurs moment du roman : si cet "Abi" ainsi que les Honorables se sont inspirés d'une religion qui a échoué (et dans laquelle il n'est pas difficile de reconnaître la religion mahométane), il est absolument clair que c'est la dérive et l'utilisation à des fins déshumanisantes, arbitraire, délirantes de l'Islam qu'il condamne ici sans la moindre réserve. Et seulement cela. Mais cet homme qui a vécu cette véritable guerre ayant eu lieu entre le pouvoir algérien en place depuis les Accords d'Evian et les islamistes du GIA dans les années 90 sait, ô combien, comme cette utilisation mortifère d'une religion (on parle d'au moins 60 000 morts, on annonce parfois jusqu'à 150 000, sans oublier le million de déplacés : une véritable guerre civile), la sienne en l'occurrence, est catastrophique et définitivement dangereuse. Son "expertise", même si elle s'exprime volontairement par le biais de la fiction, peut être prise avec un certain sérieux, non dénué de sarcasme. N'avertit-il point ainsi le lecteur par cette phrase, après avoir expliqué que l'oeuvre à suivre est «de pure invention» : «Dormez tranquilles, bonnes gens, tout est parfaitement faux et le reste est sous contrôle.» Manière terrible aussi de rappeler et de moquer toutes ces lois d'exceptions et autres états d'urgence instauré ici et là à fin de contrer cette percée des extrêmes... sans que le résultat puisse être invariablement convainquant.

En revanche, et nous en terminerons ainsi, c'est dans son aspect purement littéraire où le bât blesse. Certes, il n'y a pas grand chose à redire du style de Boualem Sansal. Celui-ci est d'une efficacité parfaite dès lors qu'il s'agit de décrire les dérives et autres moyens d'actions psychologiques ou physiques de cette religion extrême. Quant au niveau de langage, à l'exactitude du français employé, ils ne déméritent pas du prix qu'il a reçu en son temps : le Grand Prix du Roman de l'Académie Française. C'est en revanche du côté de la trame narrative elle-même que ce texte pêche. Autant on demeure fasciné par la précision et la foule de détails concernant les modes de gouvernance abjects de cet état totalitaire, autant on peine à suivre ce gentil personnage d'Ati - un véritable Candide parmi un peuple de scélérats, de monstres et d'hypocrites. L'auteur ne cache d'ailleurs pas son admiration pour le grand Voltaire -, sans grande personnalité, sans vrai relief, et encore n'est-il point le plus mal loti car c'est encore bien pire des seconds rôles, Koa en tête. le lecteur suit donc ce parfait anti-héros sans vraiment s'y attacher, sans croire franchement à ses innombrables mésaventures, sans s'intéresser autant qu'il le faudrait à son propre cheminement intérieur qui semble, la plupart du temps, n'être qu'un prétexte facile à la démonstration plus générale. En un mot comme en cent, on est souvent à deux doigts de s'ennuyer - d'aucuns semblent le penser carrément -, n'était la fascination exercée par ce monde inventé, mais pas sans référents, que nous donne à découvrir ce romancier dont on peut cependant affirmer qu'il est de premier plan, ainsi que d'un courage incroyable lorsque l'on sait les risques qu'il prend à écrire un tel volume. Que d'aucuns en Algérie et ailleurs ont déjà payé de leur sang...

