Le but du jeu est un pavé de 764 pages. Mais si parfois le scenario paraît tomber dans la redondance, si en tant que lecteur vous avez envie de lâcher l'intrigue, il est surtout d'un grande densité litttéraire, d'une grande intensité imaginative. Dès lors, il suffit de refermer le livre et de le reprendre quelques instants plus tard pour apprécier son contenu. Car, il s'agit là probablement, d'un des meilleurs thrillers juridiques que j'ai pu avoir l'occasion (et la chance) de lire, bien au-delà des américains, de
John Grisham,
Scott Turow voire
Richard North Patterson…
Le sujet paraît simple, la ludopathie dont abusent amplement les grands groupes de casinos. L'action se déroule à Madrid et Gran Castilla, la société incriminée qui possède le casino de Robredo et bien d'autres sur la péninsule ibérique et même à l'étranger, harcèle les accros du jeu, au mépris des réglements, leur prêtant argent sur argent, les menaçant, leur imposant de s'inscrire et de jouer, les laissant s'enfoncer et s'enliser dans leur addiction.
Il s'avère qu'un de ces ludopathes Alessandro Tramel désespéré tue l'in des directeurs avant de se suicider. Sa soeur Ana Tramel ancienne star du barreau, une cougar de 43 ans addict aux anti-dépresseurs et à l'alcool, reconverti dans les assurances va reprendre du service pour tenter de réhabiliter un frère qu'elle avait plus ou moins renié.
Dans ce roman où Ana Tramel narre à la première personne,
Roberto Santiago réalise une performance époustouflante, tant les bouleversements sont permanents, l'intrigue bien construite. Ce livre est une lutte contre l'abus de pouvoir de certains trusts financiers dont font partie ces casinos, l'absence de scrupules de leurs dirigeants, une plongée dans l'univers des addictions, qu'il s'agisse du jeu, mais aussi des médicaments ou de l'alcool, l'omnipotence des gros cabinets d'avocats contre lesquels se bat la seule Ana, ainsi puisque d'autres événements parallèles se greffent au sujet principal, les violences faites aux femmes dont la meilleure amie d'Ana, Concha.
Ce thriller juridique mérite vraiment que l'on s'y attarde et que l'on s'y… tienne.