La référence au 1984 de Georges Orwell était peut être nécessaire. Elle est sans doute l'une des cause de ce hiatus entre les attentes des lecteurs et la différence évidente entre le texte d'hier et celui d'aujourd'hui, au détriment de ce dernier. On préfère toujours l'original à la copie (même si ce roman est loin d'en être seulement une). C'est fort dommage car le message que tâche de nous faire passer Boualam Sansal demeure des plus vifs, cruciaux et actuels. Espérons que le paquet qui l'enrobe ne prenne pas trop vite un coup de vieux, le contenu méritant qu'on s'en souvienne encore longtemps... Hélas.
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Très bon roman dénonçant les fanatismes, les sectarismes, les radicalisations et l'hypocrisie des idéologies. Ici idéologie religieuse, très emprunte de l'islam, qui ne sert qu'à asservir et contrôler les peuples et garantir les privilèges des élites. Boualem Sansal donne les pistes qui pourraient aboutir à un tel cauchemar : détruire le temps et l'espace et reconstruire un langage afin d'abolir la pensée. En Abistan il n'y a plus de passé, plus d'histoire, le peuple ne vit que dans un présent béat sans avenir. L'Abistan n'a plus de frontière, pas d'altérité, la population croit à un monde infini et uniforme, sur lequel règne le prophète Abi représentant de Yölah. Il n'y a plus de livre, le vocabulaire se réduit à des monosyllabes ce qui évite la pensée complexe.
Avec un cynisme froid, Boualem Sansal dénonce également l'hypocrisie et la tartufferie que représente ces systèmes idéologiques qui ne sont, en fait, que des outils de répressions des peuples pour assouvir et perpétuer la soif de pouvoir des élites.
Un roman qui apporte sa pierre à nous sensibiliser sur le seul bien que nous avons : la "Démoc"
Boualem Sansal, au travers du héros de ce roman, Ati, laisse un espoir de sursaut car tant qu'un homme, à partir de faits anodins, aura la capacité de réfléchir, penser, il pourra comprendre de nouveau le monde et vouloir le changer.
A noter l'excellente choix d'illustration de couverture de l'édition poche Folio (2017) qui résume parfaitement le roman.
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J'ai aperçu une publicité dans un journal gratuit du métro. Je connaissais 1984 de Orwell. J'ai fait une pierre deux coups.

Je ne regrette absolument pas d'avoir lu ce livre. Il est par certain côté, très actuel.
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L'exorciste

Écrivain
On comprend la séduction exercée par le roman 2084 sur notre Académie : en attribuant son Grand prix à l'écrivain algérien Boualem SANSAL, nos immortels - et la rédaction de LiRE - ont voulu doublement honorer un continuateur des grands littérateurs de notre francophonie et un lanceur d'alerte placé aux avant-postes de notre culture dont le style est mis au service d'une cause, d'un engagement - à risques - à l'exemple du Timbuktu du cinéaste mauritanien Abderrahmane Sissako, de Salman Rushdie ou des dessinateurs de Charlie Hebdo. En un mot, plus que le plaire et instruire de nos traditions classiques, le sursaut salutaire provoqué par l'écrivain exorciste, séducteur et Cassandre, dans son rôle plus contemporain.

Lignée
Boualem SANSAL, à travers une dystropie projetée dans les lointains d'un espace et d'un temps, se situe en effet dans la lignée des grands précurseurs anglo-saxons interpellant et mettant en garde leurs lecteurs sur le monde à venir et se place dans le droit fil du récent (et discutable) Soumission de Michel Houellebecq ou du roman le Camp des Saints de Jean Raspail, longtemps controversé, qui prédisait dès 1973 The Big other, le débarquement massif de migrants sur nos côtés à Saint-Raphaël, la réalité rejoignant désormais sa fiction à des décennies de distance.

Romancier
Quelle mise en garde dans le roman 2084 ? Perdre notre civilisation occidentale et notre liberté. Ainsi après la fin du monde consécutif en 2084 au succès des Guerres saintes sur la Ligue du nord (comprendre l'Europe et les États-Unis), l'Abistan aux soixante provinces enferme à l'intérieur d'une mythique Frontière, dans des villages ou dans la Métropolis-Qodsabad médiévale et grouillante, un peuple asservi et des fonctionnaires robotisés, tous conditionnés par les prescriptions du saint Gkhabul psalmodié jusqu'à l'hébétude et soumis à la terreur répressive de la théocratie dirigeante.

" Il était trop tard, le Gkhabul avait diffusé son hypnose dans le corps et l'âme profonde du peuple et régnait sur lui en maître absolu. Combien de siècles pour le désenvoûter était la seule bonne question." (p. 248)

" Que faire lorsque, regardant le passé, on voit le danger sur ceux qui nous ont précédé dans L Histoire ? Comment les avertir ? " (p. 250). Rédiger la fable transparente d'un monde quasi-médiéval post-apocalyptique pour une pressante mise en garde contre la soumission et l'obscurantisme, en clair celui d'un Islam radical, aux antipodes de la raison et du libre arbitre. Plus largement, une charge contre tout totalitarisme et dogmatisme, religieux, politique ou idéologique, dans une prose multiforme, très écrite, quasi poétique ou hallucinée, destinée à susciter un sursaut de notre Occident placé en vigie pour préserver ses valeurs. Un livre salutaire, assez sombre et anxiogène mais un style conquérant. A lire. Déprimés s'abstenir ?
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Livre très très bien écrit, une imagination impressionnante voire effrayante. le seul bémol que je puisse trouver à ce livre, c'est justement ce que l'auteur veut nous montrer. A trop nous expliquer les méandres de l'Abistan, le récit et les questionnements d'Ati sont mis au second plan.
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Une belle écriture, mais un récit qui n'aura pas réussi totalement à m'immerger dans cette théocratie futuriste qu'est l'Abistan, prospective d' un monde né de l'usage paroxystique de la religion et du livre comme ressorts principaux de la domination des peuples. Il m'aura manqué quelques rebondissements d'une histoire assez linéaire au demeurant et plus de réalisme pour me convaincre que l'homme survivrait à plusieurs conflits nucléaires globaux. Certes, le propos de Boualem Sansal dans 2804 la fin du monde n'est pas de décrire une société post apocalyptique, plutôt de pousser à l'extrême la caricature du radicalisme religieux et de démonter les mécanismes qui mènent inévitablement les fanatiques à l'élimination de tout ce qui dévie d'un prétendu message divin.
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Après la Grande Guerre sainte, dans un pays fictif, l'Abistan, au régime religieux, totalitaire, fermé, nous suivons la prise de conscience de Ati, le protagoniste principal de l'histoire, ses doutes, ses questions sans réponse, ses transgressions. Avec un ami, il parcours le pays à la recherche d'une vérité qui les dépasse. Bien qu'il ne soit pas nommé ainsi, nous ne pouvons éviter la comparaison avec les régimes extrémistes islamistes.
Le titre ne le cache pas, il s'agit d'une sorte de remake de 1984 de Orwell, à la sauce orientale, qui plus est très bien écrit.
Un seul regret, trop de références directes à 1984. Elles n'apportent rien à l'intrigue, à la réflexion. Parler de 1984 dans l'avertissement est largement suffisant. Pourquoi ne pas laisser au lecteur le soin de faire lui-même le parallèle ensuite. J'ai la mauvaise impression que l'éditeur a imposé à l'auteur ces références anachroniques. Ce roman est pourtant suffisamment fort, solide, captivant, pour supporter de lui-même son succès. Et Yölah suffisamment grand…
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C'est la curiosité et malheureusement l'actualité qui m' ont dirigées vers ce roman atypique. Fable à la description chirurgicale d'une nouvelle société totalitaire à l'unique religion, née de guerres nucléaires, ce roman est saisissant par sa réalité froide. Philosophique mais aussi politique, cette histoire nous permet de découvrir l'éveil d'un homme qui souhaite s'affranchir de son triste destin programmé. Ce monde est dénué de tout art, amour, liberté d'action et de pensée... Un triste récit de ce que pourrait être notre monde dirigé par des fous de dieu (quel qu'il soit). Je recommande pour la prise de conscience et la beauté d'écriture.
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Ce roman m'a transporté dans son univers de fanatisme religieux et de politique vérolée (un étrange sentiment de déjà vu).
Ati nous entraîne dans sa remise en question de son monde et sa quête de liberté.
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